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  CHRONIQUEURS / L'Agora

Reconquérir le Québec


Privé de son épouvantail référendaire, le Parti libéral du Québec semble incapable de se trouver de nouveaux repères et réussir à «connecter comme les ténors libéraux le répète à satiété» avec le Québec.
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Photo : crédit photo: Twitter; Le chef intérimaire Pierre Arcand lors du Conseil général de novembre à Sherbrooke.
Daniel Nadeau Par Daniel Nadeau
Mercredi le 4 décembre 2019      

Le weekend du 23 novembre à Sherbrooke, le Parti libéral du Québec avait revêtu ses plus beaux atours pour partir à la reconquête du Québec. La brisure est manifeste depuis la dernière élection générale au Québec.

Le parti des Lomer Gouin, Alexandre Taschereau, Adélard Godbout, George-Émile Lapalme, Jean Lesage, Robert Bourassa, Claude Ryan Daniel Johnson et Jean Charest a rompu tous ses liens avec la population francophone du Québec. Il s'est cassé les dents sur son incapacité à négocier avec la mouvance nationaliste québécoise et aussi avec les affaires libérales où les effluves de scandales hantent toujours ce parti politique qui fut jadis un grand parti politique. Privé de son épouvantail référendaire, le Parti libéral du Québec semble incapable de se trouver de nouveaux repères et réussir à « connecter comme les ténors libéraux le répète à satiété » avec le Québec. On saura le lundi 2 décembre, deux jours avant la parution de cette chronique, si les libéraux réussissent à conserver le comté de Jean-Talon lors de l'élection partielle. Rien ne va plus au PLQ...

Le rendez-vous manqué de Sherbrooke

Quand tout va mal, quand les astres tournent ailleurs que dans notre orbite, il est de mise d'exceller dans toutes nos actions. Le Conseil général du PLQ de Sherbrooke était une occasion privilégiée pour les libéraux de mettre en scène sa campagne au leadership. Une occasion de montrer ses plus beaux habits aux Québécoises et aux Québécois afin de commencer le long travail de séduction avec le Québec francophone. Le fait que cela se passait à Sherbrooke dans un ancien château fort libéral avait un petit quelque chose de symbolique qui aurait pu donner lieu à de belles histoires si tant est que les médias daignent s'intéresser à autre chose qu'aux sautes d'humeur des membres du caucus à l'endroit de la députée de Saint-Laurent Marwah Rizqy. Disons les choses comme elles se sont présentées. Ce fut un rendez-vous manqué des libéraux avec la population québécoise.

Le pétard mouillé de Drummondville

Scénarisé comme un mauvais film de série B d'Hollywood, l'entrée en scène du prétendant de Drummondville, ci-devant président démissionnaire de l'Union des municipalités du Québec et maire en fin de mandat de Drummondville, Alexandre Cusson, a été ratée. Présenté comme une sorte de sauveur, un représentant authentique du Québec francophone des régions, le pas si jeune prétendant n'avait rien à nous dire. Son propos se limitait, tel le brave Iznogoud de Jean Tabary et René Goscinny, à nous dire qu'il voulait devenir calife à la place du calife. Un peu court comme argumentaire pour prétendre diriger les destinées de la seule nation francophone d'Amérique du Nord. Non seulement Alexandre Cusson n'avait rien à dire sur ses motivations, mais plus encore il semblait étonné que les journalistes lui posent des questions sur ses positions concernant la loi 21, les enquêtes de l'UPAC, son positionnement par rapport au multiculturalisme et tutti quanti. La parade du prétendant était toute trouvée. Il souhaite d'abord écouter ce que les militants ont à lui dire avant d'avoir des positions bien à lui. Quelle belle vision de leadership !

