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Le Québec en panne

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Les premiers mots de notre nouveau premier ministre Philippe Couillard nous ont rappelé que la situation économique du Québec était mauvaise et que des jours difficiles s'annonçaient.

Tout au long de cette campagne électorale, on a d'ailleurs eu beaucoup de difficulté à avoir l'heure juste sur l'état de l'économie québécoise et sur l'équilibre de nos finances publiques. Au-delà des discours partisans des uns et des autres, quelle est la situation réelle de notre économie? Répondre à cette question conduit à la déprime. Voyons les principaux indicateurs économiques...

La population

Ce qui fait la richesse d'un peuple ou d'une nation ce sont les gens qui habitent le territoire. Or, la population du Québec a un taux de croissance faible et elle vieillit. Depuis 1851, la population du Québec même si elle augmente chaque année n'a pas cessé de décroître dans l'ensemble canadien. Entre 1851 et 1921, la part de la population du Québec est passée de 36,5 % à 29 %. De 1921 à 1961, une note positive, notre part se stabilise à 29 % de l'ensemble de la population canadienne. Depuis 1961, le Québec perd du terrain pour atteindre aujourd'hui 23,1 % de la population canadienne.

Nous vieillissons...

Non seulement nous sommes moins nombreux, mais nous vieillissons plus rapidement que d'autres sociétés. En 1900, le groupe des 65 ans et plus représentait 5 % de la population. En 2011, ce groupe atteint 15,7 % de la population. Dans moins de vingt ans, les 65 ans et + représenteront 25 % de la population du Québec. Qui plus est, en 1971 l'âge moyen était de 25 ans alors qu'il est de 41 ans aujourd'hui et il grimpera à 47 ans en 2041.

On fait moins d'enfants et notre solde migratoire est négatif

Moins nombreux, plus vieux, les habitants du Québec sont aussi plus nombreux à partir pour d'autres provinces et le taux de fécondité est bien en deçà du taux de 2,1 nécessaire pour perpétuer la population. L'immigration, même si nous accueillons plus de 200 000 personnes, ne suffit pas. Cela sans compter les effets de ces chiffres sur notre capacité à maintenir une population active capable de générer de la richesse. Il y a là une grave préoccupation.

L'économie du Québec perd du terrain

Si l'on regarde l'économie du Québec en comparant son PIB à celui des 20 pays de l'OCDE, on y apprend que si le Québec avait été un pays en 2011, il aurait occupé le 17e rang des pays de l'OCDE. Le Canada, sans le Québec, fait meilleure figure et occuperait le 9e rang. De 1981 à 2011, le Québec a perdu trois rangs. Ce qui fait dire à certains qu'aujourd'hui le Québec serait un des pays les plus pauvres parmi les riches.

La même comparaison du PIB du Québec en Amérique du Nord est encore plus préoccupante. Si l'on compare le PIB du Québec à celui des neuf autres provinces et des cinquante états américains, on constate que le Québec était la cinquième région la plus pauvre en Amérique du Nord et la quatrième province la plus pauvre au Canada. De 1981 à 2011, le niveau de vie d'un québécois par apport à un américain s'est creusé de 163 %. On constate aussi à l'aide de ces chiffres l'appauvrissement du Québec par rapport aux autres provinces canadiennes. Heureusement qu'il y a la péréquation...

Créer la richesse et payer nos dettes

Dans ce contexte, il est rassurant que le gouvernement que nous venons d'élire se dise préoccupé par la création de la richesse et qu'il veuille s'engager résolument dans l'équilibre de nos finances publiques. Créer la richesse n'est plus aussi simple qu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale alors qu'une prospérité sans pareille s'est manifestée permettant une hausse importante du niveau de vie des Québécois et des Canadiens.

De nos jours, la création de la richesse et l'économie doivent faire face à de nouvelles problématiques complexes liées à l'environnement, à la résistance des populations à des projets de développement qui les touchent directement dans leur quotidien et à une concurrence féroce de partout sur la planète dans la plupart des secteurs d'activités économiques. On ne peut pas créer des emplois en criant ciseaux et nos attentes quant à nos conditions de travail sont plus exigeantes aujourd'hui que celles que nos parents trouvaient acceptables.

C'est pourquoi nous devons sympathiser avec ces gens que nous avons élus et qui doivent tenter de résoudre cette situation complexe sans pour autant remettre en question nos modes de vie, notre façon de produire et de consommer et nos privilèges parfois difficilement acquis.

Léguer un héritage

Il est clair pour quiconque que la situation actuelle commande des solutions qui sortent de l'ordinaire. Nous ne pouvons plus continuer à transférer nos responsabilités sur le dos des générations futures. Comment regarder nos enfants et nos petits-enfants dans les yeux et dire qu'on les aime alors que nous plombons leur avenir? Comment pouvons-nous accepter que nos enfants soient plus pauvres que leurs parents? Comment pouvons-nous continuer à empocher les généreux revenus des sables bitumineux au moyen de la péréquation et nous dire préoccupés par l'avenir de notre planète? Comment enfin pouvons-nous refuser de regarder une fois pour toutes la réalité en face et de prendre les moyens radicaux nécessaires pour résoudre les problèmes que nous avons créés?

Si nous voulons léguer un héritage à nos enfants et à nos petits-enfants, il faut prendre le taureau par les cornes et reconnaître pour commencer que le Québec est en panne. En panne d'imagination...

Note : les statistiques citées dans cette chronique sont tirées de l'essai de : Marcel Boyer et Nathalie Elgrably-Levy, Réinventer le Québec. Douze chantiers à entreprendre, Montréal, Stanké, 2014, p.25-53.


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