Je viens d'achever de lire l'essai de l'écrivain journaliste
Stephen Maher intitulé : The Prince.
The Turbulent Reign of Justin Trudeau, publié chez Simon and Schuster
Canada en mai 2024.
La lecture de ce livre qui
raconte la décennie politique du règne de Justin Trudeau nous fait voguer très
loin et les voies ensoleillées sont souvent pleines d'ombre. Maher nous emmène
dans les coulisses d'un règne tumultueux. Bref, Justin Trudeau se révèle à nous
dans toute sa complexité et on ne peut s'empêcher de constater que les erreurs
de jugement et les conflits de personnalité ont fait en sorte qu'aujourd'hui,
au moment où l'on s'apprête à fêter nos fêtes dédoublées du Québec et du Canada,
le gouvernement de Justin Trudeau est si impopulaire qu'il est au bord de
l'effondrement. Moment propice pour réfléchir au moment des fêtes nationales, à
l'avenir de la relation Québec-Canada.
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Le Canada de
Justin Trudeau
Sous
le leadership de Justin Trudeau, le Canada a navigué à travers une période
mouvementée caractérisée par des divisions marquées, notamment en ce qui
concerne les relations entre le Canada et le Québec. La question de l'unité
nationale et des défis relatifs à l'identité culturelle et politique est
devenue de plus en plus saillante, mettant en lumière des tensions profondes
entre le Québec et le reste du pays. Cette division croissante soulève des
questions cruciales sur la nature de la fédération canadienne et sur les défis
persistants liés à la diversité et à l'unité au sein de la nation.
Sous le leadership de Justin Trudeau, premier ministre du Canada depuis
novembre 2015, plusieurs aspects du pays ont été marqués par des changements
significatifs dans divers domaines. Rappelons la législation sur le cannabis,
la réduction des impôts pour la classe moyenne et l'augmentation des impôts
pour les plus riches, le combat de la pauvreté chez les enfants et les avancées
significatives en matière du droit des peuples autochtones. Sur le plan de
l'économie, le Canada figure parmi les économies les plus fortes des pays du G7
et la pandémie a été gérée avec efficacité. Le gouvernement Trudeau a aussi
fait des gestes significatifs pour lutter contre les changements climatiques.
D'autres réalisations du gouvernement de Justin Trudeau en matière d'équité
entre les hommes et les femmes, et les mesures pour contrer le racisme, sont
aussi à mettre au bilan positif de ce gouvernement.
En revanche, il ne faut pas oublier les manques de jugement flagrants de
ce gouvernement en matière d'éthique et de gouvernance, les déficits plantureux
et les tendances wokistes. Sans compter que sous le leadership de Justin
Trudeau, la politique étrangère canadienne est devenue quasi inexistante,
multipliant les conflits notamment avec les États-Unis, la Chine et l'Inde. Il
est vrai que les tensions avec les États-Unis de Trump étaient inévitables, ce
mec qui a présidé le pays voisin est un vulgaire clown criminel. N'empêche que
sous Justin Trudeau, l'image canadienne dans le monde s'est affaiblie.
Contrairement aux propos tenus par Trudeau, Canada is not Back. He is down...
Les dommages sont encore plus évidents dans les relations Québec-Canada.
Il est vrai que cette relation a toujours été complexe, mais les volontés
centralisatrices de Justin Trudeau contribuent à redonner vie au souverainisme.
J'aime comparer la relation Québec-Canada à celle de deux scorpions enfermés
dans une même bouteille.
La métaphore des scorpions
L'association
du Canada et du Québec comme deux scorpions enfermés dans une bouteille est une
métaphore intéressante que je veux explorer avec vous. Celle-ci permet de
révéler des aspects significatifs des relations complexes entre ces deux
entités. Je suis d'avis que cette analogie peut éclairer les interactions
historiques et culturelles entre le Canada et le Québec, ainsi que les défis et
les opportunités qui en découlent.
Les
scorpions, en tant que créatures venimeuses dotées de défenses redoutables,
peuvent symboliser la capacité des entités à se protéger et à se défendre. Dans
le contexte du Canada et du Québec, cette image pourrait refléter la nature
parfois conflictuelle de leur relation, marquée par des différences politiques,
linguistiques et culturelles. Le Québec, avec sa langue française distincte et
sa culture unique, s'est souvent perçu comme ayant besoin de se défendre contre
l'assimilation culturelle et politique par la majorité anglophone du Canada. De
même, le Canada a parfois vu le Québec comme une menace à l'unité nationale et
à l'identité canadienne.
