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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

La commotion cérébrale ou économie 101


23 janvier 2012
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Le hockey a marqué la vie des Québécois à plus d'un niveau. Par l'amour d'un sport, d'abord. Puis, un sentiment d'appartenance à une équipe de hockey et à ses joueurs locaux qui a pavé la voie au fait de secouer ce complexe d'infériorité qui continue, malgré tout, de coller un peu au fond du Québécois, même contre son gré.  L'expression de ce sentiment transcende encore, de nos jours,  dans des phrases comme : « Pour un petit Québécois, franchement, il réussit bien ». Ou encore : « Pour un film québécois, ce n'est pas pire... »

Au moment de l'émeute de Maurice Richard dans les années cinquante, les francophones et les anglophones étaient encore séparés, au Forum, par une clôture de type de celles qu'on retrouve autour des cours d'école. Socialement, on ne mélangeait pas petites et grandes gens. 

Le Québec a grandi avec et par le hockey.

Comme les Québécois ont grandi avec et par le hockey.

Au fil de ces mêmes années, nous avons pris une place grandissante dans l'économie. Nous avons acquis des connaissances qui, conjuguées à des traits génétiques latins à influence américaine, ont fait du professionnel québécois une sorte de bibitte recherchée et appréciée. C'est vrai en design, en ingénierie, dans les arts et dans l'industrie explosive du multimédia.

Sur la glace de notre évolution, nous avons quand même bien tiré notre épingle du jeu.

Puis, au moment où, économiquement et personnellement, les choses allaient bien, il y a eu ce phénomène brusque qui ébranle les colonnes de notre temple économique : la commotion cérébrale.

Au hockey, la commotion cérébrale anéantit des carrières, brise des vies et compromet des prouesses extraordinaires. C'est le résultat du geste d'un joueur qui vient vicieusement mettre en échec un autre joueur. Dans le simple but de l'anéantir. Le tout caché sous le couvercle de la virilité. La ligue ne fait à peu près rien, sauf augmenter les protections individuelles et faire semblant d'intervenir quand ça dépasse un tant soit peu les bornes. Mais il semble clair pour le commissaire Bettman (de la Ligue nationale de hockey), que la situation se corrigera d'elle-même.

J'ai l'impression ferme, en regardant le contexte économique depuis 2008, que sur la patinoire du système capitaliste tel qu'il évolue, les commotions cérébrales viennent ébranler bien des joueurs. Les consommateurs en sont victimes, globalement, ce qui remet en cause l'objectif premier du jeu, soit de consommer. C'est comme si, au fil des abus que les entreprises, gouvernements et citoyens ont faits, on s'était collectivement placés dans une position où les ressources premières manquent, que l'environnement souffre et que le sacro-saint pouvoir d'achat est devenu amorphe.

2008, c'est donc la grande commotion cérébrale. Celle dont on n'arrive pas à se remettre. Celle qui fait réaliser que l'idée de satisfaire la soif infinie de l'actionnaire (des profits à tout prix et le plus possible) nous a fait échapper la nature même de notre système économique. Pourtant, celle-ci est simple : l'entreprise est profitable, fait vivre des familles qui, elles, consomment et viennent fermer la boucle. Quand cette même entreprise ne comprend plus son rôle et qu'elle coupe et coupe, année après année, pour l'unique raison d'engranger plus de profits au deuxième étage, elle se tire dans le pied. Sans trop sans rendre compte, trop occupée qu'elle est à regarder en haut, vers le sommet de la montagne des profits.

La grande question de l'heure: comment contrer la commotion cérébrale?

L'industrie du hockey a renforcé l'équipement du joueur. Ça n'empêche pas les coups, mais ça donne bonne conscience.

Dans notre système économique, l'équivalent serait un protecteur du citoyen. Celui qui agit après le coup. Et qui donne bonne conscience au système.

L'industrie du hockey discute des commotions. Ils jasent, mais se disent que le système va s'autoréguler. Inutile d'intervenir outre mesure. Nos décideurs et dirigeants de grandes entreprises pensent de la même façon.

La seule manière de changer les choses, c'est de changer notre manière de jouer. Un point, c'est tout.

Mais comment convaincre les hauts dirigeants d'entreprise que l'accumulation du profit n'est pas une religion et que la richesse ainsi centralisée entre quelques mains n'apporte rien de bon à une collectivité qui fournit, ultimement, l'oxygène aux poumons du système?

Clin d'œil de la semaine

Le système actuel mérite une punition pour conduite antisportive...

 


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