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Un
proche me racontait l'immersion qu'il a vécue en Louisiane il y a un an ou
deux. Un monde de sensations!
Musicalement,
d'abord. Cette impression de pouvoir toucher, littéralement, aux racines mêmes
de ce son qui semble branché sur quelque chose de profondément ancré en soi et
qu'on ignore souvent.
L'âme,
diront certains. Possible!
Tout le
long du parcours louisianais, il s'est senti transporté par une sorte
d'ambiance feutrée et chaude.
Il faut
dire qu'ici, chaude est un euphémisme dans le contexte du temps qu'il faisait!
La température qui va au-dessus des 40 degrés et une humidité qui enveloppe
comme ces couvertures si lourdes qui nous recouvrent au moment de subir une
radiographie!
Chaleur
et moiteur sont deux éléments qui atteignent et neutralisent certains réflexes
de base, visiblement.
Ainsi, ce
n'est qu'une fois revenu qu'il a reclassé certaines sensations ressenties. À
rebours, l'une d'elles l'a troublé. Dans le sauna à ciel ouvert que deviennent ces
journées ensoleillées, voilà qu'une légèreté se faisait sentir en déambulant
sur une grande artère commerciale.
Déguisée
en appât pour attirer les pas du client vers la porte des commerces, une
fraîcheur bienfaisante se répandait. Le principe? Aussi boboche que cela :
on ouvre toutes grandes les portes et on pousse la climatisation au maximum à
l'intérieur, dirigeant ainsi une masse d'air frais dehors. Simple comme bonjour!
Et la colonie des commerces contigus crée une allée subitement bienfaisante.
Sur
quelques kilomètres, me disait-il.
Des
membres du personnel des commerces vont jusqu'à porter des doudounes
matelassées tellement c'était frais à l'intérieur.
Dire
que, quand j'étais (beaucoup) plus jeune, ma mère nous disait de fermer
rapidement la porte extérieure de la maison l'hiver pour éviter de
« chauffer le dehors... »!
Voilà
que là, on climatise le dehors!
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Des fausses
bonnes idées...
À force
de naviguer dans nos vies en priorisant notre confort tout personnel, on finit
par perdre la perspective de ce qui est logique, décent et constructif pour
l'environnement qui est le nôtre.
Les immenses
voitures qui ont meublé les années 1970 ont cédé le pas, coût du pétrole
oblige, à une marée de bien plus petites voitures. Et on s'est somme toute bien
accommodés de la situation. On a même pu redéfinir les espaces de stationnement
de façon plus étroite! Voilà qu'il faudra tout refaire, je crois, puisqu'il n'y
a plus que des VUS sur la route! Et ils prennent du volume chaque année! Tout
ça parce que les moteurs consomment moins d'essence. Donc, si mon gros VUS
consomme la même quantité d'essence que ma voiture plus petite, pourquoi me
priverais-je? Je suis frappé de ne voir que des annonces de VUS partout, tout
autour!
On ne
s'aperçoit pas trop non plus du fait que nous sommes un des seuls endroits au
monde où il y a une pluie de piscines derrière les résidences. On ne conteste
surtout pas le fait qu'on alimente en énergie un climatiseur pour la maison et
un chauffe-eau de piscine simultanément!
Tout
comme on ne réalise pas vraiment le trajet à franchir et l'emballage nécessaire
pour obtenir livraison, à l'intérieur de 24h, d'un « essentiel et vital » produit
quelconque.
Pareil
pour cette conscience disparue en nous de consommer ce qui est local et de
saison. Le hic, c'est que quand Ricardo prescrit des fraises fraîches pour une
recette qu'on décide de faire en février, il n'y a pas de fraises fraîches
locales. Alors, on se rabat sur des produits importés. En ne se demandant surtout
pas si c'est normal ou non.
Reconnaître
l'avant de l'arrière
Je
reviens à l'exemple de la Louisiane. Pour offrir une brise bienfaitrice aux
passants devant les boutiques, les climatiseurs déploient une quantité
phénoménale d'énergie. Contre toute logique, on abaisse un peu la température à
l'avant du bâtiment grimpant intensivement celle d'en arrière.
Cette
chronique ne fait pas de morale. Elle constate. Elle constate des choses que
j'ai le réflexe de faire moi-même, sans réfléchir.
Elle
constate surtout que le combat pour un environnement plus sain est d'abord
entre nous et nous-mêmes!
Cette
chronique est donc une réponse faite à moi-même à une question que je me pose
de plus en plus : mais qu'est-ce que je peux faire pour aider les choses?
La
première chose est de comprendre et accepter qu'il y a un « avant et un
arrière » à tous nos gestes d'achats et de comportements en société.
La
deuxième est d'accepter que mon sacro-saint droit à ce que je considère comme nécessaire
pour mon confort personnel m'aveugle souvent et me déconcentre de l'enjeu des
conséquences de mes gestes.
Bon. À
moi de jouer. Je vais déjà essayer de conjuguer ces deux premiers éléments...
N'hésitez
pas à essayer aussi. La force du nombre demeure la plus grande.
Clin
d'œil de la semaine
Passer
de « oui, mais moi » à « oui, mais nous » développe une
essentielle vision périphérique!