Contre toutes ses attentes, le
milliardaire aux poches trouées, Donald Trump s'est vu condamné par ses pairs à
34 chefs d'accusation pour une histoire de couchette et de paiement
frauduleusement intégré à ses dépenses électorales de candidat à la présidence
en 2016.
Trump et ses ouailles peuvent bien
s'égosiller à crier et à dénoncer l'instrumentalisation de la justice par le
camp de Joe Biden, l'actuel président américain, mais celles et ceux qui
croient aux institutions américaines savent très bien qu'il est coupable de
multiples tentatives d'adapter le réel à ses intérêts, peu importe les moyens
employés, légaux ou non. N'est-ce pas le même Trump qui a jadis déclaré que
s'il assassinait quelqu'un en pleine rue, il serait déclaré innocent, tellement
convaincu que son aura sur la société américaine lui donne une immunité
qu'aucun autre Américain ne peut avoir dans une société de droits ? Eh oui,
nous devons encore en 2024 écrire une chronique sur cet improbable personnage
qu'est Donald Trump. Revenons sur le personnage si vous le voulez bien.
Trump, l'ineffable personnage
Donald
Trump, figure emblématique de la politique moderne, a suscité un vif intérêt et
des réactions passionnées tout au long de sa carrière politique. En tant que
candidat et ex-président, il a été l'objet de nombreuses controverses et de
nombreux débats. Comme candidat, Donald Trump a captivé l'attention du public
par son discours franc, son approche non conventionnelle et sa promesse de
secouer le statu quo politique. Sa rhétorique incisive et parfois controversée
l'a distingué des politiciens traditionnels, lui attirant à la fois des
partisans fervents et des détracteurs farouches. Son discours anti-establishment
a résonné auprès de nombreux électeurs se sentant marginalisés par le système
politique en place.
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Cependant,
son mandat présidentiel a été marqué par des polémiques incessantes et des
accusations de mauvaises conduites. Les critiques ont soulevé des inquiétudes
quant à son respect des normes démocratiques, à ses prises de position sur les
droits de la personne et à sa gestion des affaires publiques. Des allégations
de collusion avec des puissances étrangères, d'abus de pouvoir et d'incitation
à la violence ont entaché sa présidence et nourri le débat sur sa légitimité en
tant que dirigeant.
L'accusation
de « criminel » a parfois été utilisée par certains pour décrire les actes de
Donald Trump qui auraient enfreint les principes démocratiques et les lois en
vigueur. Les affaires judiciaires le concernant, les enquêtes sur ses finances
et ses interactions avec des gouvernements étrangers ont nourri les soupçons de
comportements répréhensibles pendant et après son mandat présidentiel. Ces
allégations ont alimenté une polarisation croissante au sein de la société et
des institutions. Aujourd'hui, le qualificatif de criminel est fondé en droit,
mais il suscite toujours autant de polarisation.
La
figure de Donald Trump demeure complexe et suscite des réactions divergentes.
En le qualifiant de candidat controversé et d'ex-président équivoque, il est
crucial de reconnaître la pluralité des perspectives sur son héritage
politique. Sa présence dans l'actuelle course présidentielle empêche la société
américaine de débattre de manière constructive, en mettant en lumière les
différentes facettes de sa carrière politique et en examinant de manière
critique les allégations portées contre lui. Dans un tel contexte de
polarisation politique croissante, il est impossible de maintenir un dialogue
ouvert et respectueux, favorisant la compréhension mutuelle et la recherche de
solutions communes. Donald Trump demeurera un sujet de débat et d'étude pour
les années à venir, rappelant les défis et les enjeux de la démocratie
contemporaine. Il pourra même devenir un enjeu majeur pour l'ensemble des
démocraties occidentales en cas de victoire à la présidentielle en novembre
prochain. Le monde en sera alors réduit à un autre tour de piste du cirque de
Donald Trump.
La condamnation de Trump ça
change quelque chose ?
La condamnation de Donald Trump par la justice américaine peut
entraîner plusieurs conséquences sur l'élection présidentielle. D'abord, la
condamnation complique sa candidature, mais si l'on se fie aux fonds qu'il a amassés
au lendemain de celle-ci, plus de 50 millions en 24 heures, il semble
que sa rhétorique sur l'instrumentalisation de la justice par Joe Biden et les
démocrates a atteint ses objectifs. N'empêche que cela entraînera
vraisemblablement des conséquences auprès des électeurs non alignés qui font et
défont les présidents aux États-Unis. Chose certaine, sa condamnation a
polarisé davantage l'opinion publique. Ses partisans voient celle-ci comme une
preuve de persécution politique, renforçant leur soutien. En revanche, les
opposants pourraient voir la condamnation comme une justification de leurs
critiques contre lui.
