Vous connaissez ma marotte.
Ma crainte quant à la déliquescence de la démocratie sous les pressions
conjuguées de la polarisation, de l'effet bulle des réseaux sociaux et du populisme
pratiqué trop souvent par les politiques en Occident, qu'importe leur parti
d'origine.
Ce mal du populisme gangrène
la vie politique. Imaginez que je n'allais pas bouder mon plaisir à regarder
l'excellente série télévisée, disponible chez nous sur TV5unis, Baron noir.
Permettez-moi de partager avec vous les tenants et aboutissants de cette
excellente série de fictions-réalité française.
Baron noir
Baron noir est une série télévisée française créée par
Eric Benzekri et Jean-Baptiste Delafon, réalisée par Ziad Doueiri, Antoine
Chevrollier et Thomas Bourguignon, traitant de la vie politique française
autour des thèmes de la trahison, de la corruption, du pouvoir et de la
manipulation politique. Les trois saisons ont été diffusées en février
2016, février 2018 et février 2020, sur Canal+ en France. Chez nous, on
peut la retrouver sur TV5unis.
Le synopsis de la série est bien
synthétisé sur Wikipédia. Voici ce que l'on peut retrouver sur Wikipédia
lorsque l'on cherche Baron noir : « La série s'articule autour de
l'épopée politique et judiciaire de Philippe Rickwaert (Kad Merad), homme
politique membre du Parti socialiste (PS), député du Nord et maire de
Dunkerque, porté par une irrépressible soif de revanche sociale. Lors de
l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, il voit son avenir politique
s'effondrer lorsque son mentor, le candidat de gauche Francis Laugier (Niels
Arestrup), le sacrifie pour sauver son élection. Déterminé à se réinventer une
carrière, Philippe va utiliser élections et temps forts politiques pour
s'imposer pas à pas contre celui qui l'a trahi, et ainsi obtenir le surnom de «
baron noir ». Mais fort d'une nouvelle alliance avec la plus proche conseillère
de son ennemi, Amélie Dorendeu (Anna Mouglalis), il se sacrifie en se livrant à
la justice pour faire tomber Laugier et permettre à Dorendeu de remporter la
présidentielle. Par la suite, alors qu'il se bat avec la justice, il est trahi
par Dorendeu qui se détourne de la ligne politique de Rickwaert. Après avoir si
longtemps œuvré dans l'ombre, Rickwaert décide de présenter sa propre
candidature à la présidentielle.
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En
avril 2024, Kad Merad reprend le rôle de Philippe Rickwaert dans l'ultime
épisode de la série La Fièvre,
nouvelle création de Ziad Doueiri. Par la suite, Canal+ a confirmé une suite
commune aux deux séries ».
Je
n'ai pas vu encore La Fièvre, mais si je me fie aux trois premières
saisons du Baron noir que j'ai vues cela promet pour la suite.
La fiction et le pouvoir politique
Il
est difficile pour un passionné de politique de ne pas tomber sous le charme de
cette excellente série télévisée de fictions politiques de nos cousins
français. Quel est le propos de cette série ?
La série de
fictions françaises Baron noir
propose une plongée perspicace dans les arcanes du pouvoir politique, mettant
en lumière les rouages complexes et parfois sombres de la démocratie en
Occident. Avec le personnage charismatique et ambigu du député Philippe
Rickwaert, la série explore non seulement les jeux de pouvoir au sein d'une
nation, mais également les dérives et la déliquescence de la démocratie
moderne.
Au cœur de Baron noir réside une critique subtile
de la démocratie en Occident, révélant les forces et les faiblesses
intrinsèques de ce système politique. La série met en lumière la façon dont les
idéaux démocratiques peuvent être manipulés et pervertis par des intérêts
personnels, des luttes de pouvoir et des compromis moraux discutables. Elle
conteste la fine frontière entre l'exercice légitime du pouvoir et les dérives
autoritaires qui menacent constamment la démocratie.
