En raison du mauvais caractère de Dame Nature, le programme
d'assurance récolte de la Financière agricole aura reçu plus de 200 demandes d'indemnisation
depuis les pluies du 9 juin. Une trentaine de nouveaux avis de dommages ont d'ailleurs
été reçus depuis la grêle du 3 août. Le directeur régional de l'organisme,
Alain Perras, s'attend à ce que ce nombre augmente dans les prochains jours.
Alain Perras estime qu'environ 60 % des agriculteurs
sont assurés. Actuellement, 2400 cultures différentes sont protégées par le
programme, pour une valeur d'environ 48,6 millions de dollars.
« Le programme assurance récolte permet aux
agriculteurs de protéger leur production contre les phénomènes climatiques,
explique M. Perras. Il y a une franchise à payer par l'agriculteur, qui oscille
entre 12 et 40 %. La valeur assurable se calcule en fonction du potentiel
de rendement sur l'année. »
Les montants ne couvrent bien sûr pas la totalité des pertes.
Cependant, ils permettent parfois aux cultivateurs de sauver leur année
financière.
« La saison 2015 démontre assurément que les
agriculteurs ne sont jamais à l'abri des variations climatiques, affirme M.
Perras. Je ne serais pas surpris de voir de nouveaux adhérents à l'assurance
récolte l'an prochain. »
Les agriculteurs
peinent à faire reconnaître leurs pertes
Les pluies du 9 juin ont amené l'Union des producteurs
agricoles (UPA) de l'Estrie à exercer des pressions auprès des gouvernements.
Au gouvernement du Québec, on demande une modification du Programme général d'aide financière
lors de sinistres réels ou imminents. L'UPA-Estrie demande à ce que les
pertes de récoltes soient admissibles à une indemnisation. Actuellement, elles
ne sont pas prises en compte, seules les terres et les bâtiments sont
admissibles.
Selon la conseillère en communications à l'UPA-Estrie,
Valéry Martin, on estime que la participation du gouvernement fédéral dans le soutien
aux agriculteurs passe par la mise sur pied d'un véritable programme
agri-relance.
« Un programme agri-relance impliquerait les deux
paliers de gouvernement dans le paiement des indemnisations. On fait des
pressions pour impliquer davantage le fédéral, mais pour l'instant, il n'y a
rien de fait. »