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REER dans le rouge

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Comme bien d'autres investisseurs, j'avais fait une belle part aux actions de Research In Motion (RIM), propriétaire du célèbre BlackBerry dans mon portefeuille de retraite et j'ai perdu plus de 80 % de mon investissement ces dernières années.

Cela m'obligera selon toute vraisemblance à travailler quelques années de plus puisque j'œuvre dans le secteur privé et je n'ai pas d'employeurs qui versent des fonds publics à mon fonds de retraite. Pour moi et pour bien des cotisants œuvrant à leur compte, la déconfiture d'une action comme celle de BlackBerry a d'importantes conséquences sur nos choix de vie future. Pourquoi en est-il autrement pour les employés des secteurs public et parapublic qui voient leurs déficits de fonds de pension payés à même mes contributions de taxes?

Des conventions collectives négociées

Je sais, les employés des secteurs publics et parapublics jouissent de ces généreux fonds de retraite grâce aux négociations qui ont été acceptés par nos élus légitimes au moyen d'un processus de négociation balisé. J'en prends acte.

Il est vrai aussi que tout le monde devrait pouvoir compter sur un fonds de pension au moment de sa retraite. Il ne faut pas tirer vers le bas, mais chercher à augmenter le niveau d'eau vers le haut pour tout le monde. C'est d'ailleurs le propos que tient le président de la CSN, Jacques Létourneau dans Le Devoir de mercredi dernier. J'en suis.

Néanmoins, la question qui tue comme dirait le populaire animateur Guy A. Lepage est : qui va payer la note? Nous avons déjà amplement pigé dans la caisse pour nous offrir des services sociaux, de santé et d'éducation que nous peinons à payer. Nous avons les programmes les plus généreux de toutes les provinces canadiennes pour soutenir le développement de nos entreprises et notre budget est lourdement marqué à l'encre rouge, sans compter que notre taux d'endettement tant collectif qu'individuel frôle la catastrophe. Que faire alors avec la question des fonds de pension des employés des secteurs public et parapublic au Québec? Est-ce toujours aux propriétaires de biens fonciers des municipalités du Québec de renflouer les fonds de pension à prestation déterminée des employés municipaux alors que ces mêmes propriétaires n'auront pas les moyens de se donner un fonds de pension représentant 60 % de leurs revenus de travail? Poser la question c'est y répondre.

Le train Labeaume

C'est pourquoi il n'est pas inintéressant de suivre le dossier Labeaume sur ce sujet. Le maire réélu de Québec n'a pas fait de cachettes et il a fait une priorité de ce dossier qui occasionne de lourdes ponctions sur les budgets de toutes les villes du Québec. Le maire nouvellement réélu avec une très forte majorité en avait fait l'enjeu de l'élection à Québec. Même si l'on peut convenir avec le ministre Gaudreault que dans une élection il y a toujours plusieurs enjeux, il n'en reste pas moins que le message est clair de la part des électeurs de Québec. Cela nécessite de la part du gouvernement Marois de s'occuper prestement de ce dossier et de donner aux villes du Québec les pouvoirs nécessaires pour qu'elles soient en mesure de régler cette lourde hypothèque sur les finances publiques municipales.

En attendant une solution : le crédit de taxes foncières pour les REER privés dans le rouge

Si le gouvernement du Québec refuse d'agir pour protéger ses arrières avec ses alliés syndicaux pour des raisons électoralistes, il faut trouver une solution pour les contribuables des villes québécoises. Ce sont ces contribuables qui doivent payer de lourdes taxes foncières pour donner à leurs employés municipaux des fonds de retraite qu'ils ne peuvent pas se payer pour eux-mêmes.

En attendant que le gouvernement trouve une solution à ce problème majeur, j'ai eu une idée. Il s'agit de créer un programme de crédit de taxes foncières pour toutes les citoyennes et tous les citoyens qui ont un REER et qui ont eu des pertes au cours des dix dernières années. L'objectif de ce programme en est un d'équité avec les employés syndiqués des villes qui ont des fonds de pension payés par ces mêmes citoyens. Le programme de crédit de taxes foncières remboursera tous les citoyens et toutes les citoyennes des pertes dans leur REER au cours des dix dernières années, la même période couverte par les travaux de la commission Charbonneau.

Ce nouveau programme de crédit de taxes foncières mis en place par les villes et municipalités du Québec sera entièrement remboursé par Québec, à 100 %. De la sorte, les municipalités et les villes verront leur fardeau fiscal allégé. Vous ne trouvez pas ça sérieux? Pourtant, en toute équité, cela propose que les citoyens qui paient des fonds de pension à des employés obtiennent le même traitement tout en respectant le principe de donner à toutes et à tous un fonds de pension. Soyons bons joueurs et faisons preuve de bonne foi. Pour donner l'exemple et faire en sorte que ce projet soit plus acceptable aux yeux du gouvernement du Québec, je suis déjà prêt à faire une concession majeure, je pourrai accepter que les REER dans le rouge des citoyennes et des citoyens ne soient remboursés qu'à 50 % par le gouvernement. L'autre 50 % sera pris à même une contribution de nos employés syndiqués. C'est être raisonnable, ne trouvez-vous pas?

Qui va payer?

La question c'est : qui va payer la note puisque je l'ai dit plus tôt nous n'avons plus les moyens collectivement d'augmenter nos taxes. La réponse est simple, ou on paye maintenant et on fragilise les fonds de retraite des actuels travailleurs, propriétaires de biens immobiliers où on va pelleter en avant et mettre cela sur le déficit de la province. Alors ce sont nos enfants et nos petits-enfants qui paieront.

Une solution s'impose

Il faut trouver une solution négociée de bonne foi entre les parties et au bénéfice des citoyennes et citoyens du Québec. Comprenez-moi bien, je n'ai rien contre les syndicats et les conditions de travail justes des gens qui œuvrent pour les villes du Québec. En outre, je reconnais que dans l'histoire du Québec les organisations syndicales ont largement contribué à faire du Québec une société plus juste et plus humaine. Néanmoins, force nous est de reconnaître que dans le merveilleux monde municipal, il y a un péril en la demeure. Avec une rémunération moyenne plus élevée de 30 %, la possibilité de prendre une retraite souvent avant l'âge de 60 ans. Avec un fonds de pension à prestations déterminées dans un contexte où les villes n'ont plus de marge de manœuvre. Au moment où l'on reconnait une limite à la croissance infinie de l'assiette de l'impôt foncier. Il est plus que temps que l'on redresse la situation. Ce serait vraiment apprécié que les employés syndiqués reconnaissent cela et agissent en conséquence aux futures tables de négociation. Une chose est certaine, nous serons beaucoup mieux servis par un dialogue dans le cadre d'une négociation de bonne foi entre les parties intéressées que par le « bullying labeaumien ».

Mesdames, messieurs, à vos tables de négociations. Nous les citoyens attendons le résultat avant de commencer notre mouvement pour la mise en œuvre du programme de crédit de taxes foncières pour les citoyens et citoyennes au REER dans le rouge...

Tweet de la semaine : « je préfère un verre à moitié vide à un verre à moitié plein. Si je le renverse, il y en aura moins sur la robe de ma voisine. » dans Bernard Pivot, Les tweets sont des chats, Paris, Albin Michel, 2013, p.116.

Pour commentaires : dnadeauestrieplus@gmail.com


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