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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Complexe sportif et élections…

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Voici la deuxième de trois chroniques sur des souvenirs et des enseignements reçus alors que j'étais au secondaire, au Séminaire de Sherbrooke. J'y repense cette année parce cela fait 35 ans que l'aventure est terminée pour nous!

Le bal des finissants du secondaire s'est déroulé Au Grand R. C'était une salle de réception située à Ascot Corner, tout juste dépassé le cimetière, à droite. J'ai animé cette soirée-là. Une façon de m'amuser et de camoufler le fait que je n'étais pas accompagné...

Passer de la sixième année du primaire à la première année du secondaire, c'est quelque chose. C'est passer du statut de plus grand de l'école au plus petit qui n'a aucun repère. Quand on entrait, au Séminaire de Sherbrooke, par la cour arrière, il y avait la salle des jeunes. C'est comme ça qu'on l'appelait là-bas. Elle devait bien mesurer un kilomètre de longueur. Bon, je sais, elle a rapetissé depuis, par je ne sais trop quel phénomène, mais bon, à l'époque, elle mesurait bien plus!

Et le gymnase! Le bois verni de son plancher reluisait. Il était grand à perte de vue, lui aussi. À chaque extrémité, une mezzanine permettait aux spectateurs de voir le spectacle sportif donné par les étudiants.

« Un véritable complexe sportif! » avais-je dit, lors de l'animation du bal des finissants. Et j'avais poursuivi en disant : « Dès le secondaire trois, le complexe sportif était devenu un complexe tout court tant il était devenu petit! »

Comme pour me donner raison, quelques années plus tard, le séminaire s'est équipé d'un nouveau gymnase plus grand et mieux adapté.

Mais n'allez pas croire que le trop petit gymnase est ce qui a empêché l'athlète en moi de s'épanouir! Pour que la fleur s'épanouisse, il faut d'abord qu'il y ait une fleur! Et tous les boutons que j'ai eus au secondaire n'ont jamais été ceux d'une fleur, alors...

Arrivé à la fin de l'année de mon secondaire, des élections ont été organisées pour déterminer les étudiants qui formeraient l'exécutif du conseil étudiant de l'année suivante. Après quelques discussions (les enveloppes brunes n'existaient à l'époque), j'ai décidé de me lancer. À la tête de mon organisation, Alain Gilbert, un collègue que j'ai toujours beaucoup apprécié. Une machine d'originalité qui avait multiplié les slogans qui se sont retrouvés partout, dans les corridors, les classes, les salles communes, jusqu'à la piscine, au troisième ou quatrième sous-sol du bâtiment. L'un deux disait: « Colombo est à l'intrigue policière ce que Fouquet est à la présidence ». Et il y en avait plein d'autres. Je me souviens de cette affichette, où il était écrit, en très gros : SEXE. Et, en dessous, la phrase commençait en disant : maintenant que nous avons votre attention.... Il faut dire qu'à l'époque (on est en 1977), le simple mot sexe était allumeur et semait plein d'images dans nos têtes testostéronisées... Maintenant, les images arrivent plus tôt, partout, en vidéo et autres... Autres temps autres mœurs.

J'ai été élu! J'ai devancé Marco Leclerc. On avait fait un pacte. Celui qui passe prend l'autre comme vice-président. J'ai tenu parole au moment même du dévoilement des résultats. Luc Comtois était trésorier et Mario Turcotte (Tim pour les intimes), était secrétaire.

Le bon temps...

Je me rappelle de cette élection, aujourd'hui.

Une campagne électorale où l'objectif était de se faire voir et entendre le plus possible. Être un tantinet plus populaire que l'autre. Mon ami Alain multipliait les affichettes et les slogans que je découvrais au fur et à mesure. Il me surprenait tellement, parfois, que je me disais : « Je pense que je vais voter pour moi! J'ai l'air bon! »

Le programme électoral n'était pas étoffé. À la radio étudiante, en entrevue, je disais ce qui semblait être ce que mes amis voulaient entendre. Et ça marchait. Et Alain Gilbert me disait qu'on marquait des points. De son côté, cette machine à idées s'affairait à multiplier les initiatives. Je continuais de mon bord, il continuait du sien. En route vers l'objectif ultime, le pouvoir.

Sans trop le savoir, j'apprenais comment être élu pour vrai, dans la vraie vie, dans un vrai gouvernement. Parce que le secondaire, c'était la vraie vie. À un autre niveau, mais la vraie vie.

Quand je repense à cette élection aujourd'hui et que j'entends les politiciens dire qu'ils vont, eux, faire de la politique autrement, je me dis qu'il faudrait, d'abord, faire les élections autrement.

Autre enseignement primaire reçu au secondaire...

Clin d'œil de la semaine

« Vote pour moi et rendors-toi, je m'occupe de tout... »


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