Dans le but de réduire l'empreinte
carbone de la production de fruits, la professeure Mirella Aoun de l'Université Bishop's et le professeur Sébastien Poncet de l'Université de Sherbrooke collaborent, depuis septembre 2023, à un projet
afin de développer une méthode qui permettrait de faire la culture des
framboises 12 mois par année.
1 million pour le projet « CANberries»
Le projet, nommé «CANberries», mené par
ces chercheurs de Sherbrooke bénéficie d'une subvention de 1 M$ dans le cadre
du Défi Cultiver l'innovation d'ici de la Fondation de la famille Weston pour
une première « phase berger ». Si leurs travaux s'avèrent fructueux, des fonds
de recherche supplémentaires pourraient permettre au projet de prendre de
l'ampleur grâce à un financement supplémentaire de 5 M$.
Les travaux des chercheurs de
Sherbrooke seront évalués en décembre 2024 par un comité d'expert de la
Fondation de la famille Weston.
Les chercheurs sherbrookois parmi les meilleurs
Soulignons que l'équipe de chercheurs
de Sherbrooke fait partie des onze autres équipes, à travers le Canada, à avoir
été sélectionnées dans le cadre de ce défi. Chacune de ces équipes canadiennes
a reçu la somme d'un million afin de développer des idées visant à prolonger la
saison de croissance des petits fruits.
Les équipes ont 18 mois pour
construire et tester leurs concepts avant la deuxième phase du défi. Après cette
deuxième étape, les équipes seront réduites à quatre.
|banniere-article|
« Tromper les plantes »
« Au cœur de cette compétition se trouve
la conviction que la fusion de la collaboration et d'une vaste expertise est la
clé pour résoudre les défis complexes en agriculture », a mentionné Garfield
Mitchell, président de la Fondation de la famille Weston. « Nos bénéficiaires
apportent des idées originales, mais réalisables, et nous sommes ravis de voir
les innovations qui découlent de leur passion et de leurs collaborations
communes. » Faire pousser des framboises en dehors de leur saison normale
nécessitera la vaste expertise de la professeure Aoun en matière de
préconditionnement et de types et variétés de plants de baies pour échelonner
la production, ainsi que des techniques pour « tromper » les plantes en leur
faisant « croire » qu'il est temps de produire des baies.
« En capitalisant sur la relation
symbiotique entre la recherche et l'enseignement, et en tirant parti de nos
relations au sein de l'Université Bishop's et de la communauté, nos chercheuses
et nos chercheurs réalisent un travail de classe mondiale dans des domaines
aussi divers que l'astrophysique, l'indigénéité numérique et la générativité
des jeunes », indique la professeure Kerry Hull, Doyenne de la faculté des
sciences et des mathématiques et vice-principale à la recherche à l'Université
Bishop's. « Le projet CANberries est un parfait exemple de ce principe. Grâce
au soutien de la Fondation de la famille Weston et au travail inlassable de la
professeure et docteure Aoun, le corps professoral, le personnel ainsi que la
communauté étudiante de Bishop's pourront travailler aux côtés de collègues de
l'Université de Sherbrooke pour résoudre l'enjeu crucial de la sécurité
alimentaire. »
Une serre solaire sur le campus de Bishop's
Avec ses collègues de la Faculté de
Génie, notamment la professeure Leyla Amiri, professeure adjointe au
département de génie mécanique ainsi que Jean-François Lerat, expert en recherche
et développement, le professeur Poncet intégrera les technologies
agrivoltaïques et aériennes dans une serre solaire passive (AARG) pour
contrôler la gestion de l'air, de la lumière, de la chaleur et de
l'électricité, ainsi que le traitement de l'eau et l'irrigation pour compenser
la faible luminosité et les températures froides du Canada en dehors de la
saison naturelle de production de petits fruits.
Réduire l'importation et être indépendant
Si les chercheurs réussissaient, cela
pourrait signifier que les framboises pourraient être produites de manière
durable pour répondre à la demande au Canada tout au long de l'année, que ce
soit dans les environnements urbains ou éloignés, et ainsi réduire la
dépendance aux importations. « Ce projet pourrait permettre au Canada d'être indépendant des autres pays», souligne la professeure Mirella Aoun.