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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

L'été, le rétroviseur et la fête du Travail

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François Fouquet Par François Fouquet
Lundi le 28 août 2023      

C'est un automatisme pour moi.

Il y a des moments de l'année lors desquels je jette un œil au rétroviseur. Peut-être par nostalgie, peut-être par souci de rétroaction plus ou moins avouée, allez savoir!

Ces moments ne sont pas déterminés par les saisons officielles. Ce sont plutôt des marqueurs de temps liés à des habitudes de vie. La fête du Travail en est un. Une occasion de regarder l'été qui s'achève, de penser à l'automne qui se pointera éventuellement.

Remarquez que je ne suis pas que nostalgie! La St-Jean a l'effet inverse! Plutôt que de jeter un œil au rétroviseur, là c'est plutôt le pare-brise tout grand qui attire mon attention!

L'été annonce souvent plus de promesses qu'il n'en livre, en bout de piste.

Et nous avons cette obsession de l'été idéal. Bien que je comprenne bien que quelqu'un puisse souhaiter de la chaleur et du soleil à profusion, je suis surpris de constater que, par réflexe, quand on dit « enfin, le beau temps! », c'est toujours lié à l'été. Des fois, au printemps et à l'automne, mais juste pour les jours s'apparentant à l'été. Jamais à l'hiver.

L'été charrie la pression de toutes les attentes.

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Pas surprenant de voir la binette déconfite des gens qui reviennent au boulot après deux semaines de temps majoritairement pluvieux.

Bref, certains moments de l'année attirent mon œil vers le rétroviseur et la fête du Travail en est un.

L'été qui vient de se terminer en est un de type « covidien », au sens où il a chamboulé bien des repères ancrés en nous depuis l'enfance. Des étés pluvieux, on en a vécu. Mais des étés où les récoltes globales sont affectées, où les légumes pourrissent dans les champs, où les inondations surviennent en juillet comme si on était au printemps, où la valse des tornades et les averses sévèrement abondantes nous procurent des allures tropicales, ça, de mémoire, c'est du jamais vu.

Et ça apporte son lot de questions. De la plus banale à la plus anxiogène.

De « je ne sais pas trop s'il fallait mettre tant d'argent sur le patio... » à « cibole, mais ce sera quoi pour nos enfants et nos petits-enfants! ».

On peut faire semblant que c'est un été anecdotique, on peut penser qu'une bonne virée au Costco va nous réaligner les chakras, mais pour ma part, je ne sors pas indemne de cet été.

Pas qu'il fut malheureux pour moi. Nenon! Je suis même du genre à soupirer d'aise quand on annonce des jours de pluie à venir : peut-être suis-je paresseux, mais je considère qu'on se met beaucoup trop de pression à vouloir absolument profiter de chaque moment d'une journée ensoleillée, alors que la journée pluvieuse permet tous les ralentissements sans questionnements.

La fête du Travail

C'est le fruit de bien des batailles et grèves qui amène, au début des années 1880, les premières versions de la fête du Travail. 

C'est en 1897 que la fête est adoptée au Québec. Après de grandes manifestations!

Un lundi. Imaginez! Une fête payée alors que la semaine de travail doit débuter! Une révolution!

À l'époque, les employeurs gardaient généralement les employés 6 jours par semaine au travail. Et souvent, les jours de semaine, l'employé était au boulot 10 heures par jour.  

Une chance qu'il y avait le « jour du Seigneur » pour arrêter minimalement l'exploitation de l'homme par l'homme le dimanche!

Alors, de retour en 2023, la voici déjà, cette fête du Travail. 

La modernité l'a rendue un peu paradoxale. On n'a plus du tout la même relation avec le travail, il faut bien le constater! Nos conditions de travail sont bien meilleures et les temps de pause sont généralement bien plus nombreux qu'il y a 100 ans, disons-le ainsi. D'où la perception un peu étrange qu'on fête le travail en ne s'y présentant pas!

Étrange, parce qu'on ne penserait pas aller à une fête du vin sans penser en boire au moins un peu!

La grande rentrée est là. On y est! Pour les étudiants et tous les autres, dans les faits. Tout va reprendre son cours, se dit-on.

Je prends à témoin le retour des séries télévisées qui marquent le rythme de nos semaines.

En disant cela, je me dis que je parle pour moi... Les générations qui suivent la mienne n'ont plus le « câble » et puisent leurs routines respectives à même un buffet "en ligne" ouvert dans lequel les séries sont présentées, sans horaires prédéterminés.

À chacun ses repères!

 

Clin d'œil de la semaine

L'optimiste me dit de regarder seulement par le pare-brise.

Le pessimiste me dit que le pare-brise est peu utile en constatant tout le sombre que reflète le rétroviseur. 

Le réaliste me dirait-il "c'est ça qui est ça! Navigue selon tes repères, mon vieux!" ?

Allez savoir...     

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