En 2023, le marché immobilier de l'Estrie,
comme ailleurs au Québec, aura été au-delà des attentes... et plus encore.
Surtout pour les courtiers immobiliers car
ceux-ci ont fait des affaires en or (si l'expression des diamants existait, c'est
elle que l'on utiliserait).
Le constat de la firme Royal Lepage Évolution
Les maisons, et ce peu importe le secteur où
elles étaient situées, se sont vendues beaucoup plus chère que les
propriétaires le pensaient notamment à cause du phénomène de la surenchère. Cela
n'avait jamais été le cas dans les années précédentes.
Il faut se souvenir qu'il y a quelques mois,
le prix moyen d'une maison, à Sherbrooke, était supérieur à celui d'une
résidence de même catégorie à Québec, ce qui ne s'était jamais produit avant. Pour
Jean-François Bérubé, courtier immobilier agréé, ceci s'explique assez facilement. « C'est tout
simplement en raison de la demande qui ne suivait pas l'offre. Il s'est passé
un phénomène de migration vraiment important vers les Cantons-de-l‘Est.
Beaucoup de Montréalais ainsi que des gens de la Couronne Nord et Sud ont vendu
leur propriété à gros prix et ils ont acheté, ici, en Estrie», mentionne le courtier
de Royal Lepage Évolution.
(On estime à environ 6 000 le nombre de
personnes qui sont venues s'installer en Estrie soit presque 4 %
d'augmentation.)
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Le marché estrien en 2024
C'est un peu la même chose qui s'est produit
il y a 30 ans, quand les gens de Montréal et des banlieues sont allés s'installer
dans les Laurentides. À l'époque, le prix des maisons avait explosé car la
demande était trop forte.La régionalisation de l'immigration, une
tendance qui continue de croître à l'extérieur du Grand Montréal, devrait donc
créer une concurrence additionnelle sur le marché immobilier estrien de 2024.
Étant donné l'écart entre l'offre et la demande qui perdure, les valeurs des
propriétés sont vouées à augmenter durant l'année à venir.
L'Estrie est en train de vivre à peu près le
même phénomène bien que le marché immobilier de l'été dernier a été moyen et
que l'automne 2023 a été caractérisé par une fatigue des acheteurs et
intensifié par les dernières hausses des taux d'intérêt ainsi que du coût de la
vie, ce qui a donné lieu à un léger recul des ventes ce trimestre.Selon monsieur Bérubé, le marché sera vraiment
très actif pendant l'hiver 2024. «Les propriétaires attendent les réponses de
leurs locataires pour les renouvellements des baux. Du côté des locataires,
ceux-ci doivent décider s'ils renouvellent ou s'ils achètent, alors que les
programmes de financement pleuvent.» À titre d'exemple, prenons le cas d'une jeune
famille qui veut s'acheter une maison. Selon l'étude sur le prix des maisons de
Royal LePage publiée aujourd'hui, acheter une maison unifamiliale à Sherbrooke
peut atteindre 370 700 $. Avec une mise de fonds de 18,750 $, leur mensualité
sera de 2154, 85 $.
Les demandes immobilières
En 2024, il sera important de tenir compte des
multiples facteurs de demandes immobilières estime Jean-François Bérubé. «D'abord,
une baisse d'aussi peu que 25 points de base du taux directeur de la Banque du
Canada serait suffisante pour inciter les acheteurs écartés du marché à y
revenir. Les vendeurs y verront une occasion de mettre leur propriété en vente
pour obtenir un prix attrayant. Si les prix ont accusé de légers reculs ce
trimestre par rapport au trimestre précédent, ils demeurent encore largement
au-dessus de leurs niveaux de 2019. À Sherbrooke, le prix de l'agrégat d'une
propriété a connu une appréciation de 31,6 % au quatrième trimestre de 2023
comparativement au même trimestre en 2019 (257 500 $), soit un écart de 81 400
$.
Ailleurs dans la province
À travers le Québec, la vaste majorité des
marchés à l'étude ont conclu l'année 2023 sur des hausses comparativement à la
fin d'année 2022, et ce, dans tous les segments de propriétés, alors que la
plupart des régions ont observé de légers déclins trimestriels, témoignant de
l'essoufflement des ménages vis-à-vis des coûts d'emprunt plus élevés.
À l'exception de Sherbrooke, les marchés régionaux,
en dehors de la région métropolitaine de Montréal, ont tous enregistré de
légères augmentations des prix des propriétés d'un trimestre à l'autre, où
l'impact de la hausse des taux d'intérêt a été plus limité en raison de
l'abordabilité relative des maisons dans ces régions. Les marchés de Québec et
de Trois-Rivières sont les seuls à n'avoir connu aucune baisse trimestrielle du
prix des propriétés au cours de l'année 2023.
Considérant que la Banque du Canada commence à
réduire son taux de financement à un jour, tel qu'attendu par de nombreux
observateurs, l'année 2024 devrait être marquée un retour de la demande
refoulée chez les acheteurs.
Cela stimulera les prix des propriétés à la
hausse, dans un contexte de pénurie de logements alors que le Québec demeure en
déficit de 860 000 à près de 1 090 000 millions de logements d'ici 2030, selon
les calculs de la Société canadienne d'hypothèques et de logements (SCHL)
fondés sur des scénarios de croissance démographique ainsi que des projections
de construction résidentielle.
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Le constat de la firme Century 21
Le marché immobilier estrien demeure
remarquablement stable. Après un mois de novembre étonnant, c'est désormais au
tour du mois de décembre de maintenir cette dynamique avec une légère
diminution. En ce qui concerne les prix de vente entre décembre 2022 et
décembre 2023, le nombre de transactions réalisées est supérieur à celui de
l'an dernier, et ce, malgré des taux d'intérêts trois fois plus élevés. De plus,
la croissance de l'inventaire des propriétés disponibles se maintient en
Estrie. Les futurs acheteurs peuvent se réjouir devant
le choix toujours grandissant de propriétés qui s'offrent à eux. Century 21 constate aussi que les délais de
vente de 55 jours en 2022 sont passés à 63 jours en 2023. Cependant, les
transactions de la firme se concluent toujours avec une augmentation de 9% en
volume, totalisant 227 ventes en décembre 2023 par rapport à 208 en décembre
2022.
En terminant, Century 21 rapporte une
augmentation significative de 36% de plus de propriétés disponibles ce mois-ci
par rapport à la même période l'année dernière. L'inventaire totalise désormais
plus de 1500 propriétés sur le marché estrien.