La lutte contre les plantes aquatiques exotiques
envahissantes, plus principalement le myriophylle à épis, vient de franchir une
nouvelle étape grâce à un projet développé à l'Université Bishops.
Un drone aquatique
En partenariat avec le RAPPEL, le Undergraduate Bishop's Earth Research Group
(UBERG) a réalisé la première application mondiale d'un drone aquatique pour
améliorer l'efficacité d'un projet de lutte contre les plantes aquatiques
exotiques envahissantes. Au cours de la dernière année, l'étudiant à la maîtrise
en sciences informatique à l'Université Bishop's , Steven Poulin, celui qui a
mené le projet, a testé le drone aquatique en le faisant sillonner des lacs de l'Estrie
et de l'Outaouais . L'objectif était de bâtir une banque d'images pour son
système d'apprentissage profond (deep-learning). Plus de 60 000 images de
plantes aquatiques ont été intégrées au drone. Celui-ci peut maiteneant qui peut reconnaître, de manière autonome,
douze espèces de plantes aquatiques avec une efficacité de plus de 95 %,
surpassant la performance humaine.
Une première au monde
Le Regroupement des associations pour
la protection de l'environnement des lacs et des bassins versants (RAPPEL) supervise,
depuis plusieurs années, des projets de lutte de myriophylle à épis dans de
nombreux lacs en Estrie. Le RAPPEL, en collaboration avec l'Association pour la
protection de l'environnement du lac O'Malley (APELO), a utilisé le drone aquatique pour ses travaux
au lac O'Malley, situé à Austin. Le parcours du drone sur le plan d'eau et les
données qu'il a pu récolter (la cartographie et l'identification des plans unitaires
de myriophylle à épis) a permis d'effectuer des opérations d'arrachage manuel.
Le tout basé sur un géoréférencement de précision. Il s'agit d'une première au
niveau mondial!
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Suite à ces opérations, Michèle Lafond, présidente
de l'APELO, n'avait que de bons mots à l'endroit du projet et envers l'équipe
qui a œuvré à rendre possible cette nouvelle façon de lutter contre le myriophylle
à épis qui sévie dans plusieurs lacs. « L'Association de protection de
l'environnement du lac O'Malley tient à féliciter l'équipe de l'Université
Bishop ainsi que celle du RAPPEL pour ce pas important dans la lutte contre le
myriophylle à épis. Notre association est fière d'avoir participé à ce projet
de recherche et de continuer d'être à l'avant-garde dans le contrôle de cette
plante exotique envahissante», a-t-elle mentionné.
«Cette avancée est déterminante, car elle permettra
de diminuer les coûts de contrôle des plantes aquatiques exotiques
envahissantes. En effet, la cartographie produite à l'aide du drone offre une
précision de 10 à 15 cm, diminuant le
temps de positionnement des plongeurs qui procèdent à l'arrachage sous l'eau.
Les applications d'une telle technologie pour améliorer la connaissance d'un
milieu aquatique et pour réaliser les inventaires floristiques sont également
très encourageantes. Sur cette lancée
prometteuse, l'équipe de recherche espère maintenant obtenir les fonds
nécessaires pour produire d'autres drones du même type et en faire profiter à
une plus grande proportion des acteurs de la protection de l'eau.» - (source : Université Bishop)
Le drone aquatique
UBER-Gaiter : un travail de 5 ans
Le projet du drone aquatique UBER-Gaiter a mobilisé
de nombreux étudiants dans les dernières années. Conçu en 2018 et assemblé en
2019, le module d'acquisition du drone s'est déployé en 2020 avant d'être mis
sur pause pendant la pandémie de COVID-19. C'est à l'hiver 2022, grâce aux initiatives de Steven
Poulin et des chercheurs Bruno Courtemanche et Russel Butler, que le projet est revenu et que le drone a pu
être utilisé pour la première fois.
L'Estrie, une région
fortement touchée par le myriophylle à épis
À noter que l'Estrie est l'une des régions du
Québec où le myriophylle à épis est le plus présent dans les eaux. Au cours des
dernières années, le lac Brompton et le lac Lovering, à Magog, entre
autres, ont dû faire face aux effets ravageurs de cette plante. Il faut savoir
que le myriophylle à épis nuit beaucoup, notamment, à la biodiversité et aux
bandes riveraines.