Société Arts & culture Sports Chroniqueurs Concours Annonces Classées

  CHRONIQUEURS / L'Agora

La rhétorique des nationaleux

 Imprimer   Envoyer 
Daniel Nadeau Par Daniel Nadeau
Mercredi le 25 octobre 2023      

Ce qui m'a toujours éloigné du camp des souverainistes c'est le trop de leurs idées. Le manque d'équilibre et l'idée d'être les seuls et uniques représentants de la vertu. Cela était vrai du Parti québécois bien que René Lévesque faisait son possible pour en limiter l'influence et c'est vrai aujourd'hui de la Coalition avenir Québec de François Legault. C'est pourquoi je me suis réjoui à lire l'excellent rapport du comité de relance du Parti libéral du Québec, co-présidé par l'ex-sénateur et éditorialiste de la presse André Pratte et par la députée de Bourassa-Sauvé, Madwa-Nika Cadet. Un rapport qui est un excellent point de départ pour rebâtir ce grand parti politique qui fait partie de l'histoire du Québec depuis son entrée dans la Confédération en 1867.

Bien sûr, ce rapport n'est pas une fin en soi. Celle ou celui qui en deviendra le chef influencera de façon marquante les orientations plus encore que ce rapport d'étape. Néanmoins, ce rapport intitulé S'affirmer. Rassembler. Prospérer. Un projet libéral pour le Québec a le net avantage de mettre en jeu des orientations concrètes d'une vision concrète du monde. Une vision libérale. Prenons quelques minutes ensemble pour discuter de ces idées libérales pour le Québec du 21e siècle.

Un rapport incomplet... pas si sûr

Le principal reproche que les commentateurs ont adressé à ce rapport est relatif à ce qu'il ne contient pas et au fait que le Parti libéral du Québec n'ait pas de chef pour en propager les idées. : La belle affaire !

|banniere-article|

On reproche au PLQ de ne pas avoir écrit un chapitre post-mortem dans lequel il aurait expliqué pourquoi il s'est vu délaissé par la population francophone. On aurait aimé lire sous la plume de libéraux des mots liés aux fameuses affaires qui ont fait les manchettes des médias, mais qui n'ont jamais trouvé de preuves. Dit simplement, la rhétorique politicienne antilibérale largement déployée par les commentateurs politiques souvent d'obédience nationaliste a été amplement achetée, partagée par de larges segments de la population, mais celle-ci ne s'est pas préoccupé de la véracité des faits qui lui a été proposée. Antoine Dionne-Charest avait tout à fait raison de dire aux médias de changer de cassettes. Le bilan du PLQ comme gouvernement, tant sous Robert Bourassa, Daniel Johnson, Jean Charest et même Philippe Couillard, n'a rien à envier à tous les gouvernements autres qu'il soit péquiste ou caquiste. Bien entendu, comme tout gouvernement, des erreurs ont été commises. J'en ai critiqué de nombreuses dans le cadre de cette chronique depuis plus de 10 ans. N'empêche que si l'on prend la peine de faire le bilan de grandes choses ont été réalisées au Québec sous des gouvernements libéraux. Je ne vous citerai que la Loi sur le patrimoine familial sous Robert Bourassa, le rayonnement international du Québec sous Jean Charest et le retour à des finances saines sous Philippe Couillard.

Quant à l'absence d'un chef, je suis d'avis que le PLQ doit prendre son temps pour choisir sa ou son prochain chef. D'abord, l'élection n'est prévue que pour 2026. Puis, la situation actuelle de la politique québécoise va connaître des transformations majeures au cours des prochaines années notamment en lien avec la situation des tensions internationales, la politique fédérale et l'évolution de la société québécoise. Je suis d'accord pour faire ce choix en 2025. Nous serons alors probablement assurés d'avoir une véritable course et non un couronnement.

Des idées majeures

La principale idée de ce rapport qui fait le caractère unique du PLQ dans l'offre politique québécoise c'est son choix d'être Québécois et Canadien. Dans ce rapport, on reconnaît que : « le Québec est une nation distincte par sa langue, sa culture et ses valeurs, une nation confiante quant à ses capacités. Il nous faut à la fois préserver notre langue commune et les bases de la société libérale sur lesquelles s'est édifiée notre nation. Nous devons être fiers d'être Québécois, fiers d'être Canadiens, et continuer à donner priorité à la défense et à la promotion des intérêts du Québec au sein de la fédération canadienne. »

La deuxième grande idée c'est de « rassembler les Québécois, quelles que soient leurs caractéristiques personnelles et sociales, autour de notre langue officielle, le français, dans le respect des droits fondamentaux de chacun. Nous devons prioriser une vision cohérente du développement économique qui génère, dans toutes les régions, la richesse nécessaire pour atteindre une plus grande justice sociale, un développement durable et l'équité intergénérationnelle. »

