La halte-chaleur, dont le local se trouve maintenant dans
l'immeuble du Partage Saint-François, sur la rue Wellington Sud, est
ouverte depuis le 1ᵉʳ décembre dernier. Depuis un mois et demi, une
trentaine de personnes qui vivent en situation d'itinérance s'y rendent le
jour et une dizaine pendant la nuit. Ce petit toit temporaire est, pour eux, un
endroit de répit, lors des conditions météorologiques plus difficiles.
Un meilleur encadrement
Contrairement à l'ancienne halte, qui était située sur la
rue Alexandre, celle-ci est beaucoup mieux gérée. La présence de six
intervenants, dont trois qui ont déjà de l'expérience en travail social et
trois autres qui terminent leur formation académique, fait une énorme
différence. L'année dernière, la halte-chaleur était supervisée par des agents
de Garda, donc des personnes qui n'avaient pas les compétences requises afin de
faire face aux nombreuses problématiques qui peuvent engendrées par les comportements
difficiles de cette clientèle. « Grâce à la présence de ces professionnels, qui
ont été engagés uniquement pour intervenir à la nouvelle halte, le nombre de
conflits et d'incidents a grandement diminué », constate le coordonnateur
de la Table itinérance de Sherbrooke, Gabriel Pallota. De plus, les gens qui fréquentent les lieux peuvent avoir recours, à
l'occasion, à de l'aide alimentaire. « Faire du dépannage au niveau de la
nourriture n'est pas notre mission première. Toutefois, nous avons pu
avoir une entente avec le Partage Saint-François. « Celles et ceux qui quittent la
halte peuvent obtenir un coupon pour se rendre au Partage afin d'avoir un
repas », mentionne monsieur Pallota. Il s'agit d'un nouveau service qui
est offert à ces personnes dans le besoin.
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Il faut plus que des services d'urgence
Malgré les points positifs
de ce service, la halte-chaleur, comme les refuges pour les sans-abris, n'est
pas une solution qui peut apporter des bénéfices à long terme. « C'est bien
d'augmenter les services d'urgence, mais cela ne règle pas le phénomène de
l'itinérance ». « Il s'agit d'un pansement sur une plaie béante »,
souligne Gabriel Pallota. « Ce qu'il faut vraiment, pour sortir
définitivement les gens de la rue, c'est de construire beaucoup plus de
logements sociaux. Il faut également que les personnes puissent avoir un
meilleur accès à de l'aide. Depuis la pandémie, il y a plus de gens sur
des listes d'attente, notamment pour obtenir des subventions, par l'entremise du Programme de supplément au loyer (PSL). »
L'itinérance chronique
Les listes d'attente font en sorte que les personnes en situation
d'itinérance restent plus longtemps dans les services d'urgence, ce qui étire
leur problème. « Plus il y a de gens qui utilisent ces services pendant une
très longue durée, plus leur situation se transforme en itinérance
chronique ». Même si on fait plus de places dans les refuges, c'est trop
peu. « De plus, les contraintes de plusieurs programmes sociaux ne permettent
pas d'avoir beaucoup de portes de sortie », de conclure
Gabriel Pallota.