Que l'on regarde la situation d'un angle ou d'un autre, nous
ne pouvons que constater l'échec politique de la mairesse Évelyne Beaudin et de
son parti Sherbrooke citoyen dans le cadre de son mandat obtenu en 2021.
Tout ce qu'a entrepris la mairesse Beaudin et son parti
s'est soldé par des résultats mitigés, avec peu ou pas de résultats. Pire
encore, choisir d'annoncer son départ 18 mois avant la fin de son mandat
est une erreur stratégique impardonnable. La recette parfaite pour perdre toute
autorité et toute crédibilité. Tout ça risque de s'appesantir d'ici à la prochaine
élection. Quelques réflexions sur l'avenir de Sherbrooke.
Trop tôt pour faire un bilan,
vraiment ?
Je suis franchement en désaccord avec le chroniqueur Michaël
Bergeron sur le fait qu'il est trop tôt pour tirer un bilan de l'expérience
Beaudin pour la Ville de Sherbrooke. Plus tôt nous serons en mesure de
comprendre les raisons de son échec, mieux nous nous porterons pour l'avenir.
Au cœur de l'échec d'Évelyne Beaudin, il y a cette idée saugrenue, quant à moi,
qu'un conseil municipal est un gouvernement de proximité plutôt qu'une
administration. Cela cause un certain embrouillamini.
Par exemple, dans le débat sur la taxe piscine, on peut lire
des commentaires affirmant que c'est une mesure sociale afin d'épargner les locataires
eu égard aux propriétaires. On sait que les hausses de taxes foncières se
répercutent dans les hausses de loyer. Taxer les piscines serait donc une façon
de protéger les locataires. Or, est-ce le rôle d'une Ville de se préoccuper de
l'équité entre riches et pauvres sur son territoire ? Pour ma part, je suis
d'avis que ce n'est pas dans le mandat d'une ville de venir chercher à réduire
les inégalités économiques entre ses citoyennes et ses citoyens par des mesures
spécifiques autres que de créer les conditions pour que l'économie croisse et
que ses retombées puissent ainsi réduire les inégalités économiques sur son
territoire. L'un des premiers accusés sur le banc de l'échec d'Évelyne Beaudin
et de Sherbrooke citoyen est cette fausse conception du rôle d'une Ville. Pour
réduire les inégalités entre citoyennes et citoyens, nous avons le gouvernement
du Québec qui a ce mandat, pas l'administration municipale.
|banniere-article|
Les partis politiques municipaux
La
politique municipale est le reflet de la démocratie locale, où les partis
politiques jouent un rôle crucial dans la représentation des intérêts des
citoyennes et des citoyens. Par le passé, j'ai souvent défendu l'idée de la
présence de partis politiques municipaux à Sherbrooke. Aujourd'hui, mon opinion
a changé à la lumière des échecs tant du Renouveau sherbrookois, qui s'est
dissous après sa défaite, que de Sherbrooke citoyen.
À
Sherbrooke, une ville autrefois dynamique du Québec, les partis politiques
municipaux ont eu des succès mitigés au cours des 12 dernières années.
Sous Sévigny, le Renouveau sherbrookois s'en est mieux tiré que Sherbrooke
citoyen. Mais, la défaite cuisante que ce parti a eue a mené à sa dissolution
et au départ de l'une de ses candidates élues rescapées, madame Danielle
Berthold.
L'échec
des partis politiques municipaux à Sherbrooke peut être attribué à plusieurs
facteurs. D'abord, par la structure démographique de la ville qui est composée
de 25 % d'étudiantes et d'étudiants postsecondaires. Cela crée un
réservoir de militantes et de militants importants et une force de mobilisation
essentielle pour des partis plus à gauche. La gauche n'est pas un problème en
soi, mais souventesfois les propositions qui en résultent sont totalement
déconnectées de la volonté des populations représentées. Devant l'apathie
atavique des citoyennes et des citoyens pour la politique municipale, cela
permet l'élection d'une mairesse avec à peine 20 000 votes, 22 177 pour
être précis, 20 % de la population habilitée à voter. Dans un tel
contexte, il n'est pas étonnant de voir la polarisation politique présente au
conseil municipal et dans la population. Cela crée une fragmentation croissante
du paysage politique qui fait obstacle à la collaboration et à la prise de
décisions concertée au sein du conseil municipal. Cette fragmentation entraîne
souvent des impasses politiques et nuit à la capacité d'un parti politique à
travailler de concert avec les indépendants pour le bien commun. Par des
positions souvent jugées radicales, Sherbrooke citoyen semble parfois déconnecté
des réalités quotidiennes des Sherbrookoises et des Sherbrookois, ce qui
alimente le sentiment de méfiance et d'insatisfaction à son égard.