Cependant,
malgré ces tensions potentielles, les scorpions partagent également des
caractéristiques communes, telles que la résilience, la force et la capacité à
s'adapter à leur environnement. Dans le cas du Canada et du Québec, cette
similitude pourrait être interprétée comme une opportunité de collaboration et
de coopération pour surmonter les différences et travailler ensemble vers des
objectifs communs. En effet, au fil de l'histoire, les deux entités ont été
capables de trouver des terrains d'entente et de coopérer sur diverses
questions, qu'il s'agisse de la protection de la langue française au Québec ou
de la promotion de la diversité culturelle à l'échelle nationale.
Une
autre dimension intéressante de l'analogie des scorpions est la dualité de leur
nature, à la fois protecteurs et prédateurs. Dans le contexte du Canada et du
Québec, cela pourrait faire référence à la capacité des entités à agir à la
fois en tant que partenaires et concurrents, en fonction des circonstances et
des intérêts en jeu. Par exemple, le Québec peut agir comme un partenaire loyal
dans la fédération canadienne tout en défendant fermement ses intérêts
distincts, créant ainsi une dynamique complexe de coopération et de rivalité.
En
fin de compte, l'image des scorpions associés Canada-Québec révèle la nature
nuancée des relations entre ces deux entités. Malgré les tensions et les
différences qui les séparent, il existe également des points communs et des
opportunités de collaboration mutuellement bénéfiques.
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Les scorpions en fête
L'une
des particularités du Canada réside dans sa diversité culturelle et sa dualité
linguistique qui se manifeste notamment à travers la relation entre le Canada
et le Québec, une province francophone au sein d'un pays majoritairement
anglophone. Sous-jacentes à cette relation complexe se trouvent les fêtes
nationales canadienne et québécoise, la Fête du Canada et la Fête nationale du
Québec, anciennement nommée la Fête de la Saint-Jean-Baptiste. Ces célébrations,
bien que distinctes, suscitent des réflexions sur l'identité nationale, la
coexistence des cultures et l'autonomie régionale. La fête du Canada, célébrée
le 1ᵉʳ juillet, commémore l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de
1867, qui a établi la Confédération canadienne. Cette journée est considérée
comme la fête nationale du Canada et est marquée par des festivités partout
dans le pays, comme des défilés, des feux d'artifice et des concerts. Le
drapeau canadien est fièrement arboré et les citoyens se rassemblent pour
célébrer l'unité et la diversité du pays. D'un autre côté, la Fête nationale du
Québec, célébrée le 24 juin, rend hommage à la culture et à l'histoire
québécoise. Les Québécoises et les Québécois soulignent cette journée par des
défilés, des spectacles traditionnels, des feux de joie et des rassemblements
festifs.
Ces
deux fêtes nationales, bien que célébrées à des dates différentes, entrent
parfois en concurrence en raison de leurs connotations culturelles et
politiques. Le jour du Canada incarne l'unité nationale et la diversité du
pays, mettant en avant la dualité linguistique et le multiculturalisme du
Canada. En revanche, la Fête nationale du Québec met en lumière l'identité
québécoise distincte et l'importance de la langue française dans la province.
La
compétition entre ces deux fêtes nationales révèle les tensions entre
l'identité canadienne et l'identité québécoise. Certains voient cette rivalité
comme un reflet des défis persistants de l'unité nationale au Canada, tandis
que d'autres la perçoivent comme une expression légitime de la diversité
culturelle et politique du pays. Malgré ces différences, le Canada et le Québec
partagent une histoire commune et une volonté de coexister en harmonie.
La
coexistence des fêtes nationales du Canada et du Québec témoigne de la
complexité et de la richesse de la mosaïque culturelle canadienne. Plutôt que
de les considérer comme des manifestations de rivalité, il est possible de les
voir comme des éléments complémentaires qui contribuent à la diversité et à la
pluralité du pays. En reconnaissant et en célébrant la diversité culturelle du
Canada, il est possible de renforcer les liens entre les différentes
communautés et de promouvoir un sentiment d'appartenance partagée. Il est
possible d'être un fier Québécois et un Canadien, comme il est possible de
vivre comme deux scorpions en bouteille...
Bonne
fête Québec, et bonne fête Canada !