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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Comment on finit ça, cette année-là?

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François Fouquet Par François Fouquet
Lundi le 18 décembre 2023      

La semaine avant Noël est généralement plus tranquille dans les bureaux. Lentement, on décompresse, on classe les dossiers. Les chantiers de construction réduisent les entraves et ferment des sites. Avant de partir pour les congés, on s'assure que les commandes soient passées pour le retour en début 2024. On se dit : « On va commencer ça comment, cette nouvelle année-là? »

Pour les commerces de détail, ateliers de coiffure, traiteurs, pâtisseries, chocolateries et compagnie, la question arrivera plus tard! Après le jour de l'An.

Pour le moment, ces derniers se demandent plutôt : « Comment on finit ça, cette année-là? »

Et c'est la question que je me pose présentement. Pour nous, notre communauté, notre société.

Notre situation globale est précaire. Vraiment.

L'accès à la nourriture, au logement, aux services de santé, voilà des enjeux de base. Et on ne fait pas dans le superflu en parlant de ces enjeux.

Je ne crie pas au loup, je constate simplement que nous marchons collectivement sur un fil de fer très inconfortable. Ça peut chavirer, une société, vous savez!

Alors, on finit ça comment, cette année-là?

Je pense aux employés de l'État qui sont négociation et/ou en grève plus ou moins générale.

« Crissez-leur une loi spéciale qu'on passe à autre chose, chus tanné! », ai-je entendu la semaine dernière.

Vous avez quoi? Autant je désapprouve, autant je comprends le ras-le-bol de chacun.

Ça fait des décennies qu'on ne bâtit un modèle imposé par en haut, au gré des façons de concevoir des gouvernements. Et dans les 4 dernières décennies, tous les gouvernements ont agi de la même manière : être réélu comme priorité prioritaire; les indicateurs monétaires comme seule boussole; application de règles de gestion répondant à des critères généralement reconnus en grande entreprise.

L'empathie s'invite-t-elle quelque part?

Pas tant. Des indicateurs d'empathie, ça représente une dépense dans l'esprit comptable.

L'empathie, c'est la capacité de comprendre l'autre.

Là, on ne cherche pas à comprendre. On cherche à redéfinir le cadre administratif et on force pour que tout entre à l'intérieur. Et quand on réalise que ça ne va pas, on réforme le cadre.

L'empathie, ce n'est pas la négation du système économique en place.

C'est placer ses priorités selon des critères nouveaux.

Comme se poser cette simple question : comment une jeunesse plus anxieuse que jamais arrivera à trouver sa place et son petit bonheur dans le contexte de notre société?

La lumière qui finit par passer

Les grèves dans les écoles, ça gosse vraiment, je sais. Ça chamboule, ça bouleverse.

Mais je vois de la lumière dans les petits gestes qui impliquent la solidarité et qui ont été relayés sur les médias sociaux. Des salles de conférence d'entreprises qui deviennent des espaces improvisés de service de garde. Des employés de ces entreprises qui se relaient pour faire des bouts d'animation. Pour jouer dehors. Des sourires à pleines photos.  

Vous savez quoi? Ces petits rayons de lumière me procurent une forme d'espoir : les enfants qui ont vécu ces moments auront été témoins des appels et des discussions de leurs parents et, peut-être, saisiront-ils que quand on se serre les coudes, on peut franchir bien des obstacles.

Ce pourrait être la plus riche avancée de ce type de conflit!

Parce ce que même si on ne sait pas trop comment on va finir ça, cette année-là, il faut garder un minimum d'espoir et d'énergie pour se demander comment on va on va commencer ça, cette année 2024-là?

Et il faudra mettre la solidarité et l'empathie à l'ordre du jour. On n'est pas l

Pas du tout.

Il faut revoir nos manières.

On n'a pas à tout défaire. On n'a qu'à faire autrement. En impliquant vraiment les gens concernés.

Le couvercle sur une marmite qui surchauffe ne tiendra pas bien longtemps, je le crains...

 

Clin d'œil de la semaine

Je me suis pris à fredonner, cette semaine, une variante de l'air classique de Noël : « Petit papa Legault, quand tu descendras du ciel... »


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