En
outre, l'attitude « hors de moi, point de salut » de Sherbrooke citoyen et de
ses intransigeances sur des politiques nécessaires, mais mal vendues comme le
plan nature sapent la confiance du public dans ce parti et viennent ternir
l'image de la politique locale, donnant la fausse impression que c'est un
capharnaüm. Ces incidents ont mis en lumière la nécessité d'une plus grande
transparence et de plus de responsabilités de la part des partis politiques
municipaux pour regagner la confiance de la population.
La
présence de partis politiques municipaux - des machines à sortir le vote plutôt
que de véritables organisations politiques - à Sherbrooke a des implications
profondes pour la gouvernance locale et la démocratie participative. Il est
impératif que lors de la prochaine élection, la population rejette la formule
des partis politiques pour Sherbrooke. Il faut plutôt favoriser une gouvernance
qui se recentre sur les besoins réels des citoyennes et des citoyens et faire
de la collaboration et du dialogue entre les élus les éléments essentiels de la
relance de Sherbrooke. L'échec des partis politiques municipaux à Sherbrooke
est un rappel de la fragilité de la démocratie locale et de la nécessité d'une
gouvernance transparente, inclusive et responsable. Les défis actuels appellent
à une réflexion profonde sur les pratiques politiques et à des actions
concrètes pour revitaliser la vie politique locale et renforcer la confiance de
la population envers leurs représentants élus.
|banniere-article|
Évelyne
Beaudin, le constat
La
récente démission d'Évelyne Beaudin de son rôle de mairesse de Sherbrooke a
suscité un vif débat au sein de la communauté locale. Une décision annoncée à
un moment inopportun qui vient affaiblir davantage sa mauvaise gouvernance.
Contrairement à ce qu'a déclaré un expert, ce n'est pas une décision
stratégique, mais une erreur majeure, comme pour bien d'autres de ses décisions.
Cette
décision inattendue a fait écho dans les milieux politiques ainsi que parmi la
population de Sherbrooke, soulevant des questions sur les raisons qui ont
conduit à cette démission et sur son impact potentiel sur la Ville et ses
habitants. Évelyne Beaudin a été élue mairesse de Sherbrooke avec un mandat
clair de servir sa communauté et de promouvoir le développement de la ville.
Son départ prématuré a pris beaucoup de gens par surprise et a créé une
incertitude quant à l'avenir de la gouvernance locale. Les raisons exactes de
sa démission n'ont pas été entièrement divulguées, laissant place à des
spéculations et à des interprétations variées. Sans compter que la course à la
succession donne lieu à de curieuses déclarations. Ainsi, la députée de
Sherbrooke de Québec solidaire, Christine Labrie pourrait ne pas finir son
mandat pour des raisons de santé, mais elle pourrait être candidate à la
mairie. Chercher l'erreur, devenir mairesse permet-il de recouvrer la santé ?
La
démission d'Évelyne Beaudin est une bonne nouvelle à moyen terme pour
Sherbrooke, mais elle est problématique pour les 18 derniers mois de son
mandat actuel pour notre Ville. Le seul angle positif, c'est que cela crée un
contexte où le vote des indépendants aura plus de mordant et nous risquons
moins de voir des solutions radicales de gauche passer la rampe du conseil
municipal.
L'impact
de la démission d'Évelyne Beaudin sur la Ville de Sherbrooke reste à voir. La
course à la succession à la chefferie de Sherbrooke citoyen n'est d'aucun
intérêt pour la population de Sherbrooke. Que ce soit Pierre-Luc Dussault, Raïs
Kibonge, Laure Letarte-Lavoie ou encore Christine Labrie, cela ne devrait rien
changer à la volonté des Sherbrookois de faire table rase des partis politiques
dans notre ville, pour un temps du moins.
Nous
le savons. Faire de la politique en 2024 n'est pas une tâche facile. Les
maires, les mairesses et les élus locaux sont confrontés à des attentes élevées
de la part de leur électorat, tout en jonglant avec des enjeux politiques,
sociaux et économiques souvent délicats. Leur capacité à gérer ces pressions et
à prendre des décisions difficiles peut déterminer leur succès ou leur échec en
tant que leaders communautaires. On ne peut souhaiter qu'une nouvelle
génération de politiciens locaux se lève afin de gérer une ville non pas comme
un gouvernement, mais comme une administration locale. Une gouvernance solide,
transparente et axée sur le bien-être des résidentes et des résidents. Alors
que la Ville de Sherbrooke a plus que jamais besoin de se tourner vers
l'avenir, il appartient à ses dirigeants et à sa communauté de travailler
ensemble pour assurer sa croissance et sa prospérité à long terme. La démission
d'Évelyne Beaudin en tant que mairesse de Sherbrooke marque la fin d'un
chapitre et le début d'un nouveau. Ce que nous pouvons en conclure, c'est
qu'Évelyne Beaudin doit accepter le fait que son passage à la mairie se termine
sur un constat d'échec...