Les républicains ont tenu leur grande messe et ils ont leur
ticket officiel pour la prochaine élection : Trump-Vance.
C'est sans surprise que nous avons vu Donald J. Trump
démontrer son emprise totale sur ce que fut jadis le Parti républicain.
Aujourd'hui, c'est le Parti Trump. Plus de doutes possibles. Le chemin pour une
réélection de Donald Trump comme 47ᵉ président des États-Unis d'Amérique
est tout tracé. Les chances de voir Trump redevenir président des États-Unis
n'ont jamais été aussi bonnes. Cela ne sera pas sans conséquences pour nous,
ses petits voisins canadiens. Tentons d'y voir clair.
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Le phénomène Donald Trump...
Si on essaie de se projeter dans le temps et de réfléchir à
ce que représente Donald J. Trump pour la politique américaine, on doit
convenir que nous avons devant nous un véritable objet d'étude, un phénomène.
Rappelons les faits qui jalonnent la fabrication de ce personnage politique
grandiose qu'est devenu Donald J. Trump.
Le phénomène Trump en
politique américaine est un sujet complexe et multidimensionnel qui a
transformé depuis son émergence le paysage politique des États-Unis. Voici un
aperçu des aspects clés de ce phénomène :
Avant de se lancer en
politique, Donald Trump était déjà une figure publique bien connue en tant
qu'homme d'affaires et animateur de l'émission de télé-réalité The
Apprentice. Trump a annoncé sa candidature à la présidence en 2015,
promettant de « rendre de nouveau sa grandeur à l'Amérique » (Make America
Great Again). Sa campagne a été marquée par un discours populiste,
nationaliste et anti-establishment.
Il a fait preuve d'une
stratégie de communication originale pour s'imposer. Trump a utilisé Twitter de
manière prolifique pour communiquer directement avec ses partisans, contourner
les médias traditionnels et influencer le discours public.
Il a aussi usé de son don de
parole et d'orateur. Ses rallies et ses rassemblements étaient souvent des
événements massifs, où il tenait des discours improvisés, attaquant ses
adversaires et galvanisant ses partisans. Il n'a jamais hésité à utiliser les
caricatures les plus grossières pour dénigrer ses adversaires les dotant toutes
et tous de surnoms amusants et faciles à retenir comme Joe l'endormi pour
parler de Joseph Biden.
Trump en soi est devenu un
phénomène, mais ce qui en fait quelque chose de vraiment unique, c'est qu'il
s'est fait le défenseur de politiques nationalistes, protectionnistes et
xénophobes qui étaient fort éloignées de l'ADN du Parti républicain.
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Trump, un président de ruptures...
Sur
le plan économique, le président Trump a mis en
œuvre des réductions d'impôts significatives et a promu une politique
économique protectionniste, notamment par l'imposition de tarifs sur les
importations. Il a aussi émis des décrets pour restreindre l'immigration
provenant de certains pays ciblés comme incompatibles avec les valeurs
américaines.
En politique étrangère,
Trump a prôné une politique d'isolement relatif des États-Unis. Sa politique
étrangère était caractérisée par un retrait partiel de certains engagements
internationaux et par une approche plus unilatérale, comme le retrait de
l'accord de Paris sur le climat et de l'accord sur le nucléaire iranien. Il a
pris des mesures strictes contre l'immigration illégale, y compris la
construction d'un mur à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.
Allié moins fiable pour les
démocraties occidentales, Trump a aussi flirté avec les dictatures de la Corée
du Nord et de la Russie. En fait, Trump a remis en question L'OTAN et bien des
traités internationaux. Il a aussi remis en question les traités de
libre-échange notamment celui qui nous concerne.
Trump a aussi été un
président contesté. Il a été mis en accusation deux fois par la Chambre des
représentants, d'abord en 2019 pour abus de pouvoir et obstruction au Congrès,
puis en 2021 pour incitation à l'insurrection après l'attaque du Capitole par
ses partisans. Trump a souvent qualifié les médias de fake news et a eu
des relations tumultueuses avec de nombreux journalistes et organes de presse.
Cela s'est poursuivi ces dernières années avec ses procès et sa condamnation
faisant de lui aujourd'hui un criminel selon les lois américaines. Ce qui ne
l'a pas empêché de devenir ces dernières semaines le candidat officiel désigné
par le Parti républicain pour la prochaine élection.
