Les 31 syndiqués de la Résidence Memphrémagog,
qui héberge une centaine de personnes âgées autonomes et semi-autonomes, ont unanimement
rejeté les offres patronales lors d'une assemblée extraordinaire jeudi soir.
Ces nouveaux syndiqués, qui ont déclenché une grève générale illimitée le 1er
septembre dernier, ont voté pour reconduire leurs moyens de pression. Ils
veulent forcer COGIR, une société de gestion multimilliardaire, à ouvrir ses
goussets pour mieux les rémunérer, alors qu'ils touchent un salaire d'environ 10,50 $/heure.
Pour Luc Poirier, président du Syndicat des
travailleuses et travailleurs des CHP de l'Estrie-CSN : « Les offres
du groupe COGIR sont totalement dérisoires. Elles frôlent même le mépris le
plus abject. Ce riche employeur se moque littéralement de son personnel, pour
la plupart des femmes, lesquelles sont totalement dévouées aux personnes âgées hébergées
qu'elles desservent. On n'a pas fini de nous entendre », ajoute-t-il.
Ce rejet massif suit le dépôt des offres présentées par l'employeur,
le 26 septembre dernier, en présence d'un conciliateur du ministère du Travail.
Fait à noter, dès le dépôt de ses offres, COGIR a déjà demandé l'arbitrage
d'une première convention collective à la Commission des relations du travail,
un signe qu'il savait que ses offres allaient être rejetées.
La proposition patronale
Ainsi, la proposition patronale comportait
des hausses salariales d'à peine 4,5 % sur trois ans, une moyenne de 1,5 %
par année, soit en deçà de l'inflation. L'employeur ajoutait un forfaitaire de 1 %
calculé sur les heures travaillées au cours de la dernière année, sans effet
sur la structure salariale. Quant au rattrapage demandé, un enjeu de cette
négociation, l'employeur offrait à peine 0,15 $ l'heure, et ce, uniquement
pour les préposés aux bénéficiaires.
S'ajoutaient des primes de quart de travail
de soir et de nuit dérisoires, accompagnées de conditions les rendant pour la
plupart inapplicables. Sur le plan des avantages sociaux, les employé-es ne
pourraient bénéficier d'une troisième semaine de vacances qu'après quatre
années de service à compter du 1er mai 2015. Quand on sait
qu'environ 150 personnes y ont été embauchées au cours des sept dernières
années, alors que l'entreprise emploie 31 employé-es annuellement, l'avantage ne profiterait qu'à une infime partie d'entre eux.
Quant à leur demande de mettre en place un
programme d'assurance collective, l'employeur l'acceptait à la condition qu'il
soit totalement défrayé par les employés, lesquels sont déjà sous-payés. Enfin,
COGIR proposait d'octroyer à chaque employé un seul congé payé par année en cas
de maladie. Un congé mobile rémunéré par année venait clore les offres
patronales.
« Je suis très fier de ces
travailleuses et de ces travailleurs qui ont décidé collectivement de se battre
pour améliorer leurs conditions de travail, a déclaré Denis Beaudin, président
du Conseil central des syndicats nationaux de l'Estrie, alors présent à
l'assemblée extraordinaire tenue, hier, à Magog. Ils ont décidé unanimement de
poursuivre la bataille jusqu'au bout », de conclure Denis Beaudin.
Source : Conseil central des syndicats
nationaux de l'Estrie