Les bulletins météo en avaient parlé. Mais pas de cette façon. Une tornade de force EF-3 a tout chamboulé sur son passage il y a quelques jours.
Comme à St-Julien dans les semaines avant. Là-bas, c'était une EF-2...
« Oui, mais il y en a toujours eu, des tornades, va pas associer ça aux changements climatiques, là! »
Comme l'ouragan qui a balayé la Caroline il y a quelques semaines. « Un événement comme on en voit aux mille ans! »
Mille ans.
C'est soit que le gars a une excellente mémoire ou soit qu'il tentait d'endiguer une panique qui frappe l'imaginaire de façon plus ou moins intense.
Il y a toujours eu des épisodes climatiques isolés et particulièrement dérangeants. Mais là, force est d'admettre qu'ils sont plus nombreux et que chaque événement est plus violent.
Vous me direz que je suis naïf, mais je me dis que l'événement de vendredi dernier a de quoi rallumer un certain espoir. À défaut d'un espoir certain.
Espoir?
La tornade est venue au moment même où des milliers de Québécois, comme moi, se demandaient pourquoi TVA avait choisi d'exclure le thème de l'environnement du débat des chefs la veille au soir.
En fait, à part quelques petites annonces plutôt anecdotiques, les aspirants au trône ne parlent pas d'environnement. Ou peu. On semble encore dans la définition du néolibéralisme selon laquelle dans l'expression développement durable, il y a, comme premier mot (et donc comme priorité) le développement. Le mot durable est un accessoire à la mode qui vient rassurer les gens et, surtout, qui crée une pratique voie d'évitement quand le sujet devient trop chaud.
Mais là, on est en campagne électorale. La tornade de Gatineau, au-delà du fait qu'elle a considérablement frappé la vie des gens concernés, a aussi eu comme effet de rassembler les 4 chefs au même endroit, en même temps, chacun donnant l'impression qu'il met l'épaule à la même roue que l'autre.
Vraiment beau à voir!
Je sais bien que lorsque le malheur frappe, il reste en nous un sentiment de solidarité assez fort pour passer par-dessus les divergences de points de vue.
Mais quand j'ai entendu M. Lisée saluer la réaction rapide de M. Couillard, je me suis dit : « ben, voyons, toi, c'est ben beau! » Et, quelques secondes plus tard, quand les deux chefs, toujours côte à côte, jasaient avec les journalistes, j'ai entendu M. Couillard dire « j'espère qu'il n'y a plus de gens qui croient qu'il n'y a pas de changements climatiques! »
Tiens, tiens, c'est de l'espoir que je vois poindre?
Pas tant, je sais bien. Mais je me dis que si la tornade ramène un tant soit peu le sujet de l'environnement sur la table, ce sera ça de gagné.
À moins qu'il ne faille attendre que les tempêtes tuent et tuent encore avant de réagir...
Clin d'œil de la semaine
Même le grand arbre qui inspire tant de sagesse ne protège pas de la tornade...
François Fouquet