Sous Trump, le Parti
républicain a été transformé en un vaste mouvement Trumpiste. Sous Trump, le
Parti républicain a évolué pour adopter des positions plus populistes et plus
nationalistes. Il a également réuni une base électorale diverse et fidèle,
souvent appelée « Trumpisme ». Hier comme aujourd'hui, Donald Trump a exacerbé
les divisions politiques et culturelles aux États-Unis, conduisant à une
polarisation accrue de la société américaine.
Le retour du miraculé à la présidence, que
cela signifie-t-il pour nous ?
Le retour potentiel de
Donald Trump à la présidence des États-Unis aurait plusieurs conséquences pour
le Canada, étant donné la proximité géographique et les liens économiques
étroits entre les deux pays. Il faut s'attendre à de nouveaux bouleversements
dans nos accords commerciaux. Trump a déjà renégocié l'Accord de libre-échange
nord-américain (ALENA), aboutissant à l'Accord États-Unis-Mexique-Canada
(AEUMC). Un retour de Trump pourrait signifier de nouvelles pressions pour
renégocier ou adapter cet accord selon ses priorités économiques. Sous la
présidence de Trump, des tarifs douaniers sur l'acier et l'aluminium canadiens
avaient été imposés. Un retour de Trump pourrait entraîner de nouvelles mesures
tarifaires ou des politiques protectionnistes affectant les exportations
canadiennes vers les États-Unis.
Sur les plans de
l'environnement et de l'énergie, le retour de Trump aux affaires ne sera pas
sans répercussions pour le Canada. La politique énergétique de Trump favorise
les combustibles fossiles. Des projets controversés comme le pipeline
Keystone XL, annulés par l'administration Biden, pourraient être remis sur
la table. Trump a retiré les États-Unis de l'Accord de Paris. Un retour à la
présidence pourrait signifier un désengagement des initiatives internationales
de la lutte contre le changement climatique, ce qui pourrait compliquer les
efforts du Canada dans ce domaine.
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En matière de défense et de
sécurité frontalière, Trump a souvent critiqué les alliés de l'OTAN pour ne pas
contribuer suffisamment au financement de la défense. Le Canada pourrait faire
face à des pressions accrues pour augmenter ses dépenses militaires. Des
politiques strictes en matière d'immigration et de sécurité aux frontières
pourraient affecter les déplacements et les échanges commerciaux
transfrontaliers.
Les politiques d'immigration
strictes de Trump pourraient pousser plus de demandeurs d'asile et de migrants
à se diriger vers le Canada. Cela pourrait entraîner une augmentation des pressions
sur le système d'immigration et d'asile canadien.
Nos relations diplomatiques
et notre influence politique seront touchées par la réélection de Trump à la
présidence. La relation personnelle entre les dirigeants des deux pays pourrait
influencer les interactions bilatérales. Un retour de Trump pourrait entraîner
des relations diplomatiques plus tendues, dépendant des personnalités et des
politiques en place au Canada. Les politiques et la rhétorique de Trump
pourraient influer sur les mouvements politiques au Canada, en renforçant les
tendances populistes ou nationalistes similaires.
Cela ne peut pas être sans
conséquences dans nos relations quotidiennes avec nos amis américains du sud de
la frontière, notamment pour les snowbirds nombreux du Québec. Le style
de leadership de Trump a contribué à une polarisation accrue aux États-Unis, et
une telle dynamique pourrait entraîner des répercussions au Canada, exacerbant
les divisions sociales et politiques existantes. Les tensions politiques et les
changements dans les politiques de voyage et de commerce pourraient affecter
les flux de touristes et de biens entre les deux pays.
Le retour de Trump à la
présidence des États-Unis aurait des implications considérables pour le Canada,
touchant divers aspects des relations bilatérales, de l'économie à
l'environnement, en passant par la sécurité et la diplomatie. Il pourrait aussi
préfigurer l'avènement de notre mini-Trump, Pierre Poilievre. Sans vouloir
faire de politique partisane américaine, en tant que Canadien, je n'ai pas à
m'ingérer dans le processus politique américain. Néanmoins, je dois observer
comme commentateur de l'actualité que nos intérêts comme Canadiens ne
coïncident pas avec ceux de Trump, le miraculé !