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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Enfin, revenir comme avant? Pas sûr!

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François Fouquet Par François Fouquet
Lundi le 14 mars 2022      

Au moment de l'annonce d'un éventuel retrait de l'obligation de porter le masque en public, j'entends le commentaire : « enfin! Si ça peut-tu revenir comme avant! »

J'ai hâte que l'air frais ne trouve plus obstacle devant mes narines, j'avoue.

Le commentaire qui me dérange un peu plus est fréquent : « ça fait 2 ans qu'on peut absolument rien faire! »

Ça, pour moi, c'est de la mauvaise foi. Une mauvaise foi qui, une fois répandue, mène à des convois pour la « libarté ». Je l'écris comme ça pour faire une distinction entre le concept de liberté et celle qu'on gueule nous avoir volée.

Mauvaise foi parce qu'à travers ces 24 derniers mois, il y en a eu plusieurs où on est retournés au restau, au cinéma, dans les salles de spectacle. Il y en a eu plusieurs où on pouvait se regrouper en petits groupes. La plupart de ces mois (sauf les trois premiers, peut-être), on pouvait se voir à l'extérieur.

Mon point est le suivant : dire qu'on ne pouvait absolument rien faire n'est pas exact. Et ce n'est pas que du gossage de ma part. C'est dangereux d'entretenir ce sentiment que nous sommes des prisonniers bafoués de toute liberté. C'est sain quand c'est vrai, mais dangereux quand ce ne l'est pas. Et quand on joue à la victime et qu'on nourrit nos statuts de médias sociaux de nos états d'esprit, voilà qu'on se crinque pas mal fort, aidés par les algorithmes, et que ça vient distortionner la réalité.

Bref, au-delà de ce point de vue, est-ce qu'on veut vraiment que tout revienne comme avant?

J'avoue que je me plais bien dans un calendrier social, disons, allégé. Le rythme de nos jours déboule encore très vite. Trop, des fois, il me semble. Je crois que je serai un peu plus sélectif sur les offres de rencontres sociales.

Je me dis qu'il me faut trouver l'espèce d'équilibre entre quantité d'événements et qualité d'événements. Toute ma vie professionnelle a été truffée de rencontres sociales plus ou moins obligées. La pandémie a forcé une remise en question. 

Ce qui me console, c'est que les élans de générosité envers les organismes communautaires sont généralement demeurés. Ils se sont exprimés différemment, puisque la situation l'exigeait, mais les élans étaient là.

Voilà bien une des choses que la pandémie a révélée. Pas tant la générosité des gens, mais l'importance cruciale du réseau communautaire comme ciment de la société. Il faut tellement garder ça en tête! On ne peut imaginer l'effondrement et le déchirement du tissu social sans les organismes communautaires.  J'ai la conviction que si les choses ont été plus difficiles au Québec, malgré les restrictions souvent plus serrées qu'ailleurs, c'est que la pandémie a mis en lumière les faiblesses de notre système de santé et de l'appui public au réseau communautaire.

Alors, quand on me dit que tout doit revenir comme avant, je lève la main pour apporter une objection!

Je sais, je sais, ce n'est pas vraiment ce que veut dire l'expression : « si ça peut-tu revenir comme avant! »    

Mais ça aussi, ça fait partie du problème.

À tout vouloir ramener dans des phrases choc de quelques mots; à vouloir être informés à coups de topos de bouffant pas plus de 25 secondes de notre temps précieux; à trop tourner les coins ronds en multipliant les « t'sais veux dire » et en soustraillant l'effort de compréhension du fonctionnement de notre société, on s'éloigne de la réalité et on contribue à affaiblir notre milieu de vie, plutôt qu'à le renforcer.  

Et un mot sur la liberté en terminant. 8 millions de libertés individuelles ne s'additionnent pour donner une liberté de société forte.    

J'ai hâte de pouvoir enlever mon masque aussi. Mais faisons en sorte que cet apport d'air frais à nos narines ne nous fasse pas oublier que de l'air frais, nos institutions de santé et du réseau communautaire en ont besoin aussi.

Faisons en sorte que cet apport d'air frais ne nous referme pas sur nous-mêmes au point de redevenir des entités personnelles qui oublient qu'au-delà de « son petit bien-être à soi », il y a le fait qu'on est tous drapés dans un tissu social qu'on a avantage à entretenir.   

 

Clin d'œil de la semaine

À ce moment précis, je ne sais pas trop comment je réagirais à une invitation à un bal masqué!


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