Les
vacances sont là pour plusieurs d'entre nous.
Un
précieux temps d'arrêt dans la succession intensive des semaines de travail.
Chacun a
sa relation avec les vacances.
On croit
souvent que le fait de fuir le plus loin possible demeure la seule option. Bien,
non! C'est quand même défendable, cela dit, au sens où le simple fait de
quitter la maison et ses repères quotidiens favorise une sorte de décrochage obligatoire.
La
notion de vacances est relativement récente et est liée directement à la
période intensive d'industrialisation du milieu du 20e siècle, dans
notre cas.
Il en a
fallu des discussions et des combats pour avoir un temps d'arrêt dans l'année.
Et imaginez le travail de persuasion pour qu'un minimum de temps soit même
rémunéré!
On ne se
souvient plus (ou pas assez!) de ces combats pour l'obtention de conditions de
travail décentes. Il fallait, d'abord et avant tout, briser cette notion qui
semble aussi loufoque qu'infâme, de nos jours : celle selon laquelle
l'employeur rendait service à l'employé en acceptant de lui donner du travail!
La
situation est bien meilleure aujourd'hui.
Oui,
évidemment, quand on parle du déploiement du concept des normes du travail qui vient,
de façon réglementaire, encadrer les éléments basiques qu'un employeur doit
respecter, depuis le salaire minimum jusqu'aux préavis de congédiement et, en
passant, au nombre de vacances et congés payés.
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Mais...
La
nature ayant visiblement horreur du vide, voilà que la notion de performance a
dépassé le cadre strict du travail pour gagner l'ensemble des pans de notre
vie!
Vrai
qu'on ne travaille plus 10 heures par jour sur 6 jours par semaine.
Vrai
qu'on a droit à des conditions plus humaines, incluant des congés.
Mais la
performance dans notre société de consommation vient nous mettre une pression
parfois folle par-derrière. De façon insidieuse. Au nom de « tout ce que
ça prend » pour finalement croire en nos chances d'être heureux, on
travaille beaucoup. Et il y a la série des « comme ».
Comme
l'accès à la propriété devient de plus en plus difficile.
Comme il
est devenu nécessaire pour les jeunes familles d'avoir deux salaires pour
boucler la boucle.
Comme la
boucle elle-même s'étire toujours par l'ajout d'éléments externes, comme le
fait d'avoir besoin de deux voitures, d'avoir un minimum d'équipements
électroniques et informatiques, etc.
Comme la
pression de l'entourage pour prendre part à la grande marche de la consommation
quotidienne est très forte.
Comme et
comme et comme...
Bien
voilà que la performance s'incruste dans notre quotidien.
Une
petite phrase qui ramène à l'ordre!
Je
lisais la chronique du Bourlingueur (Jonathan Custeau - La Tribune). Il y
parlait de la ville de Lectoure, en France.
Il y glisse
une phrase qui m'a interpelé : « Au détour des ruelles, en flottant, yeux fermés, porté par le parfum des
jardins des cours intérieures, on atterrit à la Maison des clarinettes, un
bâtiment qui passera inaperçu si on s'entête à presser le pas. »
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Tout est là, il
me semble.
Le fait de
prendre le temps. Le temps de marcher. Lentement, mais sûrement. Le nez un peu
en l'air pour voir et presque toucher l'environnement. S'en imprégner.
Et pas besoin
d'aller loin. Ça se fait ici, en Estrie. Ou plus loin au Québec.
Il s'agit surtout
de ne pas survoler les régions comme une liste fournie par Google pour le
simple plaisir de cocher la case « fait » à côté de la longue liste
qu'on s'est faite.
Il s'agit
peut-être aussi de ne pas visiter en mode performance avec l'idée de capturer
des images propres à bonifier nos médias sociaux.
Il s'agit de
prendre le temps de briser ce foutu rythme qui fait qu'on ne perçoit plus beaucoup
l'espace-temps perceptible entre le matin et le soir dans nos vies
quotidiennes.
C'est là
qu'intervient le dernier bout de phrase : « un bâtiment qui passera inaperçu
si on s'entête à presser le pas. »
Encore une fois,
tout y est!
C'est la volonté
d'être un peu attentif à ce qui démarque un site, une ville qu'on mesure le
décrochage du quotidien. Au plaisir qu'on ressent à jaser avec quelqu'un du
coin qui prend plaisir à raconter des bouts de son coin de pays. Peu importe
que ce soit près ou loin de notre demeure.
Les vacances ont
un temps donné.
Il n'y a aucune
règle qui oblige à remplir de façon performante l'ensemble des heures avec des
« affaires spéciales ».
Après tout, c'est
spécial, de nos jours, de pouvoir juste briser le rythme...
Clin d'œil de la
semaine
-
Tu as eu de
belles vacances?
-
Il n'a pas fait
beau...
-
Bon, merci de la
précision, mais ça ne répond pas à ma question!