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L’histoire en débats

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Photo : (fournie)
Daniel Nadeau Par Daniel Nadeau
Mercredi le 22 mai 2024      

Ces dernières semaines, les débats politiques au Québec sont happés par la crise à Québec solidaire ainsi que par l'idée du gouvernement Legault de créer un musée national de la nation québécoise.

Au cœur de ces débats, nous sommes en présence des éléments constitutifs de l'histoire du Québec, soit la question nationale et la question sociale. Dit autrement, le devenir de la nation se joue autour des questions du rôle de l'État qui se conjuguent entre progressisme, libéralisme et nationalisme. Tous ces débats nous ramènent à une question simple, mais essentielle : qu'est-ce qu'un Québécois ? Tentons, si vous le voulez bien, de réfléchir à cette question brièvement dans le cadre de ma chronique de ce matin.

L'histoire nationale...

L'histoire nationale du Québec est riche, complexe et profondément ancrée dans l'identité collective des Québécois. Depuis les premières migrations autochtones jusqu'à la société moderne et diversifiée d'aujourd'hui, le passé du Québec a été marqué par des périodes de conflits, d'exploration, de colonisation, de révoltes et de transformations socioculturelles majeures.

Une grande partie de l'histoire du Québec est inextricablement liée à ses relations avec la France, puis avec l'Angleterre et le Canada. Les luttes politiques et sociales, notamment la Révolution tranquille des années 1960, ont profondément façonné l'identité nationale québécoise et ont jeté les bases de l'actuel débat sur la souveraineté et l'autodétermination.

Cependant, il est important de reconnaître que l'histoire nationale du Québec est plurielle, comprenant non seulement le récit des francophones, mais aussi celui des communautés autochtones, des anglophones et des immigrants qui ont contribué à former la mosaïque culturelle et sociale du Québec.

En fin de compte, l'histoire nationale du Québec est un sujet d'étude fascinant qui mérite d'être exploré et compris dans toute sa diversité et sa complexité. Elle soulève des questions identitaires, politiques et sociales essentielles qui continuent à façonner le discours public et les débats politiques contemporains au Québec.

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Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que l'idée de créer un musée d'histoire nationale fasse débat. D'autant plus que dans le récit national, il est généralement admis que les questions des histoires du plus grand nombre laissent place à l'histoire des grands événements fondateurs et aux personnages marquants de l'histoire. Souventes fois, les conflits sociaux qui traversent la société sont gommés au profit d'un récit national qui fait abstraction des classes sociales, du genre et d'autres caractéristiques qui font état des conditions de vie du plus grand nombre. Est-ce à dire qu'une idée telle que la nation n'existe pas et doive s'effacer au profit d'autres vecteurs plus sociaux, comme la vie en société ? Ma réponse simple est non. Il n'en demeure pas moins qu'il faut raconter l'histoire d'une nation avec soin et avec prudence.

Les racines de l'histoire du Québec

L'évolution des idées entourant les nationalités et leurs interactions avec la reconnaissance des peuples autochtones pose des défis complexes dans le contexte de la diversité culturelle et sociale. Cette réflexion explore les implications de ces dynamiques en mettant en lumière les tensions et les opportunités qu'elles offrent.

L'idée de nationalité est souvent liée à la souveraineté étatique et à l'identité collective d'une nation. Cependant, dans un monde de plus en plus interconnecté et diversifié, la notion de nationalité est remise en question. Les mouvements de décolonisation et la reconnaissance croissante des droits des peuples autochtones soulèvent des interrogations sur la légitimité des frontières nationales et de l'identité nationale.

Dans un tel contexte, il est parfois difficile de répondre à la simple question : qui est Québécois ? J'ai évoqué cette difficulté dans une chronique précédente du 1ᵉʳ mai dernier intitulée Se raconter des histoires et qui faisait état de la déclaration du chef du Parti québécois, Paul Saint-Pierre Plamondon qui considérait le Canada comme une machine à assimilation du fait français. Quand on exprime une vision étroitement nationaliste de l'histoire, on ne sait plus qui est Québécois. Est-ce les Canadiens français de souche uniquement ? En un tel cas, où se situent dans notre histoire nationale les Irlandais, les Juifs, les anglophones ? Ah, nous sommes inclusifs, mais notre récit national ne fait état que des souffrances et des humiliations des Canadiens français. Faut-il comprendre qu'un bon Québécois est un individu assimilé à la culture canadienne-française ? De difficiles questions.

La quadrature du cercle : un nationalisme ouvert et transnational ?

Par exemple, arrêtons-nous un moment sur la question des peuples autochtones.

La coexistence des peuples autochtones avec les sociétés nationales pose des défis importants. Les revendications des peuples autochtones pour la reconnaissance de leurs droits territoriaux et culturels remettent en question les frontières et les institutions des États-nations. La diversité des identités et des appartenances souligne la complexité des notions de nationalité et d'appartenance nationale.

La reconnaissance des peuples autochtones dans le contexte des nationalités peut offrir des occasions favorables de renouvellement des identités collectives. En reconnaissant la diversité culturelle et sociale des sociétés, les États peuvent enrichir leurs visions de la nation et promouvoir des formes d'appartenances plus inclusives. La coopération et le dialogue entre les peuples autochtones et les sociétés nationales peuvent favoriser le respect mutuel des identités et la construction de sociétés plus justes et plus solidaires.

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Cependant, les tensions entre les revendications des peuples autochtones et les intérêts des États-nations soulignent les limites de la reconnaissance et de l'inclusion. Les conflits autour des ressources naturelles, des droits fonciers et des pratiques culturelles mettent en lumière les déséquilibres de pouvoir et les injustices persistantes. La reconnaissance des peuples autochtones ne peut pas se limiter à des gestes symboliques, elle doit s'accompagner de mesures concrètes pour garantir le respect des droits et des aspirations des communautés autochtones.

Ce qui est vrai pour les peuples autochtones est tout aussi pertinent pour la communauté anglophone au Québec à laquelle on assimile souvent les Juifs et les Irlandais puisqu'ils ont majoritairement choisi de vivre leur vie en anglais avant la loi 101.

Nous sommes à la recherche de la quadrature du cercle. Le cercle de la nation québécoise.

Conclure...

En conclusion, les réflexions sur l'idée de nationalité dans un contexte de reconnaissance des peuples autochtones et des personnes issues de diverses communautés nationales demandent de repenser les frontières et les identités nationales. La diversité culturelle et sociale des sociétés invite à une vision pluraliste de la nation et de la citoyenneté.

Par exemple, la reconnaissance des droits des peuples autochtones ouvre de nouvelles perspectives pour la construction de sociétés plus inclusives et plus équitables. Cependant, cette reconnaissance nécessite un engagement sincère envers la justice et le respect des droits de la personne pour assurer un avenir commun fondé sur le respect et la diversité.

La reconnaissance des droits des femmes nécessite aussi une appréciation différente de notre récit national comme celui des nouveaux arrivants.

Bref, créer un musée de l'histoire nationale du Québec est tout sauf une question simple. S'il est vrai que le Québec est une nation distincte en Amérique du Nord, il appert néanmoins que raconter cette histoire au confluent d'une société dont les racines sont françaises, les traditions britanniques et le rythme de vie américain est d'une complexité sans nom. L'histoire du Québec mérite d'être racontée, cela est incontestable. Mais, raconter notre histoire alors que nous ignorons qui on est demeure une tâche difficile. Mais, ce qui est rassurant, c'est que cette idée d'un musée de notre histoire nationale permet que l'Histoire soit au cœur de notre vie collective. C'est signe de santé pour le Québec que son histoire soit en débats...


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