Je conviens avec monsieur Cusson qu'un candidat au leadership de l'extérieur, parachuté par un certain establishment libéral, qui se sent à l'étroit avec l'autre prétendante, Dominique Anglade, veuille entendre ce que les membres ont à dire, mais il peut au moins leur dire pourquoi il est libéral et quelles valeurs véhiculées par ce parti l'ont rejoint et convaincu de vouloir devenir leur chef. La rhétorique voulant qu'Alexandre Cusson soit un représentant du Québec francophone en cheville avec le nationalisme québécois des régions ne tient pas la route à mes yeux. Je me rappelle que c'est ce même Alexandre Cusson qui en tant que président de l'UMQ voulait que le gouvernement fédéral utilise son pouvoir de dépenser pour passer par-dessus la législation québécoise dans le monde municipal. Ce n'est pas tout à fait indicateur d'une position traditionnelle du Québec en matière constitutionnelle. Les partisans de monsieur Cusson cherchent à le présenter comme un nationaliste pour l'opposer à Dominique Anglade, mais ce n'est pas convaincant. La pétarade promise avec l'arrivée de ce candidat au leadership ressemble plus à un pétard mouillé qu'à un feu d'artifice.

La tâche du PLQ

Ailleurs se retrouvent les travaux que doivent faire les libéraux pour retrouver la confiance des électeurs québécois. À commencer par cesser d'emprunter le langage diviseur des médias sur le Québec francophone et le reste du Québec. Diviser le Québec entre francophones et les autres c'est un vocabulaire emprunté à la mouvance nationaliste conservatrice québécoise. Il n'y a pas deux Québec pour un libéral authentique. Il y a un Québec avec une population aux origines diverses. Ce qui ne signifie pas que les libéraux ne doivent pas cultiver un sentiment nationaliste, mais d'une autre couleur que celle prônée par la Coalition avenir Québec, le PQ et Québec solidaire. Le Parti libéral du Québec est le seul parti politique représenté à l'Assemblée nationale qui est authentiquement fédéraliste. Il devrait miser sur cela, car la population du Québec est solidement attachée au Canada même si l'on doit combattre les discours antiquébécois d'ailleurs au Canada.

Le Parti libéral du Québec doit représenter une alternative pour celles et ceux qui veulent continuer d'appartenir au Canada tout en renforçant les pouvoirs du Québec utiles à la pérennité de sa langue et de sa culture distincte en Amérique du Nord. Pour ce faire, il faut se tenir debout devant le Canada anglais et le gouvernement fédéral sans craindre que nos positions viennent alimenter le souverainisme ambiant des uns et des autres. Se tenir debout c'est défendre le droit du Québec d'utiliser la disposition dérogatoire pour renforcer la laïcité au Québec. Même si le débat sur la loi 21 se poursuit devant les tribunaux, il ne faut pas craindre d'affirmer la juridiction exclusive du Québec en cette matière.
Se tenir debout c'est aussi exiger une réforme de la constitution canadienne afin que celle-ci reflète les besoins de la population au 21e siècle. Il faut que le Parti libéral du Québec ait un programme constitutionnel à proposer aux Québécoises et aux Québécois. Le temps du fruit qui n'est pas mûr est révolu. Favoriser la signature du Québec à la constitution canadienne selon des termes qui conviennent ce ne sont pas, n'en déplaise à Justin Trudeau, de vieilles chicanes. Il faut repartir de l'échec de l'accord du lac Meech pour doter le Canada d'une constitution renouvelée. Le Parti libéral du Québec devrait être un leader au Canada dans ce dossier.

Connecter avec le Québec

Pour réussir à reconquérir le cœur des Québécoises et des Québécois, les libéraux doivent présenter un programme ambitieux de promotion et de défense d'un Québec français, écologiste et fier d'appartenir au Canada. Un Québec soucieux de ses enfants, de ses aînés et des plus démunis. Le Parti libéral du Québec doit continuer de se faire le champion des droits individuels, mais aussi du droit collectif du Québec d'être une communauté distincte en Amérique du Nord. Il doit de plus continuer à être le champion du droit des minorités. C'est à ce prix et à ce seul prix qu'il parviendra à reconquérir le Québec...


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