Le
personnage central de Philippe Rickwaert incarne cette tension entre idéalisme
et réalisme politique. Son parcours tumultueux et ses choix difficiles
soulignent les dilemmes auxquels sont confrontés les acteurs politiques dans un
paysage marqué par la compétition féroce, les alliances fragiles et les
compromis ambigus. Par les actions de Rickwaert, la série met en lumière les
compromissions et les compromis nécessaires pour survivre et prospérer dans un
système politique souvent corrompu et amoral.
En explorant
les méandres du pouvoir politique, Baron
noir soulève des questions fondamentales sur la santé de nos démocraties
occidentales. Elle met en lumière les menaces internes et externes qui pèsent
sur la démocratie, qu'il s'agisse de l'influence croissante des intérêts
privés, de la montée du populisme ou des manipulations de l'information à des
fins politiques. La série nous invite à réfléchir sur la fragilité de nos
institutions démocratiques et sur la nécessité de rester vigilants devant les
abus de pouvoir et les dérives antidémocratiques.
Baron
noir offre une réflexion profonde et saisissante sur la délitescence de la
démocratie en Occident. Par son récit passionnant et ses personnages nuancés,
la série nous encourage à remettre en question nos certitudes sur la nature et
les limites de la démocratie. Elle nous rappelle que la démocratie est un
combat constant, exigeant notre engagement citoyen et notre vigilance pour
défendre les valeurs démocratiques fondamentales face aux forces qui cherchent
à les corrompre ou à les détruire.
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La
saison 3 de la série est particulièrement intéressante. Outre la trahison,
les alliances brisées, les drames des uns et des autres, ce qui fait irruption,
c'est le populisme incarné par une vedette des réseaux sociaux qui prône la
rupture totale avec le système des élections qu'il assimile à la corruption et
à tous les problèmes de la société. Mis en scène par ses adversaires, ce
personnage atteindra des sommets inégalés pour finalement se retrouver devant
le plus retors des candidats à la présidence dans un match à finir pour tuer ou
sauver le système démocratique tel que nous le connaissons. C'est le choix
entre la démocratie du hasard ou de la démocratie.
La démocratie du hasard
La dualité
entre la démocratie représentative traditionnelle, basée sur l'élection de
représentants par le vote populaire, et la démocratie du hasard, où les
représentants sont tirés au sort de manière aléatoire, soulève des questions
fondamentales sur la nature du gouvernement et la légitimité des décisions
politiques.
La
démocratie représentative a longtemps été considérée comme un pilier de la
gouvernance démocratique, offrant aux citoyens la possibilité de choisir leurs
dirigeants et de les tenir responsables de leurs actions. Cependant, ce système
n'est pas sans défauts. Les campagnes électorales coûteuses, le pouvoir de
l'argent et des intérêts particuliers, ainsi que la polarisation politique
croissante, ont remis en question l'efficacité et l'équité de la démocratie
représentative.
D'un autre
côté, la démocratie du hasard propose une approche radicalement différente. En
tirant au sort des citoyens pour les désigner comme représentants, ce système
vise à garantir une représentation plus équitable et inclusive de la
population. En théorie, cela permettrait de limiter l'influence des élites
politiques et des intérêts spéciaux, tout en favorisant une plus grande
diversité d'opinion et d'expérience au sein du gouvernement.
Cependant,
la démocratie du hasard soulève également des préoccupations. Certains
critiques mettent en doute la capacité des représentants gagnants du tirage au
sort à prendre des décisions éclairées et à comprendre les enjeux complexes de
la gouvernance. De plus, il est possible que des individus peu qualifiés ou peu
intéressés par la politique soient sélectionnés, ce qui pourrait compromettre
l'efficacité et la légitimité du processus décisionnel.
C'est ce qui
constitue l'intrigue principale de la dernière saison du Baron noir et
cela donne à réfléchir. Je vous invite à voir cette série très divertissante et
qui vous permettra de voir la vie vous faire son cinéma...