Une étude dirigée par la Pre. Catherine Malboeuf-Hurtubise,
de l'Université Bishop's, démontre que discuter du changement climatique avec
les enfants, plutôt que de se limiter à des activités artistiques, peut réduire
leur écoanxiété et renforcer leur résilience.

Une recherche inédite
sur l'écoanxiété infantile
Alors que les jeunes générations sont de plus en plus
confrontées à l'anxiété liée au climat et à l'instabilité mondiale, des
chercheurs de l'Université Bishop's, en collaboration avec des partenaires
britanniques, se sont penchés sur la manière d'aborder ce sujet sensible avec
les enfants.
L'étude, publiée dans la revue médicale internationale JAMA
Network Open, est la première à comparer l'impact de différentes activités
scolaires sur la santé psychologique des jeunes en lien avec le climat. Elle a
suivi 238 élèves du primaire en Angleterre et a évalué l'effet d'activités
artistiques et de discussions philosophiques sur leur bien-être.
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Les résultats révèlent une différence notable : les enfants
qui participaient uniquement à des ateliers artistiques exprimant leurs
émotions face aux enjeux climatiques voyaient leur écoanxiété augmenter. En
revanche, ceux qui bénéficiaient à la fois d'activités créatives et de
discussions philosophiques étaient mieux protégés sur le plan émotionnel, tout
en développant plus d'espoir face à l'avenir.
L'importance du
dialogue structuré
« Les enfants ont besoin de plus que de simples moyens
d'expression créative - ils ont aussi besoin d'occasions structurées pour
verbaliser ces émotions accablantes », souligne la Pre. Catherine
Malboeuf-Hurtubise, chercheuse principale du projet et professeure de
psychologie à Bishop's.
Selon elle, offrir un espace de dialogue permet aux enfants
de mieux apprivoiser leurs peurs liées au changement climatique et de
développer leur résilience. L'étude met ainsi en lumière l'importance
d'accueillir les émotions des jeunes plutôt que de les laisser seuls face à
leurs inquiétudes.
Cette recherche, menée conjointement par Bishop's,
l'Université Leeds Trinity, le collectif Climate Adapted Pathways for Education
(CAPE) et plusieurs écoles primaires anglaises, apporte des pistes concrètes
pour les psychologues, les éducateurs et les parents.
Un apport majeur à la
santé publique
Pour la Pre. Kerry Hull, vice-principale académique et
recherche par intérim à Bishop's, cette étude démontre « avec force que le
dialogue fondé sur des données probantes - combiné à des approches créatives - peut
renforcer la résilience des enfants face à l'anxiété climatique ».
Elle y voit aussi l'exemple d'une recherche agile et
multidisciplinaire menée dans une université de petite taille, capable de
contribuer à des enjeux de santé publique d'envergure mondiale.
Vers une nouvelle
approche de l'éducation climatique
Alors que l'écoanxiété est désormais reconnue comme une
problématique grandissante en santé publique, ces résultats soulignent la
nécessité d'intégrer la santé mentale aux discussions sur le climat, tant dans
les écoles qu'au sein des familles.
Source : Sonia Patenaude, gestionnaire des
communications, bureau des communications, Université Bishop's