Je ne sais pas si vous avez déjà vu ce film de Stanley
Kramer produit en 1963. Je l'ai vu dans mon enfance au cinéma l'après-midi. Un film
drôle à souhait.
C'est l'histoire d'une poursuite folle de gens parfaitement
honnêtes vers un butin révélé par un criminel accidenté sur la route qui, au
moment de rendre son dernier souffle, divulgue que dans un parc il y a une
somme de 350 000 dollars. Les confessions du personnage engendreront une
course folle de plusieurs protagonistes qui rivaliseront de ridicule pour
s'emparer du pactole. Comme c'est une comédie, tout cela finira par un fou rire
collectif. Vous vous demandez peut-être où je veux en venir avec cette histoire
banale de vieux film. Réponse simple. Cette course folle pour retrouver un
magot est finalement une métaphore de la vie politique dans la plupart des
démocraties occidentales.
Tous, nous sommes à la recherche de réponses simples à des
problèmes complexes. Nous voulons vivre décemment à l'abri de l'inflation et du
coût de la vie, dans notre confort (l'automobile et le pétrole en font partie)
et cesser de nous prendre la tête avec toutes ses revendications de groupes et
d'individus qui n'en ont que pour leurs droits oubliant leurs devoirs envers le
groupe. Devant ce ras-le-bol que nous avons tous, nous sommes convaincus que
c'est la faute de celles et ceux qui nous dirigent tant économiquement que
politiquement, d'où la rage ambiante vis-à-vis les élites et notre engouement
pour les Trump et Poilievre de ce monde.
Le résultat de l'élection française ce dernier week-end est
un formidable laboratoire pour avoir une idée de ce qui nous attend, nous au
Canada, dans les prochaines années. Si vous le voulez bien, réfléchissons au
phénomène du Rassemblement national de Marine Le Pen et Jordan Bardella...
Depuis
plusieurs années, la scène politique française est marquée par l'émergence et
la montée en puissance du Rassemblement national (RN), anciennement connu sous
le nom de Front national (FN). Cette situation a profondément affecté le
paysage politique français, créant une impasse complexe aux multiples
implications.
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Une des
raisons principales de l'ascension du RN est attribuée aux nombreux défis
économiques, sociaux et culturels auxquels la France est confrontée. Le
mécontentement des citoyennes et des citoyens face à des problèmes tels que le
chômage, l'insécurité, l'immigration et la mondialisation a contribué à
alimenter le discours populiste du parti. En proposant des réponses simplistes
à des questions complexes, le RN a su capter l'attention de certains segments
de la population qui se sentent délaissés par les partis traditionnels.
Cette
montée du RN a également révélé les divisions profondes au sein de la société
française. La polarisation politique s'est accentuée, les clivages entre
urbains et ruraux, entre élites et classes populaires, entre progressistes et
conservateurs se sont creusés. Cette fragmentation de la société française a
rendu la tâche des partis politiques traditionnels plus complexe, mettant en
lumière l'échec de ces derniers à répondre aux attentes et aux aspirations
d'une partie significative de l'électorat.
Par
ailleurs, l'impasse politique actuelle en France est exacerbée par un système
politique marqué par une forte concentration du pouvoir entre les mains de
quelques acteurs. La bipolarisation traditionnelle entre la gauche et la
droite, qui a longtemps structuré la vie politique française, est aujourd'hui,
plus que jamais, remise en question par l'émergence d'une majorité relative du
Rassemblement national à l'Assemblée nationale ainsi que par la fragmentation
des partis traditionnels.
Cette
situation complexe rend la formation de coalitions et la gouvernance du pays
plus compliqué, fragilisant ainsi la stabilité politique. C'est ce que nous
verrons au cours des prochains mois en France.
Les
conséquences de cette impasse politique sont multiples et potentiellement
dommageables pour la démocratie française. La montée du populisme remet en
cause les principes fondamentaux de la démocratie représentative, tels que le
respect des droits de l'homme, la séparation des pouvoirs et la primauté de la
loi. De plus, la polarisation politique peut entraver le bon fonctionnement des
institutions démocratiques, affaiblir le dialogue politique et compromettre la
capacité des acteurs politiques à trouver des compromis pour l'intérêt général.
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Devant ce
cul-de-sac politique, il est crucial pour la France de promouvoir le dialogue,
la tolérance et le respect mutuel entre les différents acteurs politiques et
sociaux. Il est également essentiel de renforcer la participation citoyenne, de
promouvoir l'éducation civique et le débat démocratique pour favoriser
l'émergence d'une citoyenneté active et informée. Enfin, les partis politiques
traditionnels doivent repenser leur stratégie et renouveler leur discours pour
reconquérir la confiance des électeurs et répondre efficacement aux défis du
XXIe siècle.
L'impasse
politique en France faisant suite à la montée du Rassemblement national est le
reflet d'une société en transformation, confrontée à des enjeux majeurs qui
appellent des réponses politiques et citoyennes audacieuses. Il est impératif
pour la France de faire preuve de responsabilité, de vigilance et de solidarité
pour surmonter ces défis et préserver les valeurs démocratiques qui sont au
cœur de la République française. Cela n'est pas sans incidence pour nous au
Québec et au Canada.
Mon obsession : la polarisation et la montée des
extrêmes
L'un de mes
amis me reprochait à la suite de sa lecture de ma dernière chronique que je
faisais une obsession contre la droite et m'accusait de présenter la gauche
comme la normalité. Niant que Poilievre puisse être une menace à nos droits et
libertés, me rappelant que le gouvernement de Justin Trudeau a de nombreux
boulets aux pieds. Je n'en disconvenais pas, mais j'étais d'avis que notre
désaccord était fondé sur une lecture fort différente de la trajectoire
actuelle du monde contemporain. Désolé, je ne peux me résigner que Donald Trump
soit vu comme la seule alternative au pouvoir démocrate. Donald Trump est un
clown criminel qui foule aux pieds tous les principes pour lesquels nos
compatriotes ont combattu en Europe lors de la Seconde Guerre mondiale.
Pour être
bien clair, je n'ai rien contre l'alternance entre des gouvernements de centre,
de gauche ou de droite. Lorsque l'alternance joue un rôle dans nos démocraties,
cela est sain. Comme quand Brian Mulroney a vaincu John Turner puisque François
Legault a défait le gouvernement de Philippe Couillard, mais là en France, aux
États-Unis, ce n'est pas de cela qu'il s'agit. Au Canada, Pierre Polievre,
notre mini-Trump, n'hésite pas à canaliser la colère des gens et des extrêmes
pour se faire élire. Son élection est aujourd'hui une forte probabilité. Je
suis certain que si cela se réalise, les gens vont vivre un réveil brutal.
Polievre ne réussira pas mieux que ses prédécesseurs à juguler l'inflation, la
crise du logement, l'ingérence étrangère et l'inefficacité crasse de la
fonction publique d'un coup de baguette magique à moins que sa baguette ne
serve qu'à nous faire marcher au doigt et à l'œil. Je vous l'ai dit, nous
vivons dans un monde fou fou fou...