La chronique de cette semaine
est une chronique « bonbon »! Pas de prise de conscience, pas
d'écoanxiété, juste des faits fascinants sur nos bibittes! On vit dans un mode
tellement varié et les insectes font encore plus partie de ce monde que nous.
En quantité, pour chaque humain sur terre, il y a 1,4 milliard d'insectes.
1.4 milliard est impossible à imaginer, donc comparons plutôt en poids.
Si on
fait une moyenne et que l'on dit que chaque insecte est lourd comme une fourmi,
ça nous donne 70x plus de masse d'insectes sur terre que d'humains! Ce sont toutes
des estimations et des moyennes, mais ça nous permet de bien visualiser à quel
point l'homme n'est pas le centre du monde. Voici donc quelques faits
fascinants sur nos insectes!
Perce-oreilles aux troubles
d'attachement
C'est dommage que les
perce-oreilles (forficules) soient si répugnants avec un visage que seule une
mère peut aimer, car ce sont des insectes super utiles et en déclin. En effet,
ils mangent des insectes ravageurs (comme les pucerons), sont de bons
décomposeurs et sont inoffensifs aux humains. L'une des causes principales de
leur déclin: des mamans absentes. Les femelles perce-oreilles sont des mères
ultras diligentes et bienveillantes. Une fois qu'elles ont pondu, elles
passeront la majorité de leur temps à laver leurs œufs avec leur salive pour
les protéger des champignons et combattront les autres insectes à la recherche
de nourriture facile. Si un animal marche proche et éparpille les œufs, elle passera
les prochaines minutes à tout rassembler dans une petite pile.
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Les œufs vont
ensuite éclore et des perce-oreilles déjà tout formés, mais petits verront le
jour. Même à ce stade, la mère va continuer de prendre soin d'eux en les
nourrissant et le défendant jusqu'à tant qu'ils soient prêts à partir d'eux-mêmes
et déployer leurs propres ailes (oui, les perce-oreilles ont des ailes). Ce
type de comportement maternel est extraordinaire dans le monde des insectes et
seulement 1% d'entre eux ont démontré un comportement similaire. Tout ça est
bien beau, mais que se passe-t-il si la mère ne revient pas...? C'est moins
mignon un peu. Une fois éclos, bébés affamés et sans nourriture commenceront à
s'entre-dévorer. Ce combat funeste prendra quelques jours et laissera peu de
survivants. Les survivants seront nécessairement les plus agressifs et les plus
voraces. Une fois adulte, ce perce-oreille va démontrer beaucoup moins d'instincts
maternels à ses œufs et ne s'en occupera parfois pas, ce qui recommence le
cycle vicieux de violence.
La guerre des clones
Les pucerons. Si vous êtes
jardinier ou horticulteur, ce nom peut parfois suffire à vous donner des
frissons dans le dos. Les pucerons sont effectivement des insectes ravageurs de
cultures très communs. Il y a plus de 200 espèces de pucerons qui sont
spécialisées pour profiter de nos cultures. Qu'est-ce qui rend le puceron si
efficace? Sa capacité de reproduction. Les pucerons ont des rôles bien
précis : les mâles restent à l'endroit où ils hiberneront et
« défendent » la colonie. J'utilise des guillemets ici pour « défendre »,
parce que leur méthode de défense et de frapper leurs petites pattes sur le sol
pour « intimider » les intrus. Plus mignon qu'autre chose. Les
femelles vont sur des plantes pour en sucer la délicieuse sève et se
reproduire. Comment se reproduisent-elles si elles sont juste des femelles?
Elles se clonent! Pas besoin de mâle et pas besoin de fécondation. Les femelles
pucerons sont des femmes fortes et indépendantes qui n'ont pas besoin des
hommes! Elles ne se reproduisent pas en pondant des œufs, mais bien en
accouchant d'une copie vivante.
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Ce n'est pas tout, cette copie vivante est déjà
« en ceinte »! Il suffit donc d'un seul petit puceron une journée
pour en avoir des milliers l'autre. Si vous avez déjà vu des pucerons, il est
parfois difficile de comprendre comment ils peuvent si bien se rependre s'ils
sont si lents et maladroits. En effet, les pucerons sont bons pour deux
choses : se reproduire et manger. Donc comment font-ils pour passer d'une
plante à l'autre? Ils se font pousser des ailes! Lorsqu'un puceron est stressé,
soit par la surpopulation sur une plante, le manque de nourriture, etc., une
réponse physiologique se déclenche et ils se font tout simplement pousser des
ailes. Pratique quand même! Quand je suis stressé, je dors mal, c'est un peu
moins utile. Ce processus est rapide, mais pas assez rapide pour certains... je
parle ici des fourmis.
Les fourmis ont une relation symbiotique bien spéciale
avec les pucerons. Parfois, une colonie de fourmis s'occupera elle-même de
déplacer des pucerons d'une plante à l'autre et en gardera même quelques-uns au
chaud dans leur terrier durant l'hiver. Elles ne se donnent pas tout ce mal
pour rien! Comme j'ai dit, les pucerons sont bons pour manger et se
reproduire...mais pas nécessairement pour bien digérer. Ils consomment tellement
de sève qu'une grande partie est éjectée sous forme de miellat. Le miellat est
une source de nourriture super haute en sucre et les fourmis en raffolent. Les
fourmis ont donc évolué pour prendre plein avantage de cette source de
nourriture et ont leurs propres élevages de pucerons. Par ailleurs, les fourmis
sont aussi de grandes agricultrices et peuvent parfois avoir leur propre
culture de champignons. Les fourmis étaient donc fermières bien avant les
humains!
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