Triste spectacle encore cette semaine du premier ministre
Legault. Il venait à peine de nous dire qu'il devait se discipliner et éviter
les distractions qu'il retombe dans le piège lui-même. Il aura fallu quelques
manchettes de médias impliquant ses députés dans des invitations à des
activités de financement de la CAQ pour que sa nouvelle résolution s'envole en
fumée. La solution Legault abolir le financement populaire pour les partis
politiques. Quelle bourde !
Il faut rappeler que Legault et le PQ ont fait du
financement des partis politiques un enjeu majeur de leur lutte contre les
libéraux jadis au pouvoir. Gérard Deltell avait même siffloté le thème musical
du film Le Parrain à l'Assemblée nationale pour narguer Jean Charest et
les libéraux. Il est vrai que de nombreuses affaires de nominations, du lien de
l'argent et de la politique faisaient les manchettes politiques de cette
époque. Pourtant, après la commission Charbonneau et de nombreuses enquêtes de
police, il n'a jamais été fait la preuve qu'il y avait un lien entre le
financement des partis politiques et des gestes de corruption des élus. Ce fut
la victoire de Renaud Lachance contre France Charbonneau. L'ancien vérificateur
général Lachance a eu raison contre la procureure en chef, lionne de la lutte
contre le crime organisé. Depuis lors, les lois sur le financement des partis
politiques ont été resserrées et le Québec est l'autorité qui règlemente le
plus sévèrement le geste fondamentalement démocratique d'une citoyenne ou d'un
citoyen qui veut donner de son argent à une cause politique. Sachant cela, il
est étonnant que le premier ministre Legault ait accordé autant d'importance à
des faits divers et qu'il ait proposé d'abolir le financement politique
populaire. Réfléchissons ensemble à cette question si vous le voulez bien !
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Le
financement populaire, un mode parfait ?
Le financement populaire des partis politiques au Québec a été un sujet de
débat et de préoccupation au fil des ans en raison de certaines préoccupations
et certains problèmes potentiels. Rappelons ici quelques-uns des problèmes
associés au financement populaire des partis politiques au Québec : d'abord,
les préoccupations liées à l'influence des lobbies. Certains critiques
soutiennent que le financement populaire ne résout pas complètement le problème
de l'influence des groupes de pression ou des lobbies sur les décisions
politiques. Même si les dons individuels sont limités, les groupes d'intérêt
peuvent encore exercer une influence en organisant des activités de
financement, des événements de collecte de fonds, ou en faisant pression sur
les membres du parti. Il peut y avoir des tentatives de contourner les règles
de financement en utilisant des prête-noms ou des méthodes non transparentes
pour faire des dons. Ainsi, le suivi et le respect des règles sont rendus difficiles.
Le financement populaire
est aussi un creuset potentiel d'inégalités entre les partis politiques en
présence. Le financement populaire peut encore favoriser les partis politiques bien
établis et les candidats populaires, ce qui peut créer des inégalités dans la
compétition politique. Les nouveaux partis ou les candidats moins connus
peuvent avoir du mal à rivaliser avec les grandes formations.
D'autre part, le financement entièrement public a un coût pour les contribuables
que nous sommes. La contribution publique des partis politiques est financée
par les contribuables, ce qui peut susciter des objections de la part de ceux
qui estiment que l'argent public devrait être utilisé à d'autres fins. De plus,
certains peuvent considérer que le financement public profite indûment aux
partis politiques.
Bien que la contribution populaire ait été mise en place pour accroître la
transparence, il peut y avoir des lacunes dans la divulgation des informations
financières, ce qui complique la tâche des citoyens qui souhaitent savoir qui
finance réellement les partis politiques. Les règles de
financement populaire peuvent être complexes et difficiles à comprendre pour le
public. Cela peut entraîner des problèmes de conformité et rendre le système
moins efficace. Certaines campagnes électorales peuvent encore être
très coûteuses malgré les restrictions de financement. Cela peut créer des
déséquilibres entre les candidats et les partis politiques en fonction de leurs
ressources. Les problèmes et les lacunes potentiels du financement populaire
des partis politiques peuvent exiger une surveillance continue et des réformes
pour les corriger, ce qui peut être un processus complexe et politique.
Bref, malgré ses lacunes évidentes, le financement populaire des partis
politiques pose de nombreuses questions et même si notre système a évolué au
cours des ans, il n'est pas exempt de questionnements dans l'avenir.
Il est important de noter que le système de contribution populaire des
partis politiques au Québec a évolué au fil des ans, avec des réformes visant à
résoudre certains de ces problèmes. Les défenseurs du système soutiennent qu'il
contribue à accroître la transparence et à réduire l'influence de l'argent en
politique, mais il reste des défis à relever pour garantir son efficacité et
son intégrité.
Il faut maintenir le
financement populaire
Le financement politique populaire est une voie d'avenir qui présente
plusieurs avantages potentiels dans le contexte de la démocratie et du
processus politique. Cependant, il convient de noter que l'opinion sur cette
question peut varier en fonction des perspectives politiques et des systèmes
politiques spécifiques de chaque pays. Voici quelques points à considérer :
Réduction de l'influence de l'argent : Le financement
politique populaire vise à réduire l'influence des grandes entreprises et des
riches donateurs sur le processus politique en permettant aux citoyens
ordinaires de contribuer financièrement aux campagnes politiques. Cela peut aider
à une plus grande équité dans la compétition électorale.
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Renforcement de la démocratie : Le financement politique populaire peut
renforcer la participation citoyenne en encourageant les individus à s'engager
davantage dans le processus politique en tant que donateurs. Cela peut
contribuer à une démocratie plus active et plus représentative.
Transparence et responsabilité : En rendant les sources de financement plus
transparentes et en imposant des limites aux dons individuels, le financement
politique populaire peut aider à accroître la responsabilité des candidats et à
réduire le risque de corruption.
Accès égal à la politique : Le financement politique populaire peut ouvrir
la voie à une participation politique plus équitable en permettant aux
candidats moins fortunés d'avoir accès aux ressources nécessaires pour mener
des campagnes compétitives.
Réduction de la dépendance envers les lobbies : En limitant
la dépendance des candidats aux lobbies et aux intérêts spéciaux, le
financement politique populaire peut aider à protéger l'intérêt public et à
promouvoir des politiques qui reflètent les besoins des citoyens.
Cependant, il y a aussi des défis associés au financement politique
populaire, tels que la manière de garantir une distribution équitable des fonds
et d'empêcher les abus. Les détails de la mise en œuvre du financement
politique populaire varient d'un pays à l'autre, et leur succès dépend en
grande partie de la manière dont ils sont conçus et mis en œuvre.
Dans l'ensemble, le financement politique populaire peut être une voie d'avenir
prometteuse pour renforcer la démocratie, réduire la corruption et favoriser
une plus grande participation citoyenne, mais il nécessite une réflexion
soignée et des mesures appropriées pour garantir son efficacité. Ce n'est pas en
disant n'importe quoi pour faire taire les accusations de manque de jugement de
ses troupes que le premier ministre Legault va améliorer la démocratie et
relever les défis d'aujourd'hui liés au financement populaire des partis
politiques. Monsieur Legault devait rompre avec son culte de la
vertu-boomerang...