Les générations qui nous suivent ne font jamais les choses
comme il le faudrait. Ou, pas comme dans notre temps! C'est redondant, je
sais.
Si on est un tantinet honnête intellectuellement, il faut
bien admettre que les générations qui nous ont précédés ont dit la même chose
de nous. Alors que pour nous, c'était clair que nous incarnions la bonne
manière d'être et de faire les choses!
Redondance, je disais.
Mais voilà que c'est plus intense, il me semble, ces années-ci.
Peut-être n'est-ce que le décalage d'années qui me sépare des jeunes de 20 et
30 ans, mais leurs doléances paraissent plus intenses qu'avant.
La tentation de leur jeter la pierre est assez grande pour
être adoptée par bien des gens. Moi inclus, parfois.
Mais.
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Au-delà des préjugés et des procès hâtifs à sens unique, il
y a un arrière-plan qui ne s'invente pas. Pas plus qu'il ne se simule. La santé
mentale de la population générale, et je dirais surtout chez les 20 et 30 ans,
est affectée bien plus « qu'avant »!
Je ne suis pas spécialiste en santé mentale. Mais je fais
une grande différence entre le concept de santé mentale et la maladie mentale.
Un n'est pas le contraire de l'autre, de mon point de vue.
Je vois la santé mentale comme le maintien d'une hygiène de
vie qui permet un équilibre et des aptitudes à être heureux et à reconnaître
les aléas de la vie pour ce qu'ils sont vraiment. Ce qui ouvre la porte à un
équilibre.
Simpliste, peut-être, me direz-vous.
Être écouté
Depuis quelques années, je remarque une tendance de plus en
plus forte à l'utilisation de l'expression être écouté.
Être écouté. J'y vois d'abord quelque chose de
nécessaire. Surtout de nos jours, dans une ère de diversité grandissante. Mais
je constate aussi des attentes plus ou moins réalistes à l'utilisation de
l'expression.
Être écouté, c'est obtenir l'attention réelle d'un
interlocuteur. Une attention attentionnée, redonderais-je(!). Dans une
ère de communications virtuelles, il est plus difficile de sentir l'écoute
réelle. Disons qu'on se heurte souvent à des messages préfabriqués qui
sous-tendent l'importance qu'on accorde à l'écoute, mais qui en témoignent bien
peu dans les faits.
« Votre appel est important pour nous... » Bien,
oui, c'est ça!
Le maintien de la santé mentale, dans un contexte pressurisé
de performance comme on le vit au quotidien dans notre société, est primordial.
L'écoute est la première clé pour entrer en communication efficace avec
l'autre.
C'est donc essentiel.
Mais être écouté, pour moi, c'est comme la liberté :
ça implique la responsabilité de celle ou celui qui réclame d'être écouté!
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Dit autrement, on ne peut pas se réfugier derrière
l'expression sans s'investir personnellement.
Parce que je sens ça aussi, souvent. Cette façon de dire
« oui, mais je ne suis jamais écouté! », se réfugiant du même souffle
dans le rôle de la victime.
Être écouté ne veut pas dire que tout ce que je demande
sera nécessairement exaucé. Que tous mes besoins seront automatiquement comblés.
Être écouté implique une dynamique de communication. Une
dynamique qui, si elle est faite de bonne foi, ne peut qu'être salutaire. Quand
la dynamique est saine et de bonne foi, l'écoutant et l'écouté quittent leurs
rôles respectifs et deviennent rapidement « deux personnes qui
communiquent ».
Et c'est aussi salutaire que valorisant.
Quand la mauvaise foi s'invite, la dynamique devient cul-de-sac.
Mais tout cela étant dit, l'écoute attentionnée est une
nécessité dans le maintien d'une santé mentale saine.
Tout ça fait un peu peur dans un contexte des médias sociaux
où toute la place est donnée à la personne qui parle et tellement peu à celle
qui écoute...
Clin d'œil de sa semaine
Si j'entends l'autre sans l'écouter vraiment, c'est bien
simple, on ne s'entendra jamais!