Allez savoir pourquoi, mais depuis quelques années, je
remarque plus que jamais l'arrivée des jonquilles lorsque le printemps se
pointe le bout du nez.
Peut-être que je vieillis (qui ne le fait pas ?) ou que je m'attendris (ou ramollis, c'est selon !), mais toujours est-il que je
vois ces petites fleurs comme autant de lumière qui égaient
les jours gris et maussades qui viennent aussi avec le printemps !
Ces fascinantes fleurs ont, en effet, une coloration proche
de la lumière, au sens où elles irradient littéralement l'entourage immédiat
qui leur sert d'univers.
Si c'est vrai dans la grisaille de certaines, c'est aussi
vrai sous le soleil éclatant !
Comme si elles s'abreuvaient de la lumière solaire, voilà que leur jaune semble
éclater encore plus !
Il y a beaucoup à apprendre de ce qui nous entoure, que je
me dis.
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D'abord, le fait que ce qu'on est peut positivement
influencer, si tant est qu'on s'en donne la peine, notre entourage, notre
univers à nous. Je ne prétends pas qu'on
soit toutes et toutes des jonquilles qui s'ignorent plus ou moins, mais je
crois cependant qu'on peut positivement influencer notre environnement
personnel !
Puis, pour clore ce paragraphe qui frise le prêchi-prêcha
des porteurs de lunettes d'un rose trop bonbon, bien, comme la jonquille, on
peut se nourrir de la lumière dégagée par les autres pour briller encore plus.
Bon. Je reviens sur terre...
Pour ma part, le jaune de la jonquille a cette faculté de
raviver l'espoir. Il a cette capacité d'agir pour qu'on se décourage un peu
moins.
Le jaune de la jonquille revient systématiquement après la
saison très froide.
Ça me fait penser à l'éclat dans l'œil d'un enfant qui a
encore une dose de candeur que le quotidien travaillera à éteindre au fil des
ans.
Ce petit éclat qui a disparu complètement dans l'œil de
l'enragé du volant dont la vue est injectée de son pesant quotidien. Éclat
disparu aussi de celle ou celui qui ne trouve plus de place pour se loger
convenablement. L'éclat disparut dans l'œil de la personne qui mettait l'accent
sur sa réussite à n'en plus voir autour.
Éclat disparu, évidemment, de l'œil assoiffé du politicien
manipulateur qui invite à la guerre.
L'éclat de la candeur. Candeur qui disparaît quand on en
vient à se croire plus important que tout autour.
Le Robert parle de la candeur comme la qualité d'une personne pure et innocente, sans
défiance.
Pas innocente au sens de simplet ou niais, mais au sens
d'une personne animée par le bien plutôt que le mal. Une personne motivée par
le bien et qui ne se défie pas ni ne défie les autres.
Oui, se lancer un défi peut être bien. Mais, être en état de
perpétuel défi a des conséquences plus sombres sur la vie quotidienne, tous
aspects confondus.
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Tout ça pour dire que j'aime les jonquilles au printemps.
Pour toutes les raisons énumérées plus haut.
L'éclat de la jonquille revient souvent, quand on y est
attentif, dans le questionnement tout en candeur d'un enfant qui pose une
question.
« Papa ! Pourquoi il y a la
guerre ? »
« Difficile à expliquer. En fait, tu comprendras quand
tu seras un adulte. C'est difficile à comprendre pour un enfant... »
Bien sûr que le papa espère qu'il s'en est bien sorti.
La vérité, si tant est qu'on s'y arrête, c'est que le papa
n'en comprend pas plus. Pourtant, il est adulte !
Ce qui démontre bien
que ce n'est pas aidant de croire ou de faire croire que, dans la nuit de ses
18 ans, tout s'éclairera
comme une aurore boréale
éclaire la nuit.
Avec candeur, il aurait pu dire : « Je ne sais
pas. Mais, je sais que ça me rend triste. Très triste. Je sais aussi que
la violence ne devrait pas être une solution à un problème. »
Une chose est sûre. L'humain pourra détruire sa propre
civilisation, les jonquilles pousseront à travers les décombres.
La candeur est aussi mue par une dose d'humilité...
Clin d'œil de la semaine
Qui sait, quand l'humain aura disparu de la surface de la
Terre, c'est peut-être la planète qui va dire : « Bon ! Bonne affaire de réglée ! »