Je vous imagine terminer la phrase. « Tant qu'il y a de
la vie, il y a de l'espoir ! »
Je n'aime pas ces phrases toutes faites qui veulent dire
tout et rien en même temps. Des phrases creuses.
Comme « Quand on veut, on peut ! » Je comprends que la volonté peut me permettre
de repousser les limites du possible un peu, mais quand même ! Même si je veux très
fort devenir un joueur de hockey professionnel, il ne s'agira pas que de vouloir. La notion de volonté me poussera à m'entraîner
plus, mais sans un talent de base, je n'y arriverai pas.
Bref...
J'entendais une dame dire la phrase en titre la semaine
dernière : « Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir ! »
Dans son exclamation, il y avait l'état d'une femme qui
décide de croire qu'un miracle peut survenir et sauver un proche très malade.
La dame est poussée dans ses derniers retranchements et elle décide que ça se
peut. Elle entretient la toute petite flamme de l'espoir en soufflant dessus
avec une ardeur ultime.
Souvent, on se sert de ces phrases toutes faites pour se
protéger soi-même. Se recroqueviller dans le déni qui peut devenir confortable
si on se convainc que, malgré tout, le possible existe encore.
L'affaire, c'est que l'être rationnel en moi continue
d'entendre une phrase vide.
Ces temps-ci, je regarde les choses changer. Évoluer. Pas
toujours dans le bon sens, dans ma perception.
Le durcissement du ton dans nos démocraties, les guerres,
les éléments climatiques dangereux, tout contribue à me demander s'il ne convient
pas de tourner la phrase de bord !
D'en inverser le
contenu : tant qu'il y a de l'espoir, il y a de la vie...
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Nous sommes en panne d'espoir.
Par exemple, je suis persuadé que les Russes (je parle du
peuple) ne nourrissent pas l'espoir d'envahir l'Ukraine. C'est une lubie de
pouvoir d'un président qui s'est hissé au-dessus de tout le monde. Je demeure persuadé que le Russe moyen a
espoir que la guerre se terminera bientôt. Il ne rêve pas destruction.
Les discours qui sont de plus en plus brutaux dans la sphère
publique et politique ne charrient aucun espoir collectif. Tant qu'on arrêtera
notre réflexion au simple fait de payer moins d'impôts, tant qu'on ne se
souciera que de nous-mêmes plutôt que de penser plus globalement et
collectivement, on vivra dans un vide d'espoir.
Malgré l'ampleur des enjeux ;
malgré l'amplitude des conséquences des dérapes à la Trump ; malgré les morts par milliers au nom de ténébreux conflits, malgré tout cela, la source de mon espoir est juste là, à côté, dans mon quotidien. Dans
l'attention que je porte à ce qui m'entoure. Dans la reconnaissance des actions
qui sont déployées dans mon quartier, ma ville ou ma région pour que les choses
aillent mieux.
Il est là, mon espoir.
Et il faut qu'il soit là, puisque je ne peux pas influencer
outre mesure le cours des choses. Ou plutôt si, je le peux, mais dans une
humble mesure, espérant que l'addition des gestes posés par mes concitoyens et
moi arrivera à faire une différence, éventuellement.
Il faut que l'espoir soit là. Quitte à le semer au passage.
Il faut qu'il soit là, parce que sans espoir, à mes yeux, il
n'y a pas de vie qui vaille.
Clin d'œil de la semaine
J'ai pris la bonne habitude de n'accorder aucune crédibilité
à ceux qui se servent des insultes et des médisances comme base argumentaire. Je
vous le donne en mille : je ne voterai jamais pour Trump !