Jean-François Bédard est déçu du résultat du référendum sur la création d'une nouvelle société de développement commercial au centre-ville. 50,5 %, ou 92 voix sur 182 présentes, se sont exprimé contre l'idée lors du référendum du 17 janvier dernier.
Le président de l'Association des gens d'affaires du centre-ville de Sherbrooke reste convaincu que l'idée de son organisation est une bonne solution au problème de dynamisme du centre-ville.
« Nous sommes conscients que ce n'était pas la seule solution, mais elle faisait partie des bonnes solutions, estime M. Bédard. Nous sommes désolés qu'un conseiller ait fait campagne contre nous. Cela étant dit, s'il pense avoir de meilleures solutions à proposer, nous avons hâte de les entendre et nous seront les premiers à travailler à leur développement. »
Selon M. Bédard, trop de gens sont trop près de l'arbre et ne voient pas la forêt.
« Personnellement, je n'ai pas besoin d'une SDC pour que mon commerce aille bien. Je suis un gars avec des idées et je voulais une solution pour que tout le monde en bénéficie dans un centre-ville qu'on considère s'étendre bien plus loin que la rue Wellington seulement. Tous doivent participer et c'est se mettre la tête dans le sable de se dire que l'économie va bien. J'ai des amis de Trois-Rivières qui m'ont appelé pour me dire qu'ils n'en revenaient pas que l'idée n'ait pas passé ici et que là-bas, la SDC avait tellement fait pour eux! »
Selon M. Bédard, si le problème que les gens voient est réellement concentré autour de la cotisation obligatoire, c'est loin d'être une bonne raison.
« Actuellement, nous avons une association et elle fait une bonne job, comme l'ont démontré Bouffe ton Centro et le Centro.co. Ce sont des réalisations que l'association a faites. Pour un commerce sur Wellington Nord, pendant les journées du festival, c'est 20 000 personnes qui passent devant et actuellement, il ne participe en rien à la vitalisation de son environnement. S'ils continuent à se dire « nous on n'embarque pas et ils vont faire tout ça de toute façon, ce n'est pas bon. »
Jean-François Bédard assure que l'Association des gens d'affaires du centre-ville poursuivra ses activités et à travailler au dynamisme du Centro. « Nous, on est fatigués d'attendre. J'invite aussi M. Pouliot à parler de ses solutions. Je serai le premier à écouter et je deviendrai un défenseur de l'idée si elle est bonne », conclut-il.
Contre l'obligation
Joint par Estrieplus.com, Robert Pouliot n'est pas contre la création d'une société de développement commercial (SDC) pour le centre-ville de Sherbrooke : il s'oppose toutefois au caractère obligatoire de l'adhésion et aux cotisations pour les organismes communautaires.
« J'étais contre la création d'une société dans la formule dans laquelle elle a été présentée, explique le conseiller. Ils ont voulu agrandir la patinoire à 540 membres, rendre obligatoire l'adhésion et la contribution financière de 300 $. Pour les organismes communautaires, elle a été révisée mais elle devrait n'être que de 1 $, un montant symbolique qui exprime en même temps qu'on veut les informer, les convoquer et recevoir leurs commentaires. Ils sont de bonnes idées et financièrement, ils subissent déjà des compressions budgétaires. »
Le principale problème, selon le vétéran conseiller municipal et homme d'affaires, réside en l'obligation d'être membre de la SDC.
« L'adhésion à la Chambre de commerce de Sherbrooke, à l'ODACE, à l'APCHQ et à d'autres organisations semblables se fait sur une base volontaire et ils ont de belles réussites à leur actif, soutien M. Pouliot. Il y a déjà une association de marchands au centre-ville. Actuellement, elle ne fait pas de sollicitation, mais elle pourrait décider de le faire. »
Selon lui, la première chose à faire est de convier tous les propriétaires et toutes les personnes incluses dans la liste présentée pour le référendum à une demi-journée ou une journée de consultation pour établir un bilan de ce qui se passe au centre-ville, de ce qui pourrait être fait et quels sont les irritants majeurs.
« Qu'est-ce qui pourrait attirer plus de gens au centre-ville? La première heure de stationnement gratuite? Est-ce que l'entretien des rues, l'éclairage et la présence policière sont adéquats? Sur une demi-journée on pourrait facilement en arriver à des projets à présenter. Parce que des irritants, il y en a! Nous avons payé pour un pavé de briques du Wellington Sud et à la suite de travaux, les trous ont été pavés avec du béton. Il aura fallu que La Petite Boîte Noire soit incendiée pour que l'ancien Maysen Pub soit démoli. Aussi, ces espaces, pourrait-on les transformer en espaces publics en attendant les projets? Pendant tout ce temps, l'environnement des commerçants est loin d'être à la hauteur de ce qu'on veut pour le centre-ville », souligne M. Pouliot.
Robert Pouliot a tenu à souligner la détermination et le dynamisme du groupe derrière Jean-François Bédard, principal porte-parole du projet de création d'une SDC au centre-ville.
« Je félicite ces gens d'avoir osé apporter ce projet, assure-t-il. Simplement, le projet n'était pas une forme assez attrayante pour le territoire choisi et pour les organismes qu'on a voulu y inclure. C'est comme les courses de chevaux : pour réussir, tu dois connaître la piste, avoir un bon cheval et un bon jockey. S'il manque un des trois, ça ne marche pas. Il fallait s'attendre à ce que tout le monde ne soit pas d'accord à être obligatoirement impliqué. »
