À Compton.... Il était une fois un encanteur ou comme les Européens
appellent, un commissaire-priseur qui avec son fils passait beaucoup de temps à
encanter. Les weekends et même parfois la semaine, ils parcouraient ensemble
des km pour aller mettre aux enchères des objets de toute sorte, des meubles,
des objets d'art et même parfois de petits trésors .Une piastre et demie...
deux piastre, deux et 50 ...trois quatre cinq... ici monsieur 8$ ....Vendu!
Bernard Vanassse, ex-maire de Compton fait tout ça, il est encanteur
depuis 25 ans et il a appris le métier de son père qui, en 2023 aura passé 23
ans dans le domaine des encans. Ensembles, ils encantaient partout en Estrie et
à l'extérieur de la région également. "On allait partout on découvrait
plein de choses, j'ai encore de très beaux souvenirs de cette époque."
C'est donc comme ça au fil du temps et à cause de son père que Bernard
Vanassse (qui a quitté récemment la politique municipale) est devenu un
encanteur professionnel et un encanteur qui a beaucoup de plaisir à exercer ce
métier. Cependant, bien apprendre le métier d'encanteur, le jargon, et la
technique de livraison de la chose n'est pas du tout évident : "C'est sûr
qu'il y a des cours qui se donnent aux É.-U., mais moi c'est mon père qui m'a
appris le métier, il a commencé ça en 63 et avait même fait l'encan de Loto
Perfecta de Blue Bonnets dans les années 60 et plus tard j'ai pris la relève."
On a tous déjà entendu un encanteur,
lorsque à toute une vitesse il prononce des chiffres qui sonnent et
atteignent nos oreilles comme une chanson western de 33 tours écouter sur le 45
: "C'est vrai qu'au début ce n'est pas facile, tu veux aller vite comme
celui qui fait ça depuis des années et
là... tu bafouilles un peu au début ,tu te trompes et là ,ça ne va pas
bien...mais quand on commence, on en fait un bout et l'autre plus expérimenté
prend la relève". Il ne faut surtout pas penser que ce n'est qu'une
affaire de lancer des chiffres en l'air rapidement ,car c'est bien plus
technique que ça:" Il ne faut pas oublier que oui ,on doit donner le
rythme et aller vite dans l'énumération des prix, ça fait partie du métier
cependant ,il faut aussi toujours être en mesure de bien repérer nos acheteurs
potentiels dans la foule et il surtout il faut reconnaitre les signes de
ses acheteurs. Il ya en a pour tous les
goûts et qui ont aussi toutes sortes de façons de nous faire savoir qu'ils
misent, ils se grattent le nez, se touchent une oreille, lèvent un doigt, ou ils
te font des clins d'œil, ce n'est pas toujours évident, mais souvent on vient
même que l'on reconnait, les acheteurs ont
leurs signes à eux ou encore les
acheteurs qui se placent toujours au même endroit dans la salle, ils veulent être
près de l'encanteur pour ne rien manquer et être certains d'être vus."
L'encanteur doit également donner le rythme à l'encan, en plus de bien
évaluer les objets mis à l'encan :"Si tu n'as pas une bonne idée de la
valeur de l'objet tu peux te tromper et on est rémunéré à pourcentage, donc
faut être certain de notre évaluation et de plus il faut toujours les
"coacher" tout le temps avant de débuter et là quand ça commence on est sur l'adrénaline et
c'est go go go. C'est à nous de donner le rythme de la mise aux enchères. C'est
presque que comme diriger un orchestre ,quand il y a des encans avec de grosses
foules, et quand ça dure longtemps, avec beaucoup de monde c'est beaucoup plus
difficile de repérer les acheteurs potentiels , surtout quand le monde parle
beaucoup , tu peux manquer un "call" d'un acheteur et rater une belle
vente, dans ce temps-là , tu dois toujours continuer de stimuler ta vente ,et
j'avoue que quand tu as fini, tu es brulé, c'est pire qu'une grosse journée de
travail."
De nos jours les gens mettent aussi
toutes sortes de choses aux enchères et pour M. Vanasse parmi les ventes
les plus spéciales dont il se souvient il y a : "Un confessionnal, un gros
confessionnal, rien de moins, et il a
été vendu à une dame de Stanstead qui voulait surement être certaine que ses
pêchés ne se répandent pas !! Et une autre fois une maison, oui ont déjà vendu
une maison à l'encan c'était assez spécial, je me souviens aussi une autre fois
avec mon père d'une vieille armoire que mon père avait vendue, je pense plus de
1000$, mais le plus drôle c'est qu'elle était pleine de trous, les souris
l'avaient rongé ,et aussi une autre fois un violon dans un encan de famille à St-Malo,
là il y avait eu toute une envolée de prix ,toute une bagarre, on s'était
vraiment battu pour obtenir le violon ."
Malheureusement la pandémie a fait mal au métier d'encanteur. »Lentement
les choses reprennent et les acheteurs reviennent aux encans, qui d'ailleurs
gagnent en popularité, car on accumule beaucoup de chose dans une vie ,et il
arrive de plus en plus que les gens fassent appel à des encanteurs pour vider
leur maison et à chaque fois, ils sont surpris de la valeur de ce qu'ils
possèdent et du prix qu' ils obtiennent pour le tout" d'ajouter M.
Vanasse.
Un encanteur donc ,c'est une
personne qui en gros, avant de mettre les choses aux enchères doit aussi commencer par évaluer la marchandise et la
mettre en lot afin de pouvoir déterminer les prix d'ouverture et qui au cours
de la vente, décrit la marchandise, suggère une offre initiale, appelle les
offres et adjuge chaque objet à la personne la plus offrante.
Elle doit aussi faire valoir les qualités des objets à vendre de façon à
susciter des surenchères et à augmenter ainsi les profits des ventes. De plus
il faut savoir aussi que pour être encanteur on doit posséder une licence pour
exercer ce métier et qu'il existe une loi sur les licences d'encanteurs
qui prévoit que toute personne agissant à titre d'encanteur doit détenir cette
licence et fournir un cautionnement.