Récemment, Concertaction femmes Estrie a rencontré Mme Monique Gagnon-Tremblay, présidente du Conseil du trésor. La directrice de Concertaction femmes Estrie, Mme Viviane Doré-Nadeau avait d'abord demandé une rencontre avec le caucus libéral. Devant l'impossibilité d'une telle rencontre, Mme Monique Gagnon-Tremblay l'a reçue. C'est accompagnée de la présidente de Concertaction femmes Estrie, Mme Denise St-Pierre et d'Isabelle Morneau de l'exécutif de l'Association étudiante du cégep de Sherbrooke que Mme Doré-Nadeau a fait part à Mme Monique Gagnon-Tremblay de ses préoccupations.
Les trois représentantes ont d'abord exprimé leurs inquiétudes envers le manque de ressources du Conseil du statut de la femme qui a dû procéder à une restructuration. Déjà l'Estrie avait subi le manque de ressources de ce conseil lors du congé de maladie de sa représentante régionale. Cette dernière n'avait pu être remplacée. À son entrée en poste, en septembre dernier, la nouvelle représentante de l'Estrie devait faire affaire avec une secrétaire en Abitibi. Ceci sans compter que depuis décembre dernier, avec deux autres représentantes, elle doit s'occuper de cinq régions incluant la Capitale-Nationale.
Le mouvement des femmes est aussi consterné d'apprendre que la Commission de l'équité salariale sera abolie et son mandat transféré à la Commission des droits de la personne et de la jeunesse. À ce jour, près de la moitié des entreprises n'ont pas encore commencé ou terminé leurs travaux en équité salariale. Un transfert des compétences de la Commission, même total, ce qui est loin d'être assuré à l'heure actuelle, hypothéquera grandement le droit à l'équité salariale des femmes.
Concertaction femmes Estrie est une table de concertation de groupes de femmes. Avec sa maigre subvention de fonctionnement, cet organisme de défense collective des droits ne peut engager qu'une ressource à temps plein. « Au Québec, nous sommes 350 organismes en défense collective des droits qui reçoivent leur financement du Secrétariat à l'action communautaire autonome et aux initiatives sociales (SACAIS) », dit Mme Doré-Nadeau. Le financement moyen des organismes en défense collective des droits est de 51 460$ alors que le financement moyen de l'ensemble des organismes communautaires, tout secteur confondu, est de 109 211 $. Parmi les organismes de défense des droits, on retrouve plusieurs organismes qui servent la population de Sherbrooke, soit le Collectif pour le libre choix, l'ACEF, la TROVEPE, le Mouvement des chômeurs et des chômeuses, etc. Nous avons besoin de plus de fonds pour réaliser entièrement notre mission. À l'heure où Condition féminine Canada ne finance plus la défense des droits, plusieurs grandes organisations nationales travaillant à l'amélioration des conditions de vie des femmes voient leurs ressources diminuer grandement. Nous pensons ici au CIAFT, au CDEACF, au Réseau des tables de groupes de femmes et à l'AFEAS.
Finalement, lors de cette rencontre avec la présidente du conseil du trésor, les déléguées ont présenté les revendications de la Marche mondiale des femmes. « Nous sommes conscientes que toutes ces demandes peuvent sembler mal augurer en cette période où on demande au gouvernement de se resserrer la ceinture. Mme Monique Gagnon-Tremblay nous a clairement fait savoir que nos opinions diffèrent en matière de fiscalité. Il y a déjà eu sept paliers d'imposition, maintenant nous en retrouvons seulement trois. Mme Monique Gagnon-Tremblay dit que son gouvernement veut créer la richesse. Nous ne voyons pas comment il pourra réussir en sabrant dans les programmes sociaux, en faisant payer la population pour les frais de santé et en haussant les frais de scolarité. Il fut un temps ou la charge fiscale était répartie moitié-moitié sur les entreprises et la population. Maintenant, cette charge se retrouve à 80% sur le dos des particuliers. L'état ne prend pas sa responsabilité en partageant la richesse. Avec de telles mesures, il est clair que les pauvres le seront de plus en plus.» conclut Mme Doré-Nadeau.
Source : Viviane Doré-Nadeau