Ce sont des mots qui veulent tout dire pour
monsieur Denis Petitclerc, président de l'organisme Bleu Massawippi qui se bat,
ainsi que son équipe, pour sauver l'eau potable des citoyens et de l'écosystème
du lac situé près de la municipalité de Sainte-Catherine- de - Hatley.
Le lac
Massawippi est en danger
Depuis le 15 octobre 2021, des moules zébrées ont
été aperçues dans le lac et, depuis, ce sont des efforts de tous les instants
qui sont déployés afin de les retirer avant qu'elles ne fassent plus de
dommages. Denis Petitclerc se rappelle de cette date comme si c'était hier :
« C'est comme si on venait de t'apprendre que tu as le cancer, mais au stade
moins avancé. C'est une très mauvaise nouvelle et il fallait agir immédiatement.»
Aussitôt, une équipe de plongeur(se) a été amenée dans le lac et elle l'a
patrouillé.
En 2022
Du 2 mai au 26 novembre 2022, l'équipe de
plongeur(se)s de Bleu a retiré 18 727 moules zébrées. C'est une moyenne de
78 individus retirés par sortie sous l'eau, un total de 265 plongées pour
l'année 2022. Bleu Massawippi va poursuivre les plongées de retrait en 2023 avec
la même ardeur sinon plus, souligne Sophie Payeur, directrice de l'organisation.
Bleu Massawippi vient de clore l'inventaire annuel
de la moule zébrée pour le compte du ministère de l'Environnement, de la Lutte
contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. Dans les secteurs
du lac Massawippi où la moule zébrée est présente, on dénombre moins d'un
individu, en moyenne, par mètre carré.
Lavez les
bateaux
Les bateaux sont responsables, en grande partie, de
l'apparition de moules zébrées dans le lac Massawippi. En 2017, la moule a été
détectée dans le lac Memphrémagog et, maintenant, elle se propage ailleurs.
«Il faut que
les gens comprennent qu'ils doivent laver leur bateau. Sinon, la moule zébrée
va aller de lac en lac. C'est très dangereux pour l'écosystème et pour le
réseau des eaux. On parle, ici, d'eau potable. - Denis Petitclerc
À l'aide!
Le sauvetage du lac Massawippi est financé par des
donateurs, des riverains et par des campagnes. Les subventions gouvernementales
arrivent souvent très tard et nous recevons la moitié de ce que nous avons réellement
besoin pour faire le travail, explique monsieur Petitclerc :
«Il faut piger
dans notre propre argent afin de mener nos activités, sinon c'est impossible!»
Les opérations sont coûteuses et les plongées
sous-marines constituent le seul moyen de retirer des moules zébrées sans
causer davantage de dégâts à l'écosystème et à l'eau que les citoyens boivent.
Attendre d'avoir l'aide des subventions n'est pas
envisageable.
«Ne pas
plonger serait l'équivalent d'attendre la catastrophe écologique et économique.
Personne dans notre communauté n'a cette attitude de résignation.» -
Denis Petitclerc
En juillet 2022, Bleu Massawippi a procédé à la
mise en place d'une école pour former des plongeur(se)s à la méthode
scientifique de retrait des moules zébrées. Reconnue par l'Association
canadienne des sciences subaquatiques, l'École de plongée scientifique de Bleu
Massawippi a recruté sept personnes qui agissent désormais comme plongeur(se)s
bénévoles.
« Cette
initiative a permis de décupler les efforts de retrait tout en intégrant des
membres de la communauté à notre lutte. » - Sonia Payeur, directrice de
Bleu Massawippi
Alertées et intéressées, des dizaines de
riverain(e)s ont aussi contribué : de petits substrats collecteurs ont été
accrochés sous plusieurs quais, améliorant le dénombrement autour du Lac,
explique Sonia Payeur
Le gouvernement du Québec prévoit déposer, en
janvier 2023, un projet de loi pour protéger les plans d'eau de la province
(Fonds bleu).
Dans l'intervalle et devant l'urgence de la
situation, Bleu Massawippi poursuit sa campagne de financement auprès du grand
public.
L'objectif est de recueillir au moins 150 000$
d'ici mars 2023 afin d'assurer la poursuite des plongées de retrait.