On retrouve aussi dans ce document l'affirmation quant à l'importance des droits individuels : « Le PLQ ne craint pas d'affirmer ses valeurs profondes. Ainsi, la liberté des personnes de mener leur vie comme elles l'entendent, dans le respect des autres, est au cœur de notre conception de la politique. »

Pour réussir le Québec, il faut développer notre économie en concert avec les régions et dans une perspective de développement durable : « Nous devons prioriser une vision cohérente du développement économique qui génère, dans toutes les régions, la richesse nécessaire pour atteindre une plus grande justice sociale, un développement durable et l'équité intergénérationnelle. »

Tout cela en ayant une politique d'ouverture envers les francophones du Canada et en exerçant un véritable leadership au sein des provinces canadiennes. Ce n'est pas écrit dans le document, mais il faut remettre en question le fédéralisme canadien actuel et le réformer dans le cadre d'un projet faisant une place plus importante aux Premières Nations, aux Acadiens et dans le respect de tous les nouveaux arrivants. Il faut réussir à concilier dans un projet libéral les droits individuels et les droits collectifs.

Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir...

Bien sûr, le PLQ ne réussira pas à rebâtir sa crédibilité en quelques mois. Ceux qui comme moi croient un projet libéral pour le Québec doivent s'attendre à participer à un marathon plutôt qu'à un 100 mètres. Par ailleurs, les tensions normales entre une députation largement issue de l'Ouest-de-l'Île et des militants de tout le Québec vont donner lieu à des débats et les médias pourront parfois y voir des contradictions. Pourtant, tout cela est conciliable avec patience et longueur de temps. Ce n'est pas facile de se sentir à la fois Canadien et Québécois. Par exemple, défendre le français ne veut pas dire s'attaquer aux universités de langue anglaise comme le prétend faussement le gouvernement Legault. La preuve en est que le gouvernement erre, la mairesse à Sherbrooke, Évelyne Beaudin, fondatrice avec Jean-Martin Aussant de l'Option nationale à une autre époque, a pris fait et cause pour l'Université Bishop's dans son bras de fer avec le gouvernement Legault sur sa nouvelle politique de frais de scolarité pour les universités anglophones. Allez raconter à n'importe qui à Sherbrooke que la présence d'étudiants anglophones à Bishop's menace la sécurité linguistique de la majorité francophone, ce n'importe qui comme le pompier jadis, va vous arroser. C'est un exemple du trop de la rhétorique des nationaleux...



  A LIRE AUSSI ...

Trump joue, gagne et pige une carte sortie de prison…

Mercredi le 13 novembre 2024      
Trump joue, gagne et pige une carte sortie de prison…
Les maudits gars

Mercredi le 20 novembre 2024      
Les maudits gars
La démocratie en dérive…

Mercredi le 30 octobre 2024      
La démocratie en dérive…
NOS RECOMMANDATIONS
Sherbrooke s’emballe : une nouvelle initiative pour promouvoir l’achat local au centre-ville

Lundi le 18 novembre 2024      
Sherbrooke s’emballe : une nouvelle initiative pour promouvoir l’achat local au centre-ville
Michel Frigon du Provigo Le marché à Magog intronisé au temple de la renommée de l’ADA

Mardi le 19 novembre 2024      
Michel Frigon du Provigo Le marché à Magog intronisé au temple de la renommée de l’ADA
Disparition de Jean-François Isabelle de Coaticook : la Sûreté du Québec lance un appel à la population

Mardi le 19 novembre 2024      
Disparition de Jean-François Isabelle de Coaticook : la Sûreté du Québec lance un appel à la population
PLUS... | CONSULTEZ LA SECTION COMPLÈTE...

 
Chat GPT, Le sommelier du journal Estrieplus
Vendredi, 22 novembre 2024
Le Burg Ravensburg Riesling

Daniel Nadeau
Mercredi, 20 novembre 2024
Les maudits gars

François Fouquet
Lundi, 18 novembre 2024
Les pépites d’espoir

inscription infolettre 600
Trois hommes arrêtés avec une arme prohibée et des stupéfiants à Sherbrooke Par Martin Bossé Lundi, 18 novembre 2024
Trois hommes arrêtés avec une arme prohibée et des stupéfiants à Sherbrooke
Disparition de Jean-François Isabelle de Coaticook : la Sûreté du Québec lance un appel à la population Par Martin Bossé Mardi, 19 novembre 2024
Disparition de Jean-François Isabelle de Coaticook : la Sûreté du Québec lance un appel à la population
Mise en application de la taxe sur l’immatriculation à Sherbrooke Par Martin Bossé Lundi, 18 novembre 2024
Mise en application de la taxe sur l’immatriculation à Sherbrooke
ACHETEZ EstriePlus.com
bannières | concours | répertoire web | publireportage | texte de référencement | site web | vidéos | chroniqueur vedette
2024 © EstriePlus.com, tous droits réservés | Contactez-nous