La récente décision du conseil municipal de Sherbrooke dans
le dossier de la bibliothèque dans l'Est a fait la démonstration que ce dernier
est de plus en plus divisé selon des lignes partisanes opposant Sherbrooke citoyen
aux conseillères et aux conseillers indépendants. Certains penseront que ces derniers
sont la source du problème alors que la vérité m'apparaît plutôt logée du côté
du manque de leadership de l'actuelle mairesse de la ville, madame Évelyne
Beaudin.
Il faut le reconnaître, la ville de Sherbrooke,
historiquement reconnue pour sa vitalité économique et son engagement
communautaire, traverse actuellement une crise de leadership politique
municipal. Les difficultés rencontrées par la mairesse sortante, Évelyne
Beaudin, conjuguées aux prises de position parfois radicales en matière de
développement immobilier, ainsi qu'à la restructuration tumultueuse des
organismes de développement économique, créent un environnement instable et
incertain pour le développement de la ville. À l'aube d'une campagne au
leadership du parti Sherbrooke citoyen et du début de la précampagne électorale
à Sherbrooke, faisons le point sur les défis cruciaux que le prochain conseil
municipal et la future personne à la tête de la mairie devront surmonter pour
restaurer la confiance des citoyennes et des citoyens et favoriser un
développement économique durable.
Bilan du mandat d'Évelyne Beaudin
Évelyne Beaudin, mairesse depuis près de trois ans en
novembre prochain, a été confrontée à une série de crises, allant de conflits
internes au sein de son équipe à des critiques sur ses politiques de
développement urbain. Sa vision, souvent perçue comme déséquilibrée entre
protection de l'environnement et nécessité de développement, a engendré des
oppositions tant au sein du conseil que parmi la population. Cette polarisation
a exacerbé les tensions et a conduit à une stagnation de certains projets clés.
La nouvelle personne à la tête de la mairie devra s'engager à rétablir une
communication ouverte avec l'ensemble des acteurs politiques et communautaires
pour restaurer le dialogue et le consensus autour des enjeux de la ville.
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Le développement immobilier, aux
sources de la crise
Le développement immobilier à Sherbrooke a été le point
principal de discorde. Ce dossier aurait dû être abordé avec plus de soin. Les
positions radicales de madame Beaudin, souvent perçues comme des freins à
l'innovation et à la croissance économique, ont contribué à un climat
d'insécurité pour les investisseurs et pour les promoteurs. De nombreux projets
ont été soit retardés, soit annulés, créant un vide en matière d'offres
résidentielles et commerciales. Cela ouvre la perspective pour que le prochain
conseil élabore une politique de développement immobilier équilibrée qui
favorise une croissance réfléchie tout en prenant en considération les
préoccupations de la population concernant l'environnement et la qualité de
vie. Cela inclut la mise en place de consultations publiques structurées
permettant aux citoyennes et aux citoyens de s'exprimer sur les projets, ainsi
qu'un cadre clair pour l'évaluation des projets de développement. On ne peut
pas dire que le mandat de madame Beaudin ait été couronné de succès sur cette
importante question. Mais il y a plus.
Refaire le monde des paramunicipales
La restructuration des organismes dédiés au développement
économique a également engendré des inquiétudes. Ces organismes, essentiels
pour promouvoir et soutenir les initiatives locales, sont souvent perçus comme
étant désorganisés ou déconnectés des besoins réels de la population. La restructuration
de madame Beaudin de ces organismes a été une catastrophe. Le prochain conseil
devra s'assurer que ces organismes fonctionnent en synergie et qu'ils disposent
des ressources nécessaires pour dynamiser l'économie locale. Une révision des
mandats et des missions de ces organismes, accompagnée d'une concertation avec
les acteurs économiques, est indispensable pour favoriser l'innovation et le
soutien aux entreprises locales. Je crois qu'il serait souhaitable, même si
cela est improbable, que l'on remette la pâte dentifrice dans le tube. C'est
impensable que l'on ait fait disparaître un organisme comme Sherbrooke
Innopole. Quel gaspillage de ressources et d'énergies !
