Société Arts & culture Sports Chroniqueurs Concours Annonces Classées

  CHRONIQUEURS / L'Agora

La mouche du coche

 Imprimer   Envoyer 
Daniel Nadeau Par Daniel Nadeau
Mercredi le 1 septembre 2021      

Il fallait s'y attendre. La deuxième semaine de la campagne électorale fédérale s'est poursuivie avec les images terribles provenant de l'Afghanistan. Les questions de la vaccination obligatoire, de l'opposition de strates conservatrices aux mesures sanitaires, l'annulation d'un événement de Justin Trudeau et les revendications du Québec ont été à l'avant-plan de cette drôle de campagne.

Les sondages indiquent que la course se resserre entre conservateurs et libéraux alors que le Bloc québécois stagne et que le NPD continue de surprendre. Il est paradoxal de constater à la lecture de l'opinion que c'est au Québec que Justin Trudeau maintient le plus fermement ses appuis. Le chef du Parti conservateur, Erin O'Toole, a beau conter fleurette au Québec, il n'a pas réussi à faire bouger l'aiguille de sa popularité. Il faudra voir le premier Face-à-Face ce jeudi à TVA pour voir si O'Toole réussira à accroître sa popularité et constater si le sympathique Jagmeet Singh réussira à gagner la faveur du public. La seule certitude, c'est que le chef du Bloc Yves-François Blanchet continuera de pontifier sur sa montagne en s'appuyant sur la popularité de François Legault. Bilan d'une deuxième semaine de campagne.

La question du Québec

C'est devenu un classique des campagnes électorales fédérales, le Québec fait part au public de ses doléances et cherche par le fait même à s'immiscer dans la campagne électorale fédérale. Monsieur François Legault n'a pas manqué à cette tradition. Cette semaine, il s'est fait un devoir de rappeler la liste des demandes du Québec au gouvernement fédéral en prenant bien soin de dire que deux partis en lice, soit le NPD et les libéraux, sont des méchants centralisateurs. Par cette déclaration, le premier ministre du Québec invitait les Québécoises et les Québécois à voter pour le Bloc ou pour les conservateurs. Drôle d'idée, ne trouvez-vous pas ? Les conservateurs d'Erin O'Toole disent oui à toutes les demandes du Québec à part un petit détail, il ne respectera pas l'entente de six milliards que le Québec a signée avec le gouvernement de Justin Trudeau pour les services de garde. Monsieur Legault a déclaré au sujet de cette entente qu'il s'attendait à ce qu'un gouvernement respecte la signature du précédent. Or, Erin O'Toole a dit sur le même sujet que l'argent serait envoyé directement aux parents. Non seulement cela n'est pas compatible avec nos programmes, un crédit d'impôt peut sembler généreux ailleurs au Canada, mais ne l'est pas autant au Québec où le coût des places est de 8,50 $ par jour. Malgré les déclarations d'Erin O'Toole, l'engagement des conservateurs en matière de service de garde est une intrusion dans une compétence québécoise et en plus il vient priver le gouvernement Legault d'une somme de six milliards de dollars sur cinq ans.

Ce genre d'embrouille est typique du fédéralisme canadien avec les responsabilités parfois enchevêtrées où l'utilisation par le gouvernement du Canada de son pouvoir de dépenser lui permet de s'ingérer dans des responsabilités qui ne sont pas les siennes. Il faut cependant dire qu'aujourd'hui les gens s'attendent à ce que tous les gouvernements coopèrent pour offrir des services à la population.

On peut faire les gorges chaudes à l'endroit des libéraux et de Justin Trudeau et de leur volonté d'orienter les investissements en santé, mais on doit admettre qu'une certaine coordination est nécessaire si l'on souhaite que les services de santé soient pareils partout au pays.

Le Québec a choisi à deux reprises de demeurer au Canada. Il faut aujourd'hui en assumer les conséquences et vivre avec la réalité de deux paliers de gouvernement aux responsabilités enchevêtrées. Comme si une déclaration de revenus unique aurait quelque importance pour les citoyennes et citoyens. Par ailleurs, je suis heureux de constater que cet enchevêtrement des responsabilités évitera peut-être la réalisation du projet de troisième lien à Québec. Projet largement incompatible avec nos objectifs de réduction des gaz à effet de serre et de contrer l'étalement urbain.

L'Afghanistan

Le dossier de l'Afghanistan est un cuisant échec de la politique américaine et de ses alliés. Vingt ans plus tard, on revient à la case départ avec les talibans de retour au pouvoir. Pas besoin d'une grande connaissance de la politique internationale pour être capable de prédire la suite pour les femmes afghanes et leurs droits et pour les libertés en général. Sans compter que le terrorisme pourra à nouveau fleurir en terres afghanes. On peut bien faire des reproches au gouvernement Trudeau, mais manifestement ceux-ci ne lui sont pas attribuables sinon que par son association avec les États-Unis. L'Afghanistan est l'échec des États-Unis et de leur politique étrangère défaillante en matière de lutte contre le terrorisme à l'échelle de la planète. On comprend avec les exemples de la Lybie, de la Syrie, de l'Irak et de l'Afghanistan que la démocratie ne se plaque pas dans des régions qui sont étrangères aux valeurs de l'esprit des lumières occidentales.

