Aujourd'hui, passer par l'université pour l'obtention d'un diplôme n'est plus une garantie pour décrocher un emploi. Désormais, les plombiers, électriciens ou infirmiers de ce monde obtiennent un excellent taux de placement dès la fin de leurs études. Pour guider les jeunes de 3e, 4e et 5e secondaire dans leur choix de programme, le Salon de la formation professionnelle et technique rassemble une cinquantaine d'exposants au pavillon Univestrie de l'Université de Sherbrooke.
Du 21 au 23 octobre, ce sont plus de 6000 jeunes qui auront fréquenté le Salon. Inauguré l'an dernier, il a été mis en place afin de répondre à un futur besoin de main-d'œuvre, mais également, pour répondre aux aspirations des jeunes. « Nous ne sommes pas tous faits pour faire de longues études. Certains sont faits pour faire de la recherche alors que d'autres sont faits pour créer des arrangements floraux », déclare l'animatrice Marie Lise Pilote, porte-parole de l'événement.
Quand on considère que d'ici 2012 c'est plus de 30 000 emplois en Estrie qui devront être comblés par une main d'œuvre diplômée, là prend toute l'importance d'une telle initiative. De plus, au niveau du décrochage scolaire, on remarque que des élèves choisissent les formations professionnelles ou techniques plutôt que de tout abandonner. « La formation professionnelle répond en particulier aux garçons qui sont plus susceptibles de décrocher », explique Michel Bernard, directeur général adjoint à la Commission scolaire de la région de Sherbrooke.
Un changement de mentalité
Même si la formation professionnelle et technique est de plus en plus valorisée, il arrive encore que certains parents aient des préjugés envers cet enseignement. Afin de bien comprendre et de guider leur jeune, la soirée du 22 octobre leur sera consacrée.
Marie Lise Pilote a rencontré un grand nombre d'étudiants du domaine professionnel ou technique au courant des derniers mois. Elle affirme que certains d'entre eux ont dû convaincre leurs parents pour qu'ils puissent faire ce genre d'études. « Cette génération d'élève a des parents qui ont étudié à l'université. S'ils n'y ont pas été, ils espèrent que leur enfant le fera », soutient-elle.
À cela, elle précise que pour un jeune il est très important qu'il se sente soutenu dans son choix de carrière. « Avec ce Salon, on veut leur montrer qu'il n'y a pas qu'une seule voie qui s'offre à eux. »
Un choix pour tous
Benoît Gagnon étudie actuellement au Centre 24-juin en Service de restauration. Ce dernier affirme avoir choisi ce programme qui se spécialise dans le service, autant dans les grands hôtels que dans les restaurants familiaux. « Je ne voulais pas apprendre à faire de la gestion comme on me l'aurait enseigné au Cégep. Le programme que je fais est exactement comme je le voulais », raconte-t-il.
Loin de manquer d'ambition, ce dernier prévoit même aller se chercher une spécialité comme sommelier. « Je n'ai pas envie d'arrêter là », déclare-t-il en riant.
Photo : Marie-France Bélanger, Marie Lise Pilote et Michel Bernard