Même si cela est fort improbable, si Trump est incarcéré, cela
poserait des défis pratiques importants pour mener une campagne électorale.
Même sans incarcération, les procédures judiciaires en cours pourraient
consommer une grande partie de son temps et de ses ressources. Sans compter que
pour les autres candidats, tant républicains que démocrates, cette condamnation
est un argument électoral contre Trump. Cela ne manquera pas d'influencer les
débats et les priorités de la campagne.
Ce qu'il y a de plus certain, c'est que cette affaire Trump vient
miner l'image et la perception internationale des États-Unis. Une éventuelle
élection de Donald Trump est vue avec frayeur pour celles et ceux qui veulent
freiner la Russie et les dictatures autoritaires dans le monde. Il faut dire
qu'avec l'élection d'un Parlement de droite aux élections européennes, Trump
pourrait devenir plus la norme que l'exception.
On comprend que condamnation ou pas, la présence de Donald Trump
entraîne des répercussions profondes et complexes non seulement sur l'élection
présidentielle américaine, mais également sur les affaires internationales
notamment en ce qui concerne la guerre en Ukraine et celle d'Israël contre le
Hamas avec la sauvagerie israélienne envers la population civile palestinienne.
On le constate, Trump affecte tant la dynamique interne, l'image extérieure du
pays que la politique internationale.
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Épilogue en attendant les autres éléments de
la saga
La
politique américaine est depuis longtemps marquée par des événements tumultueux
et des personnalités dominantes. Donald Trump, en tant que candidat et ancien
président, a maintenu une présence écrasante et controversée sur la scène
politique. La condamnation criminelle de Donald Trump entraîne des
répercussions immenses, mais cela ne semble pas affecter sa carrière politique
et sa capacité à se présenter de nouveau aux élections présidentielles et de
battre Joe Biden. En tant qu'ancien président, Trump a conservé une base de
partisans fidèles acquis à sa cause. Il semble que sa condamnation n'a pas
ébranlé sa crédibilité ni discrédité son image publique. Il y a là un phénomène
politique à étudier dans les universités sur le soutien de la population
américaine à un candidat tel que Trump. C'est dire que la polarisation et
l'influence des réseaux sociaux et d'information continue en camps adverses
sont la preuve de la disparition de ce que nous appelions autrefois la poursuite
du bien commun ou le vivre-ensemble que j'ai évoqué dans ma dernière chronique
intitulée Les lunettes roses.
L'impact
de la présence d'un homme tel que Trump est profondément déstabilisant pour un
démocrate, quel que soit son pays d'origine. Trump, en dépit de sa
condamnation, continue d'exercer une influence significative sur le paysage
politique en mobilisant sa base et en agitant les passions populaires, ce qui
pourrait diviser davantage une nation déjà profondément polarisée. Cela augure
mal pour l'avenir de cette grande démocratie que fut jadis celle de notre
voisin du sud. Sur le plan social, la rhétorique de Trump contre le système de
justice américain et ses juges s'ajoute à ses attaques aux élections libres, au
Sénat et au Congrès. Il ne faut pas oublier qu'au lendemain de la dernière
élection présidentielle, il a fomenté l'émeute au Capitole le
6 janvier 2021. Tout cela s'ajoute au bilan de Trump et à son action
contre les institutions américaines et vient affaiblir les principes fondamentaux
de l'État de droit, de même que l'importance de l'intégrité et de la
transparence dans la gouvernance politique. Cela ne fait qu'empirer les choses
et exacerber les tensions déjà existantes entre les partisans de Trump et ses
détracteurs, conduisant à une polarisation accrue de la société et à une plus
grande défiance contre les institutions politiques. Le film
britannico-américain d'Alex Garland, Guerre civile, est peut-être une
prédiction de ce qui attend les Américains.
J'espère
un sursaut de lucidité collective de la part de nos voisins du sud qui nous
évitera d'entendre au matin du 6 novembre sur Fox News « : si la tendance
se maintient, Fox News prévoit à 2 h 45 l'élection du criminel en
chef, Donald Trump, à la présidence des États-Unis... »