Les entretiens de Radio-Canada et le Face-à-Face TVA

Ce dernier dimanche, ICI Radio-Canada a diffusé des entrevues avec les cinq chefs. Cette chronique ayant été écrite avant la diffusion de cette émission, je ne commenterai pas ces entrevues dans cette chronique. Jeudi, il y aura le Face-à-Face à TVA entre les différents chefs des partis politiques en présence. Deux grands rendez-vous télévisuels pour celles et ceux qui veulent se faire une idée des choix qui s'offrent à eux à cette élection.

Néanmoins, les enjeux sont grands pour tous les chefs. Dans le cas d'Annamie Paul, la cheffe du Parti vert, il s'agira de se présenter à l'électorat québécois et faire oublier les tumultes vécus dans son parti. Pour le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, il s'agit plus de consolider son vote tout en essayant de moins pontifier sur la montagne, ce qui lui donne des airs d'arrogance. Le chef des conservateurs Erin O'Toole a pour sa part le défi de connecter avec le Québec en se parant de ses habits du bon monsieur tolérant et qui veut mettre fin aux dépenses inconsidérées du gouvernement de Justin Trudeau. Il devrait éviter les pièges des antivax, de l'avortement et de l'opposition de son parti à l'existence même des changements climatiques. Celui qui a le plus à perdre de ce face-à-face c'est bien entendu le premier ministre sortant Justin Trudeau. Pour sa part, il suffira d'être capable de montrer qu'il est à l'écoute de la population et de rappeler toutes les bonnes choses que son gouvernement a faites pour gérer la pandémie actuelle. Il devra cependant nous projeter dans l'avenir et nous dire ce qu'il fera dans les prochaines années plutôt que de faire le bilan des deux dernières années.

Justin Trudeau a cependant à porter le fardeau des promesses brisées à l'endroit par exemple du mode de scrutin, de la réconciliation avec les peuples autochtones et surtout en matière de luttes aux changements climatiques. Malgré son cri du cœur « Canada is Back », Justin Trudeau est à la tête d'un gouvernement qui n'a aucune personnalité internationale. La politique étrangère canadienne est famélique. Sans compter l'absence totale de préoccupations de son gouvernement pour l'état des finances publiques. Je suis curieux de voir comment le Justin Trudeau lénifiant se sortira de ce face-à-face où ses opposants feront ressortir les contradictions de son discours avec ses actions.

Monsieur le premier ministre, Justin Trudeau, je vous le dis comme je le pense, vous risquez d'être votre propre mouche du coche. 



  A LIRE AUSSI ...

Prendre parti…

Mercredi le 6 novembre 2024      
Prendre parti…
Trump joue, gagne et pige une carte sortie de prison…

Mercredi le 13 novembre 2024      
Trump joue, gagne et pige une carte sortie de prison…
La démocratie en dérive…

Mercredi le 30 octobre 2024      
La démocratie en dérive…
NOS RECOMMANDATIONS
Disparition de Jean-François Isabelle de Coaticook : la Sûreté du Québec lance un appel à la population

Mardi le 19 novembre 2024      
Disparition de Jean-François Isabelle de Coaticook : la Sûreté du Québec lance un appel à la population
Michel Frigon du Provigo Le marché à Magog intronisé au temple de la renommée de l’ADA

Mardi le 19 novembre 2024      
Michel Frigon du Provigo Le marché à Magog intronisé au temple de la renommée de l’ADA
Trois hommes arrêtés avec une arme prohibée et des stupéfiants à Sherbrooke

Lundi le 18 novembre 2024      
Trois hommes arrêtés avec une arme prohibée et des stupéfiants à Sherbrooke
PLUS... | CONSULTEZ LA SECTION COMPLÈTE...

 
Chat GPT, Le sommelier du journal Estrieplus
Vendredi, 22 novembre 2024
Le Burg Ravensburg Riesling

Daniel Nadeau
Mercredi, 20 novembre 2024
Les maudits gars

François Fouquet
Lundi, 18 novembre 2024
Les pépites d’espoir

inscription infolettre 600
Trois hommes arrêtés avec une arme prohibée et des stupéfiants à Sherbrooke Par Martin Bossé Lundi, 18 novembre 2024
Trois hommes arrêtés avec une arme prohibée et des stupéfiants à Sherbrooke
Arrestation sur la rue Bowen Sud à Sherbrooke : drogue et matériel saisis Par Martin Bossé Mercredi, 20 novembre 2024
Arrestation sur la rue Bowen Sud à Sherbrooke : drogue et matériel saisis
Disparition de Jean-François Isabelle de Coaticook : la Sûreté du Québec lance un appel à la population Par Martin Bossé Mardi, 19 novembre 2024
Disparition de Jean-François Isabelle de Coaticook : la Sûreté du Québec lance un appel à la population
ACHETEZ EstriePlus.com
bannières | concours | répertoire web | publireportage | texte de référencement | site web | vidéos | chroniqueur vedette
2024 © EstriePlus.com, tous droits réservés | Contactez-nous