Les défis
de Sherbrooke pour l'avenir
À l'approche des élections municipales, cela ne donne rien
de se pencher sur ce que l'actuel conseil peut faire, madame Beaudin et son
parti n'ont plus aucune légitimité. Ils ont épuisé leur avantage politique.
C'est pourquoi il est préférable de tourner désormais notre regard vers
l'avenir.
Plusieurs défis majeurs attendront les membres du prochain
conseil municipal et ils auront un impact significatif sur notre avenir. La
question de la transparence et de l'intégrité en politique a toujours été
cruciale, mais les récents événements ont mis en lumière la nécessité d'une
plus grande responsabilité et d'une meilleure communication. Les électeurs
recherchent des candidates et des candidats capables de démontrer une éthique
solide et un engagement sincère envers leur communauté. La nouvelle personne à la
tête de la mairie devra établir des protocoles clairs pour la transparence
financière et une communication proactive sur les décisions municipales.
Un autre défi majeur sera de redynamiser l'engagement
civique. La participation citoyenne a chuté dans les dernières années. La
nouvelle administration devra mettre en place des stratégies pour encourager cette
participation, notamment par des campagnes de sensibilisation, par des forums
et par l'utilisation des nouvelles technologies pour faciliter les échanges. La
création d'un climat de confiance et de dialogue entre les élus et la
population est essentielle pour s'assurer que les décisions prises reflètent
réellement les besoins et les attentes de cette dernière.
Une vision cohérente pour notre
avenir
Sherbrooke doit retrouver son dynamisme. Certes, on ne peut
envisager notre avenir sans prendre en compte les défis liés au changement
climatique. Une vision de notre développement doit donc être à l'enseigne d'un
véritable développement durable. Il faut développer une approche équilibrée qui
fait place au développement économique. À cet égard, la prochaine mairesse ou le
prochain maire devra développer une vision cohérente et intégrée pour le
développement durable de Sherbrooke. Ce développement ne peut se limiter à des
aspects économiques, il doit également englober des dimensions sociales et
environnementales. Le développement durable devrait devenir le fil conducteur
de toutes les politiques municipales, intégrant des considérations sur les
infrastructures écologiques, sur la mobilité durable et sur l'aménagement
urbanistique intelligent. Une approche écoresponsable pourrait non seulement
améliorer la qualité de vie des Sherbrookoises et des Sherbrookois, mais
attirer également de nouvelles résidentes et de nouveaux résidents de même que des
entreprises soucieuses de l'environnement.
La prochaine mairesse ou le prochain maire pourra aussi
mener une consultation sur nos structures de gouvernance. Après plus de 20 ans,
est-il encore d'actualité d'avoir des arrondissements dans une ville comme
Sherbrooke ? Faut-il continuer de cultiver des sentiments d'appartenance à
d'anciennes villes ou plutôt faire le choix de devenir une seule ville ? Bien
sûr, dans ces réflexions, il faut reconnaître et prévoir des aménagements
particuliers pour la communauté anglophone de Lennoxville. Il importe que cette
communauté continue de jouir de la plus grande autonomie possible eu égard à sa
spécificité culturelle. Chose certaine, c'est un sujet qui mérite débats et
discussion.
En somme, la crise actuelle du leadership politique
municipal à Sherbrooke constitue un défi d'importance pour le prochain conseil
municipal et la prochaine personne à la tête de la mairie. Les difficultés
rencontrées par Évelyne Beaudin, les problématiques liées au développement
immobilier, ainsi que la restructuration des organismes économiques nécessitent
une réflexion profonde et un engagement sincère envers l'avenir de la ville. En
surmontant ces défis par un leadership transparent, participatif et visionnaire,
la nouvelle mairesse ou le nouveau maire pourra restaurer la confiance de la
population et catalyser un développement économique durable et inclusif.
Sherbrooke mérite une direction qui inspire confiance, qui favorise
l'innovation et qui se soucie réellement du bien-être de ses citoyennes et de
ses citoyens. Il faut que l'on guérisse notre ville en mal de son leadership...