Suzie Talbot n'a pas monté Diex Recherche pour gagner des
prix. Début septembre, elle a toutefois été sacrée Femme d'influence au niveau régional du Prix Desjardins Entrepreneurs
2015, en plus d'être couronnée
au niveau national le 14 octobre dernier.
« C'est une belle marque de confiance et de
reconnaissance pour moi et pour l'équipe aussi, commente la présidente-directrice
générale de Diex Recherche. CE n'est pas moi qui a soumis ma candidature, ce
sont deux de mes directrices. Je ne savais pas dans quelle catégorie elles
avaient soumis mon nom. Je suis très contente! »
Le prix souligne une des qualités de Mme Talbot, un
ingrédient essentiel à la vie entrepreneuriale.
« Quand on est entrepreneure, il faut être influente! Il
faut influencer notre banquier, faire embarquer les gens dans nos projets. On sait ce qu'on fait, on en est content, on
connaît des succès. Mais là, c'était un œil externe qui nous disait Bravo! »
Dix ans à étudier la
santé
Au mois de mai 2016, Diex Recherche soufflera dix bougies.
Le modèle d'affaires de Suzie Talbot n'a jamais été revu, comprend quatre
centres de recherche (dont deux à Montréal), cinquante emplois à temps complet
et la participation d'une trentaine de médecins. Le siège social est ici, à
Sherbrooke.
L'entreprise de Mme Talbot gravite dans un univers peu connu.
L'idée derrière Diex Recherche était d'offrir les meilleurs projets de
recherche pour la population, de faire en sorte que les médecins aient envie de
travailler avec son équipe et bien sûr, de mousser la participation des
patients aux projets cliniques.
« Il y a encore beaucoup de tabous liés à la recherche
clinique. Les gens pensent souvent que ce sont des cobayes, des gens pauvres,
des étudiants qui participent aux études. Oui, il y en a, mais avant tout, on
cherche des gens qui ont des problèmes de santé. Il n'y a surtout pas de
petit bras vert qui pousse au milieu du front! »
Chaque médicament vendu au Canada doit passer par un projet
de recherche. L'objectif de Suzie Talbot est d'offrir à la population les
molécules les plus intéressantes à évaluer.
« Nous avons une cinquantaine de projets par an. Nous avons
travaillé sur l'Alzheimer, les bouffées de chaleurs, la perte de libido, les
allergies. D'ailleurs, le vaccin contre l'influenza a été étudié par nous. Diex
était le seule centre de recherche au Canada durant l'été, pour une vaccination
à l'automne. On recrutait ici pour s'assurer du bon développement des
anticorps. »
Un peu de Sherbrooke
dans de grandes avancées
Diex Recherche a aussi été des études cliniques du Champix,
du vaccin contre le HPV et à l'élaboration de nouvelles indications ou changements
de posologie pour plusieurs médicaments contre la douleur.
Bientôt, l'entreprise de Mme Talbot se penchera sur la
période avant le diagnostic de la maladie d'Alzheimer, sur les maux de dos
chroniques et la baisse du désir sexuel chez les femmes. De nouvelles molécules
seront aussi étudiées pour les patients souffrant de cholestérol mais
intolérants aux statines (Lipitor). Aussi, on se penchera sur la fibromyalgie
puisqu'une nouvelle molécule sera à l'étude.