Le prix Charles-Émile-Bélanger 2015, décerné par la Société Saint-Jean-Baptiste du Diocèse de Sherbrooke (SSJBS), a été remis à Steve et Stephan Elkas. Ceux-ci rejoignent ainsi la longue liste de personnalités d'affaires qui ont contribué à l'avancement économique de l'Estrie.
Remis depuis plus de 25 ans, le prix Charles-Émile-Bélanger a par le passé été remis à Jacinthe Dubé (1991), Denis Drolet (Sherwood-Drolet, 1995), Jean Pelchat (Provigo de Magog, 1997), Pierre Ellison (Louis Luncheonnette, 2001), Gérald-Guy Caza (Biblairie GGC, 2003) et plus récemment André L'Espérance (2011), Dany Sévigny (2012) et Denis Bourque (2014).
Le prix représente un grand honneur pour le fils du fondateur de la Résidence funéraire Steve L. Elkas de Sherbrooke, Stephan Elkas.
« L'entreprise n'est pas habituée de recevoir ce genre de prix. Je suis très content que quelqu'un ait vu que quelque chose, dans notre quotidien, méritait d'être souligné. Je me demanderai cependant si notre travail mérite d'être à la hauteur des autres récipiendaires. Nous sommes une entreprise familiale sur un coin de la rue Conseil... »
Un travail hors du commun
Steve Elkas a fondé la résidence il y a 40 ans. Son fils Stephan y travaille depuis 20 ans. Son père et lui sont les professionnels d'un domaine loin d'être commun et bien entendu, loin d'être évident.
« J'ai un commerce qui fait affaires avec des gens qui vivent des moments difficiles, explique Stephan. Si je veux une voiture, je vais chez un concessionnaire deux, trois fois, et je fais un choix. La relation s'arrête là. Dans mon travail, je rencontre des gens parfois des mois avant le décès ou tout juste avant. C'est une relation qui dure bien plus longtemps parce qu'on aide les gens avec la paperasse et avec tout ce qu'il y a à côté. On les accompagne dans le deuil et pendant qu'ils remontent la pente. »
L'entreprise n'a jamais perdu son humanité, et les gens qui cognent à la porte de la résidence peuvent toujours faire affaires avec Steve, le fondateur.
« Vous ne trouverez pas beaucoup de commerces où le fondateur est toujours là après 40 ans. Il y a un nom sur la bâtisse de la rue Conseil. Les gens voient le nom Elkas et savent que ce ne sont pas juste des murs et de la brique blanche. Ça méritait d'être souligné, je pense. »
Le métier de Steve et Stephan Elkas est bien loin d'être conventionnel. Comme Stephan le souligne, la mort, elle arrive tout le temps : sept jours par semaine, 24 heures par jour.
« Je travaille les lundis soirs à 21 heures, le dimanche matin, le jour de l'An. La famille qui m'avait appelé le 1er janvier n'était plus en mode festif et n'a pas réalisé quel jour c'était. Je ne les connaissais pas. On ne peut pas faire grand-chose le 1er janvier, mais au moins on peut mettre les choses sur papier. Ils sont partis contents. Aller les rencontrer, c'est toujours moins difficile que ce qu'ils vivent eux au moment où ils t'appellent. Personne ne souhaite faire affaires avec un salon funéraire. »
Un milieu qui évolue
Stephan s'estime chanceux d'exercer sa profession à Sherbrooke puisqu'il établit des liens avec sa clientèle, ce que ses confrères de Montréal peuvent rarement faire.
Annuellement, la résidence funéraire Steve L. Elkas organise environ 500 funérailles. Si la majorité de sa clientèle cherche encore les services funéraires traditionnels, une autre part tend à préférer les nouvelles formules. C'est d'ailleurs une des raisons derrière cette nouvelle construction du boulevard Bertrand-Fabi, dans le secteur Rock Forest. La date de livraison est prévue pour la fin janvier 2016.
« Nous tenons une maison funéraire traditionnelle au coin de la rue Conseil, qui offre les services traditionnels. Les gens se réunissent au salon et à un certain moment on quitte pour l'église. Puis, on se rend dans une salle, souvent la salle paroissiale. Ces dernières années, il y plus de demande pour les familles qui ne veulent pas d'église et qui aimeraient un rassemblement, tout simplement. »
À l'établissement de la rue Conseil, Stephan Elkas peut aisément accueillir les familles de 80 à 90 personnes mais au-delà de ce nombre, il est forcé de refuser.
« Avec le nouvel endroit à Rock Forest, je vais pouvoir continuer de service ma clientèle traditionnelle et je pourrai aussi mieux accueillir celle qui l'est moins et qui préfère, par exemple, les services au salon. La population change et on s'adapte », conclut Stephan.
